Florent Ladeyn, un cuistot à la sauce LOSC
PAR ALAN LE DUC POUR LOSC IN THE CITY N°14 (OCTOBRE 2018)
En plein cœur de Lille, dans un lieu authentique à l’odeur du feu de bois, nous avons rencontré Florent Ladeyn, un cuisinier de 34 ans passionné tant par son métier que par le LOSC. Un entretien chaleureux dans la cour intérieure du restaurant le Bloempot, à l’abri du son des casseroles.
Bonjour chef !
Florent, pas chef...
Ok Florent. Peux-tu nous parler de ton parcours ?
J’ai grandi dans l’auberge familiale à Boeschepe, dans les Flandres. J’ai donc été baigné dans le monde de la restauration depuis tout petit. Après ma déscolarisation en Terminale, j'ai passé un deal avec mon père : l'aider à l'auberge et étudier à la maison pour passer mon bac en candidat libre. Quelques années plus tard, en 2010, mon père souhaitait vendre l'auberge. Je lui ai demandé carte blanche pour redresser la boîte, il m’a donné un an et on a sauvé l'établissement.
Puis Top Chef t’a contacté ?
Exactement, en 2012, M6 m’appelle pour un casting. La production me sélectionne et l’émission s’est très bien passée puisque je suis allé en finale ! Cette expérience m'a montré que je pouvais cuisiner ailleurs que dans mes murs. C’était aussi l’opportunité de faire connaître l’auberge dont la situation demeurait encore fragile. S’en sont suivis quatre mois de folie puisque j’ai ouvert un autre restaurant, je suis devenu Papa et on a décroché une étoile à l’auberge !
Parle-nous un peu de tes restaurants…
À l'Auberge familiale du Vert Mont on est en pleine nature, ici au Bloempot, on est dans le centre de Lille, c'est plus Rock’n’roll. Début 2019, on ouvrira un brew pub dans la rue Royale. Partout, c’est la même philosophie : des produits locaux et des recettes flamandes.
Des étoiles, des équipes, la compétition… Les points communs entre le football et la cuisine sont nombreux ?
Dans les deux cas, c’est une affaire de passion. Notre match, c'est sur chaque assiette, 200 fois par jour : il faut savoir supporter la pression. Il nous faut aussi une grande endurance physique et mentale. La seule différence, c'est que ma carrière doit se poursuivre après mes 38 ans : je dois dépasser Pirlo !
Quelle relation as-tu au football ?
J'ai pratiqué deux mois en club, mais ce n’était pas mon truc. En revanche, j’adore jouer avec mes potes et je vais au stade en tant que spectateur dès que je peux. Je supporte le LOSC depuis toujours parce que c’est le club que ma famille soutient. Je me souviens quand j'étais tchiot, d’un LOSC-OM à Grimonprez-Jooris avec Olmeta aux caisses qui nous a montré son c... ! On avait chanté qu'on voulait le voir, il a été poli le gars, il l’a fait (rires).
Raconte-nous ton meilleur souvenir avec le LOSC…
Je n’ai pas une grande mémoire... On va dire le 3-0 contre l’OM cette année (NDLR : l'interview a été réalisée en octobre 2018). Ce que les mecs nous offrent là, c'est du pain béni. La façon dont on joue, ça fait plaisir parce que c'est du beau football. Je me souviens aussi d'un LOSC-RC Lens (août 2006 au Stadium). Le stade était plein et je n’ai pu avoir des places que dans le parcage lensois. Les joueurs du LOSC ont célébré un but au poteau de corner, tout près de nous. On gueulait, on était comme des fous : on a bien pris deux ou trois trucs dans la gueule mais c'était pas grave, on avait gagné 4-0.
Quelques Dogues ont dû passer dans tes restaurants ?
De la nouvelle génération, pas encore. Mais on a déjà reçu Flo’ Balmont, Rio Mavuba, Franck Beria à l’auberge. Un de nos meilleurs clients, c'est un ancien, mais il ne faut pas le dire trop fort ! C’est Greg' Wimbée. D'ailleurs pour le délire c’est lui qui est indiqué en serveur sur les tickets. Il est même venu ici pour fêter les 18 ans de son fameux but contre Lens.