#70AnsLOSC : Paroles de coachs
Ce mardi 25 novembre 2014 marque les 70 ans de la création du LOSC. Pour fêter cet anniversaire, LOSC.fr et LOSC TV revisitent l’histoire lilloise. Pour conclure cette saga, nous avons recueilli le témoignage de cinq anciens entraineurs loscistes.
Arnaud Dos Santos, joueur de 1977 à 1981, puis entraîneur de 1982 à 1984
Important de ne pas oublier le passé
« J’ai pris la tête du LOSC en 1982, dans la peau d’un jeune entraîneur (il avait 37 ans). Je succédais alors à Monsieur José Arribas, une référence dans le football français. À l’époque, la situation sportive était compliquée, mais nous sommes quand même parvenus à sortir plusieurs jeunes joueurs qui ont ensuite réalisé une jolie carrière. Alors rassembler plusieurs générations d’anciens Dogues en marge de LOSC-ASSE fut à mes yeux une belle initiative. Il est toujours important de ne pas oublier le passé. »
Plus qu’un club, une identité
« Même si j’ai connu plusieurs clubs, au fond de moi, le LOSC occupe une place particulière. Entre mes années de joueur, d’entraîneur, de recruteur et même de coach de Mouscron, j’ai passé beaucoup de temps ici. Ma mère était Lilloise, mon père un fervent supporter de l’Olympique Lillois. Il est malheureusement décédé avant que je ne signe au LOSC. À chaque fois que j’arrivais au stade, j’avais une pensée pour lui.»
Georges Heylens, entraîneur de 1984 à 1989
Une récompense pour ma carrière
« J’ai passé cinq formidables saisons au LOSC, travaillant progressivement à la construction d’une équipe, d’une philosophie de jeu, d’un projet. Quand, comme moi, vous venez d’un petit pays (par la taille) comme la Belgique et qu’on vous donne une telle opportunité, c’est forcément énorme. Je l’ai pris comme une récompense pour ma carrière. »
Un engouement total !
« Une image forte ? L’arrivée des deux stars belges : Philippe Desmet et Erwin Vandenbergh qui sortaient d’une brillante quatrième place en Coupe du Monde 1986. À travers leur recrutement, on a pu envoyer un signal au football français sur nos ambitions. Le LOSC se donnait les moyens de se bâtir une grosse équipe, si bien qu’on a pu attirer d’autres grands joueurs par la suite. L’engouement était total. À l’époque, j’ai rarement connu un stade Grimonprez-Jooris dans lequel il n’y avait pas 20 000 personnes à chaque rencontre. On avait le sentiment de jouer un match de coupe chaque week-end. »
Vahid Halilhodzic, entraîneur de 1998 à 2002
Une émotion plus forte que tout
« Quand je suis arrivé au club, la situation était difficile. Nous étions relégables en D2, il existait un certain désamour du public. Je me souviens que je ne voyais jamais de Lillois avec des maillots du LOSC dans la rue. On a alors débuté une aventure humaine et sportive incroyable. C’est une progression que peu de clubs ont connu. Cela s’est terminé en apothéose par une participation à la Champions League. Quand 15 000 personnes scandent ton nom, ça donne un moment unique, quelque chose qui est plus fort que tout. Et ça, personne ne pourra nous l’enlever. Cela a marqué ma carrière. »
Une incroyable osmose entre les gens
« Au LOSC, il existe une exigence, une très forte culture du travail qui a servi de base à l’entreprise. Avec peu de moyens, nous avons réalisé de grandes choses grâce à un état d’esprit exceptionnel et beaucoup de solidarité entres les dirigeants, le staff, les administratifs, les joueurs, les salariés. Sur le plan sportif comme humain, mes années au LOSC sont inoubliables. Je reste de toute façon attaché à cette région. Lille, c’est chez moi, j’y ai toujours ma maison et mes amis. »
Claude Puel, entraîneur du LOSC de 2002 à 2008
Rien de plus beau que de bâtir un projet
« Mon meilleur moment au LOSC ? Il y en a beaucoup, c’est quasi impossible de n’en ressortir qu’un seul. J’y ai passé six années énormes en termes d’émotions. C’était une aventure magnifique, l’une des plus belles de ma carrière. Que ce soit avec les joueurs, les gens du club ou les supporters, nous sommes passés par toutes les étapes, construisant le projet du LOSC et ses structures en partant d’une base modeste. »
Adopté par une région en Nord
« Durant mes années lilloises, j’ai toujours entretenu beaucoup d’échanges avec les joueurs, les jeunes du centre de formation. Ce fut très fort. J’en garde de magnifiques souvenirs dans une région chaleureuse dont on m’avait dit à l’avance qu’elle était particulière. En venant de Monaco et en ayant pratiquement toujours vécu dans la Principauté, j’ai forcément été dépaysé. Mais l’adage disait vrai. Dans le Nord, on pleure en arrivant et en repartant. J’avais le cœur serré en quittant Lille. »
Rudi Garcia, joueur de 1983 à 1988, puis entraîneur de 2008 à 2013
Des moments rares mais tellement intenses
« Le LOSC est et restera dans mon cœur pour toujours. Il représente une grande partie de ma vie professionnelle et personnelle, avec bien évidemment en point d’orgue ce doublé Coupe-Championnat en 2011. À titre personnel, ce fut très intense de pouvoir offrir cette fierté aux Lillois qui attendaient cela depuis plus de 50 ans. C’est pour ce genre d’émotions collectives que je fais ce métier. Alors bien sûr, elles n’arrivent pas souvent, mais quand on a la chance de les vivre, c’est tout simplement inoubliable. »
Les bases pour briller
« Cette performance est venue couronner le travail de toute une génération sur plusieurs saisons. Ce qu’a réalisé le Président, Michel Seydoux, à la tête du club est extraordinaire. Aujourd’hui, le LOSC est doté d’infrastructures dignes d’un grand club européen, que ce soit le Domaine de Luchin ou le Stade Pierre Mauroy. J’espère que le club continuera de grandir et s’imposera sur la scène européenne, car il possède les bases pour aller dans ce sens. »
Merci à Georges Heylens, Arnaud Dos Santos, Vahid Halilhodzic, Claude Puel et Rudi Garcia pour leur disponibilité.