Avant #RAFLOSC, zoom sur Laetitia Chapeh
PAR FRÉDÉRIC COUDRAIS
Laetitia Chapeh (30 ans) a posé ses valises au LOSC en janvier 2017. Il faut dire que cette défenseuse, internationale avec la Guinée Équatoriale, a pas mal bourlingué dans sa (riche) carrière. Si elle effectue ses premiers pas avec le ballon dans les rues de Douala au Cameroun avec son frère, elle jouera par la suite au Black Queens de Yaoundé, avant de partir en Guinée Équatoriale où elle évoluera avec le club de Waiso Ipola. La suite de son parcours ? Il la mènera notamment en Pologne et en Lituanie. Et le mieux, c’est de demander à l’intéressée de nous expliquer alors que les Lilloises préparent un rendez-vous important en championnat, ce dimanche à Rodez (14h) face aux Rafettes.
Du Cameroun à la Guinée Équatoriale, il n’y a qu’un pas
« Je suis née à Douala et j’ai fait mes études là-bas. Une fois le Bac en poche, je suis allée en Guinée Equatoriale, j’y ai aussi de la famille. À 23 ans, je me suis engagée avec le club de Waiso Ipola. Ce qui m’a permis de me faire remarquer, puis d’avoir la chance de devenir internationale pour ce pays. Car j’ai la double nationalité et j’ai opté pour la Guinée Equatoriale. C’est comme ça qu’en 2011, j’ai eu le bonheur de disputer la Coupe du Monde en Allemagne. »
Un mondial gravé pour toujours
« C’est un événement vraiment spécial et d’un coup, tu te retrouves autour des meilleures joueuses du monde, dans des stades pleins. C’est beaucoup d’émotions et au final, j’ai vécu une expérience inoubliable. Ce souvenir est gravé en moi pour toute ma vie. Pour une joueuse, c’est le summum de participer à une telle compétition. On en rêve toutes et j’ai eu cette chance. Ce qui a été bénéfique pour la suite de ma carrière. Mais j’ai également connu d’autres belles aventures avec la sélection. J’ai notamment gagné la Coupe d’Afrique des Nations en 2012. Et c’est parce qu’on avait été vice-championnes à la CAN 2010 qu’on avait été qualifiées pour le Mondial 2011. J’estime que j’ai une carrière assez riche, car j’ai eu le privilège de jouer de grandes compétitions internationales. Il ne me reste que les Jeux Olympiques (elle se marre)… »
Une Coupe du monde comme tremplin pour la suite
« Juste après la Coupe du Monde 2011, j’ai eu la possibilité de signer en Pologne pour une saison, au FC Katowice (2011-2012), avant de rejoindre Medyk Konin (2012-2014), toujours en Pologne. Je suis alors partie en Lituanie à Gintra Universitetas où j’ai eu la chance de disputer la Champions League en 2015. Ce n’était que du bonheur et du bonus. Je me souviens avoir croisé la route du Sparta et Brondby… »
La Champions League comme dans un rêve
« La Champions League, c’est aussi une compétition hors norme. Cette expérience a été très riche, car tu te confrontes aux meilleures équipes européennes, à différents types de football. Tu découvres d’autres cultures du foot. Nous avions un groupe jeune et volontaire. On n’était pas les plus fortes, mais on se donnait énormément aux entraînements et nous étions très unies. On en voulait. Ce qui nous a permis d’arriver en 1/16e de finale. C’était déjà une belle performance, car on ne s’attendait pas à aller jusque-là. »
La suite ? Elle s’écrit du côté du LOSC…
« Depuis le mois de janvier 2017, j’ai posé mes valises au LOSC pour une nouvelle aventure. Je suis arrivée sur la pointe des pieds, je n’étais pas vraiment prête physiquement. J’ai beaucoup donné pour me remettre à niveau afin d’être à la disposition du coach. J’étais motivé et petit à petit, j’ai joué durant la deuxième moitié de la saison en D2 (6 matchs). Et logiquement, en fin de championnat, nous avons été championnes. Le staff m’a alors fait comprendre qu’il avait confiance en moi et voulait que je continue. J’étais pour. J’ai ainsi tout naturellement poursuivi l’aventure avec le LOSC. Et je me sens très épanouie au sein de cette équipe. Quand je suis arrivée, les filles ont été sympathiques, j’ai été bien accueillie. L’adaptation n’a pas été difficile. Quand tu es bien dans ta tête et physiquement, tu peux donner ta pleine mesure sur le terrain. »
Une première moitié de championnat compliquée
« Je ne jouais pas trop durant la phase aller, j’ai donc beaucoup travaillé pour essayer d’inverser la tendance. En fait, en présaison, j’étais blessée. Je n’ai fait qu’un match de préparation sur quatre. J’avais du retard, car je faisais des soins, moins d’entrainements. Il a fallu que je retrouve du temps de jeu et du rythme. Ce qui a pris du temps pour que petit à petit, je gagne ma place de nouveau dans cette équipe. Ça été long mais aujourd’hui, je profite de mon temps de jeu. Quand on travaille, on est prête, on attend simplement que le coach nous donne notre chance. Il faut savoir la saisir, sans se poser de question. Dès qu’il fait appel à moi, je donne tout pour répondre présente. »
L’objectif maintien pour un baptême du feu en D1
« Oui, après avoir pas mal bourlingué, tu peux dire que je suis désormais une joueuse de D1 (elle rigole). La confiance vient match après match (elle en compte 8 à son actif parmi l’élite cette saison) et j’espère continuer sur cette voie, pour apporter le maximum de mes qualités à l’équipe. Je veux aider le groupe dans son objectif maintien. Le championnat est serré, chaque point compte. Il faudra prendre des points contre des équipes qui jouent comme nous leur maintien. C’est le plus important. La phase découverte de l’élite est terminée et durant ces matchs retours, on doit grappiller les points nécessaires, car ce groupe le mérite. »
Merci Laetitia Chapeh, rendez-vous ce dimanche (14h) pour #RAFLOSC.