Comment vas-tu Nicolas Plestan ?

PAR FRÉDÉRIC COUDRAIS
 
Il fait partie de la génération 2006, celle qui a écrit l’une des plus belles pages européennes de l’histoire du LOSC en se qualifiant pour la première fois pour les huitièmes de finale de la Champions League. Lui, c’est Nicolas Plestan, Lillois entre 2003 et 2010. Aujourd’hui (jeune) retraité des terrains, il n’en reste pas moins inactif. Alors qu’en ce vendredi 2 juin, il fête son anniversaire (36 ans), on l’a appelé pour prendre de ses nouvelles.
 

Nicolas, bonjour. Ma première question est simple : comment vas-tu ?

Très bien merci.

 

Que fais-tu aujourd’hui ?

À la fin de ma carrière en 2011, j’ai fait construire une maison en Thaïlande. La première année, j’ai donc suivi l’évolution des travaux, avant de vivre dedans durant une année. Je suis ensuite revenu sur Lille pendant deux ans. Par la suite, j’ai créé ma société et ma propre marque de sandale, du made in France. Car on va dire que dans ce domaine, j’avais du mal à trouver un modèle qui me convient. L’idée est partie de là. Le temps que tout se mette en place, ça tourne depuis plus de dix mois. On fonctionne uniquement par de la vente sur Internet (www.payukan.com). Ça commence à bien marcher (vous pouvez le suivre sur Twitter @PAYUKAN et Instagram via payukansandals), je suis content. Et dans un an, je vais revenir vivre sur Nice.

 

Aujourd’hui, tu t’épanouis dans un rôle nouveau pour toi de chef d’entreprise…

Complètement. C’est un super projet, à partir d’une idée qui m’est venue d’un besoin perso. Je suis fier d’avoir créé ma paire de sandale. Dans mon idée, après ma carrière de footballeur, j’ai toujours eu en tête d’avoir une deuxième vie derrière. Arrêter de jouer n’a jamais été une "petite mort" à mes yeux. Cela a été plutôt le commencement d’autre chose. 



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Justement, après une expérience à Schalke 04 en 2010-2011, tu prends ta retraite très jeune. Tu nous explique ?

J’ai décidé de dire stop. Il me restait alors encore deux ans de contrat à Schalke. Et même après avoir résilié, j’aurais pu signer à Evian Thonon qui montait en Ligue 1 à l’époque. Mais voilà, je n’avais plus envie de jouer, d’autant que j’avais encore mal à une cheville. Je n’étais plus à 100% physiquement et mentalement. J’ai donc préféré couper et changer de vie. Ce que j’aimais avant tout, c’était de jouer au foot. Le reste autour, cela n’a jamais été vraiment mon truc d’être dans la lumière. Je n’étais pas le premier à m’exprimer dans les médias. Je le faisais bien sûr, ça faisait partie du job.

 

Raconte-nous ton expérience en Allemagne…

Avec Schalke, j’ai eu la chance de rejouer la Champions League et le haut du tableau en championnat. Maintenant, il faut aussi savoir que cette saison-là, j’ai été malade et plusieurs mois à l’arrêt à cause de la mononucléose. Et quand j’arrive, je ne suis pas en concurrence avec n’importe qui : Metzelder, cinquante sélections en équipe d’Allemagne. Il arrive du Real Madrid. Il a rejoué durant mon absence et cela a été ensuite impossible pour moi de le sortir du onze. Voilà, à la fin de saison, j’ai su bien négocier mon départ.

"Le LOSC est mon club de cœur. J’ai tout connu avec ce club et on a vécu des périodes fantastiques"

 

Quel regard portes-tu sur ta carrière ?

Dans ma philosophie, ce n’est pas la quantité qui compte, mais plutôt la qualité. Ce que je retiens, ce sont les matchs de Champions League. Ça, c’est vraiment le top pour un joueur. J’y attache plus d’importance que le nombre de rencontres que l’on peut jouer en Ligue 1 par exemple. J’ai eu la chance de disputer plusieurs fois cette prestigieuse épreuve avec le LOSC. Idem avec Schalke où j’ai aussi pu évoluer avec des grands noms comme Neuer, Raul, Draxler, Farfan ou Huntelaar pour ne citer qu’eux. Cette année-là, même si je ne suis pas sur le terrain, on a vécu des moments forts en atteignant la demi-finale de Champions League. Et j’ai eu la chance de travailler avec de grands entraîneurs durant ma carrière : Puel, Garcia, Magath. Je me suis régalé, mais quand j’ai décidé d’arrêter, j’ai arrêté.



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Et l’essentiel de tes matchs, tu les as joués au LOSC ?

Le LOSC est mon club de cœur. J’ai tout connu avec ce club et on a vécu des périodes fantastiques. Je me souviens de notre victoire en Intertoto (2004). J’ai aussi été le premier buteur au Stadium. Et puis il y a ce but contre Nancy (3-2 en 2008-2009), toujours au Stadium, qui nous permet de nous qualifier pour la Coupe d’Europe. D’un point de vue personnel, c’était très fort émotionnellement, car je n’ai pas marqué énormément de but durant ma carrière. Ensuite, collectivement, il y a cette victoire à Milan (0-2) qui nous permet d’atteindre les huitièmes de finale de la Champions League. On est la seule équipe française à avoir gagné là-bas. C’est énorme quand même. J’entends beaucoup parler des générations 2000 ou 2011, ce qui est logique, mais celle de 2006 n’était pas mal non plus.

 

Suis-tu toujours les résultats du LOSC ?

Bien sûr. Je ne suis pas du Nord, mais le LOSC, c’est mon club. Et quand le vois les résultats cette saison, ça m’embête vraiment. Le nouveau projet ? Il faut que ça se mette en place. Je pense que ça se présente bien car j’ai l’impression que les nouveaux dirigeants sont motivés et ambitieux. Et avoir une personne comme Luis Campos, c’est important car il a réalisé du super boulot à Monaco. Je me dis qu’il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. Il y a aussi l’arrivée de Marcelo Bielsa qui est un entraîneur réputé. Je vais observer tout ça…



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Pour finir, on peut dire qu’aujourd’hui tu es donc très loin du milieu du foot…

Pas vraiment en fait (il se marre). Au départ, j’ai eu besoin de couper avec le milieu du foot, avant de m’y intéresser petit à petit au fil du temps. Et depuis deux ans, je regarde un maximum de matchs. Et l’agent qui m’avait permis d’aller à Schalke m’a dit que je devais devenir conseiller de joueurs. J’ai dit, ok. J’ai donc montré une structure et j’essaye de leur amener mon vécu et transmettre mon expérience. Choisir les joueurs avec qui on veut bosser puis travailler avec eux, c’est sympa. Voilà, on s’est lancé depuis trois-quatre mois, c’est là aussi un projet passionnant.

 

Un grand merci à Nicolas Plestan pour sa disponibilité.