D'Amico : "Tant qu’il y a de l’espoir, on va les soutenir à fond"

PAR MAXIME POUSSET
 
À l’heure de franchir le dernier virage de la saison et d’aborder l’ultime ligne droite de la course au maintien, donnons la parole à un ancien joueur devenu fervent supporter. Amoureux du club qui l’a révélé en Europe, Fernando D’Amico (Dogue de 1999 à 2003) apporte son œil forcément aiguisé et bienveillant sur la fin de saison du LOSC. Interview.

La voix est lointaine et l’accent toujours chantant. Depuis Badajoz, en Espagne, où il dirige une école de football ainsi qu’une société de management de footballeurs, Fernando D’Amico nous a livré son regard sur le LOSC, son LOSC, celui qu’il garde dans son cœur avec force, même quinze ans après en avoir porté le maillot. Dans son discours, il est question de mental. Beaucoup.

 

Ancien joueur ? Non, supporter

« Je ne manque pas un match du LOSC. Bien sûr que j’attends de meilleures choses de mon club. Avant même d’être un ancien joueur, je suis avant tout un supporter et aujourd’hui, je suis très triste du classement, d’autant que contre Guingamp, par exemple, on méritait vraiment mieux. On a vécu un cauchemar en se faisant égaliser dans le temps additionnel. On peut analyser ça par un manque de concentration, d’expérience aussi. Le club ne vit pas un bon moment, c’est certain et j’espère de tout cœur que le LOSC fera la différence lors des quatre derniers matchs pour arriver à se maintenir en Ligue 1. »

 

Un difficile moment à passer

« Le mental, c’est de ne pas lâcher jusqu’à la fin. (il répète en articulant) Jusqu’à ce que l’arbitre siffle. C’est ma philosophie dans le football, mais aussi dans mon quotidien. Y croire et se battre jusqu’au bout. Dans un match comme dans la vie, il y a des bons et des mauvais moments, des temps forts et des temps faibles. Mais quoi qu’il arrive, ils passent, ils ne restent pas. Il faut s’accrocher jusqu’à ce que le soleil revienne. Et pour ça, il n’y a qu’une seule recette, c’est de tout donner. Vraiment tout. »



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Faire de la peur son allié

« Je me souviens de notre match à Manchester United (1-0, le 18/09/01), j’avais peur avant la rencontre, je craignais qu’on prenne sept buts. C’est la vérité. Mais on était tellement bien préparés, concentrés, que nous avons géré. La peur est une émotion très puissante et il faut savoir la canaliser. Si tu la mets devant toi, elle ne te laisse pas avancer, elle te bloque. Si tu la laisses derrière toi, tu es un kamikaze, tu vas dans le mur. En revanche, si tu la mets à côté de toi, alors elle deviendra ton amie, ton alliée. Elle t’aidera à te galvaniser, à préparer ton défi. Le plus important est de rester concentré, attentif et d’aborder chaque match avec intelligence. »

 

Il n’y a qu’une seule solution

« Cette saison aura été tellement longue, probablement usante pour les joueurs. Mais maintenant qu’il ne reste plus que quatre matchs, on se dit qu’elle est vite passée, qu’on aimerait plus de temps pour se sauver. Plus que jamais, il faut donc tout donner, arriver totalement à plat à la fin de chaque rencontre. Au niveau de l’état d’esprit, se dire simplement que c’est un mauvais moment, qu’il va passer. Il faut donc regarder devant, à long terme. Je crois que le LOSC va se maintenir, j’en suis sûr. Je serai là contre Metz, en famille, j’aiderai mon club, je l’appuierai. Le LOSC, c’est une histoire, un passé : qu’importe ce qu’il vivra cet été, il continuera à vivre et à nous faire plaisir. J’ai confiance en nos joueurs et nos dirigeants. Tant qu’il y a de l’espoir, on va les soutenir à fond, on ira jusqu’au bout. C’est ça la solution. C’est d’ailleurs la seule. »

 

J’aime trop le LOSC pour le lâcher en cours de route

« Les supporters peuvent être fâchés contre les joueurs. Je le comprends, je l’ai été aussi. Moi aussi j’aimerais voir l’équipe gagner. Mais c’est ainsi. Il faut aussi savoir supporter son club dans la défaite. Et aujourd’hui, il n’y a plus la place aux conflits. Le LOSC est une institution, le public en fait partie et il se doit d’être uni avec ses joueurs. Je connais beaucoup de supporters, de salariés qui souffrent. Les joueurs souffrent, les dirigeants souffrent. Tout le monde aimerait voir le LOSC plus haut. On a tous le même objectif, on se doit donc d’être unis. Il faut savoir pardonner pour avancer. Sinon, on perd trop d’énergie. J’aime trop le LOSC pour le lâcher en cours de route. J’aimerais qu’il se sauve. On doit donc dominer nos peurs. En tribune comme sur le terrain. Il reste quatre matchs. Unissons-nous, battons-nous tant que le championnat n’est pas terminé. Nous aurons ensuite tout le temps de débattre. »

 

Un grand merci à Fernando D’Amico pour sa disponibilité.



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