David Rozehnal : "On a fait le maximum pour se qualifier"
Un scénario à couper le souffle et la magie de la Coupe de France qui opère pour le LOSC lors de ces 1/8es de finale : que d’émotions ont été ressenties mardi soir au Stade Pierre Mauroy ! Venus à bout du SM Caen (3-3, 6 tab à 5) et qualifiés pour les quarts, les Dogues ont affiché beaucoup de lucidité à la sortie des vestiaires.
René Girard (Entraîneur du LOSC)
« Nous sommes qualifiés… La coupe réserve toujours des moments particuliers, ce soir c’en est un. On a assisté à des rebondissements, à des buts médiocres aussi. Il a fallu cravacher pour revenir au score en deuxième mi-temps. Ensuite on mène, mais on peut regretter de ne pas avoir tenu. On a donc dû aller chercher la qualification aux tirs au but. On s’en serait passé, mais la coupe est ainsi faite. Je ne sais pas si ça donne plus d’envie pour la suite, ça peut en tout cas réserver de belles surprises. L’année où le LOSC l’a gagnée (en 2011), ç’a été douloureux aussi. On doit malgré tout améliorer des choses et gommer nos erreurs. Je ne sais pas ce qui nous attend pour les quarts, on verra. Il reste encore de belles équipes. »
« Steeve Elana ? Je regrette le comportement des gens, je n’ai pas apprécié du tout. Tout le monde peut faire une erreur ou une faute, ce n’est pas une raison pour réagir ainsi, surtout à la maison. J’ai été interloqué. Ça me fait presque oublier son erreur sur le premier but. Je trouve ça un peu dommage. Que le public ne soit pas content, je peux le comprendre. Pour autant, ce n’est pas seulement quand on gagne 5-0 qu’on a besoin de tout le monde. »
« Les jeunes ? Il y a eu de tout. L’entame m’a un peu gêné, ce fut même catastrophique durant vingt minutes et ç’a été dur de ressortir la tête hors de l’eau. Mais c’est comme ça que le métier rentre aussi. Les remplaçants ont bien apporté : Flo de la maîtrise dans le jeu et Nolan sa percussion. Ça montre aux jeunes le chemin qu’il reste à accomplir pour postuler aux places de titulaire. Ils le savent, il faut qu’ils bossent pour se mettre au niveau. Quant aux anciens, à eux de leur prouver que ça n’arrive pas comme ça du jour au lendemain. »
Patrice Garande (Entraîneur du SM Caen)
« C’est une épreuve terrible quand on perd aux tirs au but. Malgré cela, j’ai vu des choses réconfortantes, que ce soit dans notre plan de jeu pour gêner cette équipe du LOSC, ou au niveau mental aussi, puisque nous nous sommes montrés plus frais physiquement que les Lillois dans les prolongations. On voulait s’appuyer sur un bloc très compact et leur faire mal le plus possible. Pour autant, il nous a manqué de la maîtrise technique en deuxième mi-temps et on a subi une attaque-défense. On savait alors qu’on allait être punis, notamment sur l’un de leurs points forts, les coups de pied arrêtés. Je retiens que les joueurs ont fait honneur à leurs couleurs et ont montré qu’ils voulaient faire quelque chose dans cette compétition. Il y a une déception oui, celle de l’élimination, mais de la fierté aussi d’avoir réalisé cette prestation. »
David Rozehnal (Défenseur du LOSC)
« Nous sommes qualifiés et c’est bien ça l’essentiel. Cela n’a pas été facile car nous n’avons pas été bons en première période. On a beaucoup discuté à la mi-temps et nous sommes mieux entrés dans la rencontre après la pause, même si on n’a pas toujours joué à notre niveau. Il faut dire qu’en face, il y avait un adversaire qui est globalement resté derrière. C’était difficile de passer. Au final, on a fait le maximum pour se qualifier et c’est ce qu’il faut retenir en priorité. »
Ronny Rodelin (Attaquant du LOSC)
« On a su réagir à ce début de match manqué. Nous avons connu vingt premières minutes durant lesquelles nous n’avons pas eu de chance. La maîtrise du ballon, on l’avait, mais on a encaissé des contres. Le fait de marquer avant la mi-temps nous a fait du bien pour entamer la seconde période avec un autre état d’esprit. Nous avions à cœur d’inverser la tendance, cela s’est vu dans le vestiaire à la pause. Cette qualification, nous la voulions. »
Steeve Elana (Gardien de but du LOSC)
« L’équipe faisait un bon match, nous maîtrisions notre sujet, à savoir un adversaire qui nous attendait. Alors forcément, le fait d’avoir encaissé un but comme celui là au bout d’un quart d’heure a fragilisé tout le monde alors qu’il n’y avait pas lieu. Pour certains jeunes joueurs, cela pouvait être difficile de ressentir cette pression-là. Le deuxième but n’a rien arrangé. Dans ces cas-là, on a l’impression que les choses nous échappent. Heureusement, nous avons eu la bonne idée de marquer avant la pause. Cela ne change rien dans l’immédiat, mais ça nous place dans une phase psychologique positive. On sait alors qu’on peut le faire, que nous ne sommes pas maudits. »
« À la mi-temps, le coach nous est bien évidemment rentré dedans. Personnellement, et pour la première fois de ma carrière, j’ai pris la parole devant le groupe pour faire comprendre aux jeunes qu’ils ne devaient ressentir aucune pression. Nous n’avions plus rien à perdre car, de toute façon, la première mi-temps était pour moi. Restait à savoir si l’équipe pouvait inverser la tendance. Et elle m’a prouvé que oui. La notion de groupe prend ainsi tout son sens. Je remercie les supporters qui m’ont soutenu... Quant aux autres, je souhaite aussi les remercier pour leur soutien inconditionnel dans les bons comme dans les mauvais moments. »