Debuchy : "Merci au LOSC et aux supporters"

Après avoir découvert ses premières impressions samedi sur son transfert à Newcastle, retrouvez la suite de l’interview de Mathieu Debuchy. De ses plus beaux souvenirs lillois à sa progression au LOSC, en passant par son arrivée chez les Magpies et ses perspectives, le désormais ex-numéro 2 des Dogues s’est confié à LOSC.fr à travers un entretien chargé d’émotions.

Mathieu, bonjour. Quel fut ton tout premier souvenir sous le maillot lillois ?

Je dirais mon arrivée au club à l’âge de 8 ans, ou plutôt le jour où je me suis rendu à cet essai au terme duquel il y avait un billet pour intégrer le LOSC. C’était en 1993, le club m’avait repéré lors d’un tournoi que je disputais avec mon ancien club de Fretin. Ce jour-là, j’avais rendez-vous avec les jeunes du LOSC au stade Max, l’ancien terrain rouge situé devant Grimonprez-Jooris.

Quel était alors le deal ?

On m’a tout simplement dit : « Si tu es bon, tu es Lillois ». Je n’ai ressenti aucune pression, car j’étais venu pour m’amuser et pour montrer de quoi j’étais capable. À l’époque, je ne pensais pas du tout devenir pro et faire du football mon métier. Loin de là, même.

Avec le recul, qu’est ce que le jeune Mathieu Debuchy de 1993 penserait de celui d’aujourd’hui s’il l’avait en face de lui ?

(il se marre) Sûrement qu’il a parcouru un sacré bout de chemin et qu’il est arrivé à faire ce qu’il voulait au fond de lui, à savoir jouer au football tous les jours. Il ressentirait beaucoup de fierté, je pense.

« Le LOSC m’a permis de devenir l’homme que je suis aujourd’hui »

Tu as aujourd’hui 27 ans, tu en as passé presque 20 sous le maillot du LOSC. C’est quasiment deux tiers de ta vie !

Et j’en suis fier. À mon âge, beaucoup de joueurs ont connu plusieurs clubs, certains sont même partis très tôt et changent chaque saison. Le LOSC m’a apporté énormément de choses. J’y ai tout vécu, l’intégralité de ma carrière de footballeur, jusqu’à présent. Ce club m’a offert la possibilité de réaliser le rêve que nourrissent beaucoup d’enfants, celui de devenir pro. En résumé, il m’a permis de devenir l’homme que je suis aujourd’hui.

Au-delà des entraîneurs que tu as connu avec le groupe pro évidemment, quels hommes ont particulièrement compté dans ton ascension ?

Ils sont nombreux et de divers horizons. Je ne pourrais pas tous les citer, de peur d’en oublier. Je pense d’abord à Jean-Michel Vandamme et à son père, Michel, qui étaient présents quand je suis arrivé. Il y a aussi Didier Clippe, l’un de mes premiers entraîneurs, puis Jean-Philippe Cousin. J’ai également une pensée particulière pour Rachid Chihab avec qui j’ai passé quatre saisons et sous la houlette duquel j’ai énormément progressé. Et puis bien entendu, il y a Pascal Planque qui a beaucoup compté pour moi en CFA, juste avant d’arriver chez les pros. Sans oublier mes amis, Yohan Cabaye, Peter Franquart, Alexis Zywiecki et beaucoup d’autres.

On ne te pose pas la question de ta plus belle émotion vécue sous ce maillot…

Vous connaissez déjà ma réponse (rires), il s’agit du doublé Coupe-Championnat en 2011. Pouvoir réaliser une telle perf’ avec son club formateur est tout simplement énorme, d’autant que le LOSC l’attendait depuis plus de 50 ans. Si je ne devais garder qu’une seule image de cette épopée ? L’instant où j’ai soulevé la Coupe de France. Ce moment marquait une sorte de concrétisation. Ensuite, j’aurais toujours en tête notre défilé en bus à impériale dans des rues de Lille bondées après le titre de champion.

« À présent, je deviens moi aussi un supporter du LOSC, et pour toujours »

Tu as aussi vécu l’entrée dans le Grand Stade. Un joli clin d’œil pour toi, l’enfant du pays, n’est ce pas ?

Tout à fait. Dans un sens, je me dis que si j’étais parti l’été dernier à Newcastle, je n’aurais jamais connu ce grand moment. Le fait d’être resté six mois de plus m’a donc offert ce privilège. Pour un joueur de la région et de la formation, c’est forcement quelque chose de fabuleux, tout comme le fait d’étrenner le maillot de l’Équipe de France grâce à mes performances au LOSC. Ça non plus, je ne l’oublierai pas. Je le dois notamment à mes partenaires ainsi qu’au coach, Rudi Garcia.

Comment as-tu été accueilli chez les Magpies ?

Très bien. Tout le monde s’est montré extrêmement chaleureux avec moi. Sur ce point, je pense que Newcastle ressemble beaucoup au LOSC, avec un fort esprit familial au sein du club. J’ai vite été mis dans le bain car les échéances arrivent rapidement. Je suis transféré en cours de saison, ce qui n’est jamais facile. Je n’ai donc pas le temps de cogiter. Il va vite falloir s’adapter au football anglais et apprendre la langue.

Quels ont été tes derniers mots à tes partenaires lillois au moment de les quitter ?

Je n’ai pas vraiment eu le temps de voir tout le monde car mon transfert s’est décanté assez rapidement. Je suis venu au Domaine de Luchin mardi matin mais certains joueurs n’étaient pas encore arrivés. J’ai donc salué ceux qui étaient présents, tout en sachant que je reviendrai prochainement pour leur dire au revoir.

À l’heure du grand départ, qu’aimerais-tu dire aux supporters lillois ?

(il pèse ses mots) Je voudrais qu’ils sachent que j’ai vécu des années fantastiques à leurs côtés. Je souhaite donc les remercier du fond du cœur pour tout ce qu’ils m’ont apporté. À présent, je deviens moi aussi un supporter du LOSC, et pour toujours. Et comme tous les fans, je viendrai dès que possible au Grand Stade.

Un grand merci à Mathieu pour sa disponibilité. Nous lui souhaitons la meilleure réussite possible sous le maillot des Magpies. Retrouvez la suite de cette interview dans le prochain numéro de Go LOSC !