Marcelo Bielsa : "Ma philosophie ? Offrir aux supporters"
PAR FRÉDÉRIC COUDRAIS, AU DOMAINE DE LUCHIN
Alors que le coup d’envoi du championnat 2017-2018 sera donné demain (coup d’envoi 15h) pour les Dogues contre le FC Nantes au Stade Pierre Mauroy, Marcelo Bielsa a répondu aux questions des journalistes ce samedi midi, au Domaine de Luchin. Extraits.
Marcelo Bielsa (entraîneur du LOSC)
En préambule…
« Ma prise de parole devant les médias ? J’ai vu qu’en France, on avait l’habitude de faire une conférence de presse avant et après les matchs officiels, je ne fais donc que respecter cette pratique. Pour en revenir au projet du LOSC, les conditions qui me sont offertes ici sont incomparables à tous les niveaux. »
« J’ai honte de ne pas parler français, cela montre mes limites. Je ne veux pas faire de promesses que je ne suis pas certain de tenir. Mais la générosité avec laquelle ce pays m’a accueilli mériterait au moins que je parle votre langue, car j’ai beaucoup de gratitude envers la France. »
La jeunesse de son effectif
« L’âge des joueurs et le nombre de matchs joués dans un championnat sont des facteurs importants. La jeunesse a des avantages et des inconvénients. D’un côté, il y a le manque d’expérience et de l’autre la fraîcheur. Mais le plus important demeure la qualité et la capacité des joueurs à se développer. Pour moi, mon groupe possède un niveau individuel énorme. L’un des grands apports du club dans ce nouveau projet est d’avoir su amener des joueurs de grands talents, avec 70 millions d’investissement. Ce qui est peu habituel… »
Des choix forts à assumer
« Dans le football, il faut clairement respecter les joueurs. Il faut leur signifier s’ils peuvent être utiles dans le projet que l’on souhaite mettre en place. Je prends mes décisions en fonction de ce critère, je ne suis pas là pour évaluer le niveau de chacun, je décide au regard de la place que je peux donner à un joueur dans mon équipe. »
« Je comprends que ça puisse être gênant pour eux, mais c’est encore pire à mes yeux d’inclure un élément dans mon groupe en sachant qu’il ne jouera pas. La saison passée, j’ai observé le championnat et j’ai choisi ceux qui pouvaient être en harmonie avec ce que je voulais mettre en place. Je ne me suis jamais exprimé sur la valeur des joueurs que je n’ai pas gardés, encore moins quand ils ont une forte histoire en Ligue 1. »
« Nous sommes obligés d’effectuer des choix, ce qui signifie en incorporer certains et en écarter d’autres. Garder pour garder est néfaste pour tout le monde. Mon explication est sincère et logique, ce qui ne veut pas dire que j’ai fait les bons choix. Quand je prends une décision, j’ai toujours le risque de me tromper, je fais tout mon possible pour que ça n’arrive pas. »
Bâtir un groupe pour performer
« J’ai passé beaucoup de temps, ici au Domaine de Luchin. Les conditions dans lesquelles j’ai été reçu méritent d’être soulignées : les installations, les conditions d’entraînement, la logistique, la pelouse, la proximité avec le centre de formation, la technologie et l’image au service de notre travail tout comme les éléments dont nous disposons pour s’entraîner ou l’équipe technique. On a vraiment tout ce qu’il faut. »
« Je n’oublie pas le grand apport humain de ceux qui s’investissent, comme Bastien, Aurélien, Jérôme (salariés du club) et Tony (prestataire). Toutes ces personnes sont pour moi une façon d’évaluer la région. Car j’ai pour le moment plus de liens avec les êtres humains que la ville ou ses alentours. Maintenant, le travail que je fournis, c’est surtout pour les supporters. Car ma philosophie est d’offrir aux supporters, pas de leur demander quelque chose. Plus nous recevrons du public, meilleurs nous serons. Mais ça, il faut le mériter, pas le demander. »
Un mercato très actif
« Si on compare avec la saison 2016-2017, 33 joueurs ne sont plus là pour plusieurs raisons. Certains sont partis, d’autres ont été transférés ou ont quitté le club. Il y a aussi ceux qui étaient en fin de contrat. Au final, il nous en reste 6 ou 7 par rapport au précédent exercice. Dans le sens inverse, d’autres sont arrivés au club. Certains représentent un gros investissement, je pense à Malcuit, Mendes, Thiago Maia ou Pepe. Mais tous représentent à mes yeux des possibilités énormes. »
« Le club, à travers la direction sportive, a abattu un travail colossal en nous fournissant une liste de 117 joueurs, parmi lesquels on a pu en choisir 10. Mon groupe est volontairement réduit à 18 éléments. On le complètera avec quelques jeunes. Le travail mené par la direction a vraiment été excellent. Je ne pensais pas que je recevrais autant de soutien pour former mon groupe. Car à chaque fois, sur chaque cas, j’ai eu à ma disposition une analyse profonde avec un énorme travail réalisé en amont. Je n’ai donc aucune excuse pour ne pas obtenir de bons résultats au regard des joueurs que j’ai à ma disposition, avec une marge de développement très importante. »
Une philosophie de jeu très claire
« L’intention d’une équipe est d’être meilleure que l’adversaire. Parfois, celui-ci nous empêche d’atteindre cet objectif. C’est inhérent à chaque match et nous essaierons de donner à chaque fois le meilleur de nous-mêmes. Et le fait de décrire des intentions ne signifie pas qu’on arrive toujours à les mettre en application. Il sera par exemple plus difficile d’être offensif contre Nantes que lors du dernier match de préparation face à Rennes (4-2). »
« Contre les Rennais, on concède deux buts suite à deux pertes de balles. C’est un élément important à souligner. Mais quand on veut amener le ballon de la défense à l’attaque en passant par l’entrejeu, cela engendre des risques qu’il faut assumer et essayer de résoudre pour la suite. Car oui, on peut aussi sauter le milieu pour éviter ce genre de problèmes, mais cette solution va à l’encontre de mon football. »
Une préparation rondement menée
« J’en profite pour préciser que les 18 et 19 juin, les joueurs étaient entre les mains de l’équipe médicale. Je suis arrivé lorsque j’ai dû véritablement prendre mes fonctions, à savoir le mercredi. Ensuite, lors des 50 jours de préparation, tous les éléments que je pensais nécessaires à inculquer à l’équipe pour obtenir ce que je voulais au niveau du collectif, j’ai pu les mettre en application. Nous serons donc dans des conditions suffisantes pour obtenir un bon résultat dès demain contre Nantes. Et nous savons que le premier mois de compétition est un aspect supplémentaire pour donner sa forme finale à une équipe. »
La venue de Neymar au PSG
« Le développement et la croissance de la Ligue 1 se constatent par l’augmentation du nombre d’équipes qui peuvent prétendre au haut du classement. L’organisation de la compétition a toujours été excellente et la venue d’un joueur aussi unique que Neymar est une occasion en or pour faire encore grandir la valeur de ce championnat. »
Rendez-vous ce dimanche (15h) au Stade Pierre Mauroy pour ce #LOSCFCN. Pour acheter votre place, direction la billetterie en ligne.