Mille mercis, monsieur Hazard
Plus qu’un joueur hors norme, c’est un grand homme qui vient de faire ses adieux au LOSC en ce dimanche 20 mai. Eden Hazard tire sa révérence pour s’envoler vers d’autres cieux dans l’univers du ballon rond. Le Stadium lui a réservé un dernier hommage à la hauteur de ce petit génie belge du football (qui lui a d’ailleurs bien rendu en signant un triplé face à Nancy !).
Que d’émotions, que de frissons ! Tout a commencé vers 20h25, lorsqu’Eden Hazard entre pour l’échauffement, seul sur la pelouse du Stadium. Ses partenaires suivent à quelques mètres et lui laissent savourer cet instant de bonheur dans son antre, son fief, son terrain, son jardin, cette arène qui l’a vu éclore. Sur la feuille de match, on remarque immédiatement que le brassard de capitaine lui est confié. Tout un symbole…
Puis vient le match, ultime moment de régal où l’attaquant lillois nous délivre la panoplie des gestes dont il a le secret : passements de jambes, passes à l’aveugle et tout ce qui s’en suit. 21h10, le Stadium explose : Hazard fait trembler les filets ! (10’) C’est l’ébullition totale… Mais que dire lorsque le génie belge y va de son doublé ? Même but que le premier, même effet : le stade vacille ! (27’) Et ce n’est pas fini : le triplé sur penalty renverse le public pour de bon (35’). Les Dogues le lèvent en triomphe, instant magique !
22h45, Rudi Garcia procède au changement tant attendu : Eden Hazard cède sa place à Rio Mavuba, son Capitaine, celui qui l’a pris sous son aile depuis toujours. Les chœurs vibrent, les cœurs pleurent, tout le monde est debout, le champion sort (90’). Puis les trois coups de sifflet finaux retentissent... Au terme d’une ultime journée de Ligue 1 2011-2012 sans enjeu entre le LOSC et l’ASNL - brillement remportée par les Dogues (4-1) -, le temps est venu de se dire au revoir. Oui, Eden Hazard aura marqué des générations complètes. Il est le meilleur joueur du championnat depuis deux ans et restera évidemment l’un des plus doués de toute l’histoire losciste.
Des chiffres époustouflants pour un merveilleux talent
Pour le plaisir, rappelons que le désormais légendaire n°10 des Dogues a effectué ses premiers pas en L1 à l’âge de 16 ans, comme par hasard face à l’ASNL (2-0, le 25.11.2007), histoire de boucler la boucle. Le Lillois signe son premier but parmi l’élite dès sa sixième apparition chez les pros (LOSC-Auxerre, 3-2, le 20.09.2008), avant de devenir international avec les Diable Rouge quelques semaines plus tard (Belgique-Luxembourg, le 19.11.2008).
Comment ne pas parler aussi de ses caractéristiques si éblouissantes, enviées par tous les footballeurs qui se respectent : qualités techniques, explosivité balle au pied et lucidité devant le but, percutions ultra-rapides, sens de la passe, dynamiteur des surfaces, le tout avec un dévouement et un sens du collectif dont il a toujours fait sa priorité. Jamais à se plaindre des nombreuses fautes subies, son jeu s’étoffe et ses statistiques s’en ressentent dans le groupe de Rudi Garcia (2008-2009 : 4 buts/1 passe décisive en L1, 2009-2010 : 5 buts/8 passes en L1, 2010-2011 : 7 buts/10 passes en L1, 2011-2012 : 20 buts/15 passes en L1). Ses pairs ne s’y trompent d’ailleurs pas en le distinguant à deux reprises Meilleur Espoir (2009 et 2010), puis Meilleur Joueur (2011 et 2012) de Ligue 1, notamment l’année du doublé Coupe de France-Championnat. Au LOSC, celui qui restera comme l’un des footballeurs les plus marquants de l’histoire du football français totalise (toutes compétitions confondues) 194 matchs, 50 buts et un nombre incalculable d’émotions offertes aux amoureux de ballon rond.
Avant de quitter le Nord de la France, Eden Hazard - qui a reçu le trophée de meilleur passeur de Ligue 1 - a livré un adieu touchant sur la pelouse villeneuvoise : « Cela fait 4 ans que vous me soutenez. Ce que je suis devenu, c’est grâce à vous et à l’équipe. Vous allez me manquer… », a lâché humblement Eden. « Tu es à jamais dans notre cœur, ce n’est qu’un au revoir, vivement que tu reviennes nous voir… », a renchéri Michel Seydoux. « Je t’ai connu comme un joyau, tu es devenu un diamant, l’un des plus beaux de la planète football, qui brille de mille feux. Bon vent mon petit… » a lâché Rudi Garcia. « Je parle au nom du groupe : on t’a vu arriver au sein du collectif à 16 ans. Tu as su grandir, mûrir, devenir le footballeur exceptionnel qu’on admire. Tu vas nous manquer sur mais aussi en dehors du terrain, car tu es un homme attachant. », a conclu Rio Mavuba.
22h57, ses partenaires l’entourent dans le rond central, son fils marche symboliquement sur les dignes traces de son père. Le public du Stadium est debout pour ovationner "son" chouchou, l’émotion est à son comble. Un clip relatant les plus beaux exploits du génial dogue met le Stadium en transe, quelques larmes coulent, forcément. Un petit tour d’honneur - le dernier - et voilà Eden qui peut partir la tête haute. Le LOSC lui souhaite évidemment le meilleur pour la suite de sa carrière. Mais en ce dimanche 20 mai, il était surtout important de lui dire… merci.