Rachid Chihab, un pro de la formation en immersion

Depuis cet été, nous vous présentons le nouveau staff professionnel lillois. Après Patrice Beaumelle et Patrick Collot, c’est au tour de Rachid Chihab d’être mis en lumière. Ce coach  historique, au service du LOSC depuis 1993, a intégré cet été l’équipe d’Hervé Renard, tout en reprenant du service sur le banc de la réserve nordiste. Alors que le championnat de CFA 2 reprend ce samedi (18h) par un déplacement à Saint-Quentin, zoom sur celui qui met depuis plus de vingt ans ses compétences et son exigence au profit du centre de formation losciste.

UNE LOGIQUE DE PROGRESSION

« J’ai intégré le LOSC en 1993 et j’ai gravi progressivement tous les échelons, sans sauter aucune étape : des plus petits aux plus grands, j’ai connu l’équipe de CFA puis Mouscron, jusqu’à intégrer cet été un staff de Ligue 1, qui plus est dans mon club formateur. C’est une belle récompense et une forme de reconnaissance. Même si je possède une certaine expérience, je suis arrivé dans ce staff un peu comme un jeune (il sourit). J’ai ainsi eu l’occasion de réaliser mon premier stage chez les pros. Je suis à l’écoute, je regarde, je reste en observation. Je vois beaucoup de choses positives : l’ambiance est bonne, ça travaille, il y a de la qualité aussi, de l’échange. »

UN VRAI PARI SUR LA JEUNESSE

« En quoi consiste notre nouvel objectif ? Il s’agit d’inculquer une certaine philosophie de jeu, de travail au quotidien, pour favoriser l’adaptation des jeunes au monde professionnel à l’aide d’un processus accéléré. Cela passe par un suivi, une évaluation encore plus pointue, plus précise. Même si nous étions déjà performants sur ce point, on doit continuer à s’améliorer. Le club souhaite aujourd’hui mettre des moyens sur le recrutement de jeunes talents, que ce soit en Europe ou dans le monde, entre 16-18 et 18-20 ans. »

UNE PASSERELLE VERS LE MONDE PRO

« Étant donné que je fais désormais partie intégrante du staff pro, il n’existera plus ce "no mans land" où les joueurs pouvaient se balader et ne plus s’y retrouver, que ce soit quand ils descendaient lors d’entraînements spécifiques ou de matchs. Ils sauront qui est la personne référente et les informations seront remontées très vite. L’idée, c’est dans la mesure du possible, d’avoir un langage commun et une cohérence en termes de système de jeu et de travail, de façon à ce que les joueurs sachent qu’il existe une uniformité technique. On souhaite former un groupe qui ira vers l’excellence et qui sera au service de l’effectif pro. Ce sont des jeunes qui n’ont pas fini leur formation. Ils doivent donc continuer à progresser physiquement, techniquement, tactiquement et surtout mentalement à cet âge-là. »



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22, V’LÀ LES DOGUES !

« Dans la semaine j’entraîne le groupe Elite et je bascule quasiment tous les jours vers le groupe pro. Mes locaux sont toujours placés au même endroit. On essaie de mettre les mêmes ingrédients que les pros dans ce qu’on entreprend. Pour nous, l’objectif est fixé au 22 août, date de la reprise en CFA 2. Même si pour les jeunes, le niveau de compétition est plus élevé en CFA, on s’attend à une saison compliquée, faite de nombreux derbies, mais où il faudra tout faire pour remonter. »

FORMATEUR DANS L’ÂME

« Remettre le bleu de chauffe. Le boulot de formateur est un travail de l’ombre. Le talent n’empêche pas d’avoir des valeurs, cette capacité à se remettre en question. Au quotidien, donner le goût de l’effort aux jeunes et entretenir ce rapport quasi permanent à la performance. J’ai eu pas mal de jeunes en CFA et à Mouscron. Je peux dire que ceux qui ont intégré les pros ont une très bonne mentalité, un bon état d’esprit. Il faut qu’ils sachent que, quel que soit leur parcours ou leurs ambitions, ils doivent sans cesse garder le souci du travail bien fait et cette capacité à vouloir performer. Cela oblige à des sacrifices : le don de soi, gérer ses frustrations, accepter de se faire violence car dans ce métier-là, l’exigence est permanente. Chaque jour est un jour important où il faut être prêt physiquement et psychologiquement. »

 

LA DÉCOUVERTE DU HAUT NIVEAU À MOUSCRON

« Par principe, j’ai toujours pour habitude de dire que toute expérience est bonne à vivre. Par rapport à ça, je me suis encore enrichi. On avait voulu mettre en place cette post-formation, mais à un niveau très intéressant qu’est la première division belge. Ça m’a donné encore plus de lisibilité sur le chemin et le parcours pour basculer vers un vestiaire pro et en faire son métier. J’ai vécu de gros matchs, de grandes émotions et ce qu’on apprend dans cette expérience-là se situe dans la gestion humaine, la communication, la capacité à répondre aux sollicitations médiatiques. Ç’a été une formation encore accélérée dans mon parcours personnel. »

DE RETOUR A LA MAISON

« Je n’avais pas quitté le LOSC dans la mesure où j’étais toujours salarié du club. J’avais en revanche une mission auprès de Mouscron, qui devait nous permettre de faire évoluer ce groupe et ce club, ce qui a été fait par le biais de l’accession en Jupiler League. Suite à la vente du club belge, j’ai réintégré le LOSC pour y poursuivre ma mission qui était celle de responsable du centre de formation, avec l’équipe réserve que j’avais déjà en charge auparavant. Aujourd’hui un nouveau challenge s’est ouvert à moi : j’ai eu la chance d’intégrer le nouveau staff pro emmené par Hervé Renard. Ma mission est clairement identifiée : assurer le lien entre la formation et l’équipe pro, ce qu’on appelle communément la post formation. »



Merci Rachid Chihab.



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