Rachid Chihab : "On vise toujours l’excellence"

PROPOS RECUEILLIS PAR JONATHAN MARTIN

Oui, le LOSC a bien décroché un titre de champion cette saison ! Et il est l’œuvre de l’équipe réserve lilloise, vainqueur du championnat de CFA 2 (groupe G), remporté au terme d’un sprint final de folie. Le garant d’une telle réussite ? Rachid Chihab, bien sûr, l’entraîneur lillois qu’on ne présente plus. L’occasion était toute trouvée pour dresser un bilan et se projeter avec lui sur le prochain exercice.

Rachid, quel bilan tirez-vous de cette saison de CFA 2 riche en émotions, ponctuée par un titre de champion acquis lors de la dernière journée ?

"Riche en émotions", je pense c’est bien le terme. Au-delà de cette belle finalité, je dirais que la saison a aussi été longue, car elle ne s’est terminée que le 4 juin. Pour résumer le tout, ce fut indécis jusqu’au bout, surtout au niveau du classement dont on a occupé la tête durant 21 journées, avant de figurer en seconde position pendant 3-4 semaines. Malgré le travail accompli, on a également bénéficié d’une certaine chance, et il en faut pour être champion, puisque nous avons rencontré nos concurrents directs en fin de parcours. Or c’est à ce moment-là que le groupe s’est soudé et ce, malgré la jeunesse d’un effectif qui n’a pas craqué et qui a réalisé un final formidable.



Ce n’était pas si facile d’attaquer ce championnat après une descente, n’est-ce pas ?

Disons qu’on a d’abord plongé dans l’inconnue car nous n’avions pas de repères pour nous étalonner par rapport au niveau des équipes composant ce groupe. Mais on est parti sur de bonnes bases, ce qui nous a permis de créer une dynamique, d’engranger de la confiance, de travailler dans un contexte favorable, avec l’esprit clair, serein. Ce contexte positif a aidé, forcément. L’illustration parfaite est le match de Grande Synthe (1-1, J25, le 28/05). C’était celui lors duquel il ne fallait surtout pas sombrer. Or à l’aide d’un petit coup de pouce du destin et en restant positif, nous avons été récompensés.







Y a-t-il des joueurs qui ont franchi un cap et qui seront susceptibles d’intégrer le groupe pro cet été ?

Oui, il y en a. Mais par respect pour le groupe, je ne les citerai pas. C’est le but de l’équipe réserve : promouvoir des jeunes vers le plus haut niveau. Après, je ne veux pas les encenser trop vite car il reste du travail. C’est toujours le collectif qui prime, c’est ça que je veux mettre en valeur et c’est ça qui doit nous animer pour amener des joueurs au plus haut niveau.

"On sait que l’équipe réserve est dans un premier temps au service des pros. D’autre part, elle a son rôle à jouer dans celui de la post-formation."



Entre jeunes montants de catégorie, cadres de l’équipe et pros qui redescendent pour obtenir du temps de jeu, on se doute que ça ne doit pas être toujours évident de créer un collectif…

Ce sont des situations qu’on a l’habitude de gérer. On sait que l’équipe réserve est dans un premier temps au service des pros. D’autre part, elle a son rôle à jouer dans celui de la post-formation. Cette année, on a su atteindre les deux objectifs. Pour ceux qui jouent moins, il faut toujours être dans la communication, essayer de faire comprendre, convaincre qu’il y a des objectifs à hiérarchiser. Il faut que ces joueurs développent des vertus de patience... Comment ? En se réfugiant dans le travail et en respectant les étapes, sinon après on se perd et ça génère de la frustration. C’est un travail de tous les jours, d’échange, de rappel du processus qui mène à une carrière pro.



L’automne dernier, le staff pro a subi quelques retouches, avec l’arrivée de Frédéric Antonetti. Qu’est-ce que cela a changé dans votre travail au quotidien ?

Il n’y a pas eu d’impact particulier, ni de perturbation. J’ai continué à œuvrer et à travailler dans le même état d’esprit. Il y a parfois des aléas qui font partie du métier. Il faut s’adapter tout le temps et aller très vite à l’essentiel. Les choses se sont poursuivies comme je le souhaitais. On a gardé le cap. Qu’importent les vents contraires, il faut être cohérent, garder un cadre de travail pour permettre à tout le monde de se développer, de se valoriser. La passation s’est faite d’une manière très naturelle, en bonne harmonie et j’en suis vraiment satisfait.







Qu’attendez-vous de cette saison 2016-2017, avec cette remontée en CFA ?

On va d’abord se reposer (large sourire), puis rebondir très vite pour repartir sur de bonnes bases. J’attends qu’on fasse une bonne entame. Ça nous permettra de créer une bonne dynamique de travail et donc de résultats. Pour ne pas avoir quitté le CFA il y a trop longtemps, on sait que c’est un championnat difficile, exigeant, avec des équipes très matures, un championnat d’homme, de seniors. Il va donc falloir répondre présent dans l’engagement, la régularité et évidemment mettre en place un projet technique. On vise toujours l’excellence. Jouer les premiers rôles est notre leitmotiv. Nous sommes des compétiteurs et nous devons développer cette mentalité de gagneur autour d’un projet de jeu cohérent qui puisse permettre à tout le monde, pros ou jeunes, de pouvoir cohabiter et travailler ensemble.



Pouvez-vous nous donner quelques précisions sur la reprise de votre groupe cet été ?

Le programme est le suivant : la reprise du groupe est fixée au 11 juillet, avec 5 matchs amicaux en perspective (Bruges, Croix, La Gantoise, Dunkerque (National) et un dernier match à déterminer le 6 août). Le championnat débutera le 13 août. Quant à notre effectif, il est déjà en place et sera stable. Bien entendu, il faudra compter sur l’apport des jeunes et peut-être sur deux ou trois recrues si les besoins s’en font ressentir.



Merci Rachid Chihab. Pour rappel, la reprise de l’équipe réserve du LOSC est fixée au lundi 11 juillet.