Stéphane Dumont : "Je pressens un grand match"
L’ancien milieu de terrain lillois, Stéphane Dumont, qui a aussi porté les couleurs monégasques, nous parle de LOSC-ASM, un match forcément particulier le concernant et pour lequel il souhaite un vainqueur…
On pourrait associer l’expression "entre les deux, son cœur balance" à Stéphane Dumont, à l’approche de ce LOSC-AS Monaco (12e journée de Ligue 1, dimanche 21h), lui qui n’a porté que le maillot de ces deux équipes au cours de sa carrière. Eh bien pas tout, l’enfant de Seclin est trop attaché à ses racines nordistes et n’a qu’une seule volonté : que le LOSC l’emporte dimanche !
Stéphane, bonjour. Un LOSC-ASM ne peut pas te laisser insensible, n’est-ce pas ?
Forcément, c’est un match particulier pour moi puisqu’il confronte les deux seuls clubs que j’ai connu. D’un côté, Monaco est l’endroit où j’ai terminé mes années de footballeur professionnel et de l’autre, Lille représente le lieu de mes débuts, de la grande majorité de ma carrière, de la suite de mon parcours professionnel pour y être revenu, bref, de ma vie tout simplement. Il est évident que ce LOSC-ASM est un match que je vais suivre avec grande attention.
Justement, comment envisages-tu plus précisément cette rencontre ?
Je pressens un grand match, entre deux équipes en forme de notre championnat, qui surfent chacune sur une bonne dynamique depuis le début de saison. D’ailleurs, le classement de la Ligue 1 en atteste. Au-delà de cette réalité des chiffres, j’espère de tout cœur que le LOSC va l’emporter, que les copains empocheront les trois points.
Ton cœur est donc encore et toujours Lillois…
(large sourire) Oui, bien sûr ! Même si j’ai pu porter durant deux années les couleurs monégasques, la plus grande partie de ma vie et de ma carrière appartient au LOSC. C’est le club que j’aime le plus au monde. J’y ai été formé, j’y suis encore à l’heure actuelle, donc il n’y a pas photo.
Malgré tout, que retiens-tu particulièrement de ton passage en Principauté ?
À vrai dire, deux années très enrichissantes durant lesquelles j’ai rencontré des personnes attachantes. Je pense notamment à des joueurs comme Valère Germain, Layvin Kurzawa ou Mounir Obbadi avec qui j’ai terminé champion de Ligue 2 la saison dernière. Ce sont de supers gars. Maintenant, la plupart de mes amis se trouve au LOSC : Flo Balmont, Franck Béria et bien d’autres. Je leur souhaite le meilleur.
Avec l’ASM, tu as connu plusieurs entraîneurs dont le dernier est toujours à la tête de l’équipe. Peux-tu nous en dire un mot ?
C’est vrai que j’ai d’abord démarré sous la houlette de Laurent Banide (2011), puis j’ai évolué sous les ordres de Marco Simone (2011-2012). Finalement, Claudio Ranieri a repris les rênes en mai 2012. Et le concernant, beaucoup de qualificatifs pourraient le décrire : c’est un coach respectueux, toujours à l’écoute de ses joueurs, qui leur parle en retour, qui essaie de les mettre en confiance et qui possède une énorme culture du foot. Un grand homme. C’est un véritable enrichissement personnel d’avoir pu connaître cet entraîneur une année.
Tu as effectué 21 matchs sur le Rocher, 191 (13 buts) au LOSC. As-tu noté des différences ou des similitudes entre ces deux expériences ?
Si j’avais d’abord un point commun assez négatif à évoquer, c’est que dans les deux cas, j’ai vécu des blessures qui m’ont pénalisé à chaque fois. J’ai en revanche vécu tellement de belles choses avec le LOSC… (il marque un temps d’arrêt) Ma formation, nos premiers bons parcours en Ligue 1, les différentes campagnes de Champions League, l’apothéose avec le doublé 2011. Le LOSC, j’y suis depuis l’âge de 10 ans, alors ça compte, évidemment. Quant à l’AS Monaco, j’ai découvert un autre univers. Il était important que je connaisse ces deux années avant de stopper ma carrière pour de bon.
Pour revenir sur ta blessure, on imagine que tu fais allusion à celle contractée au genou le 2 juillet 2005 à Thonon-les-Bains, lors de LOSC-FC Aarau (1-1) durant la préparation estivale…
Effectivement, cela a été un petit tournant, une sorte de frein pour la suite. J’étais au mieux à cette période-là et ça m’a coupé net dans ma lancée pendant un an et demi. Forcément, ça laisse des traces… D’ailleurs, j’en fais un peu les frais aujourd’hui, puisque j’ai été obligé d’arrêter ma carrière prématurément. Maintenant, ça fait partie des aléas d’une vie, du parcours d’un homme et ça m’a permis de m’aguerrir sur tous les plans.
Désormais, c’est le retour à la maison LOSC et on te sent heureux de revenir. Tu confirmes ?
C’est le cas. Je suis particulièrement content de retrouver le Nord bien entendu et le club avant tout. Pourquoi suis-je là ? J’accompagne le coach Rachid Chihab à la formation, en CFA. Et le moins que je puisse dire, c’est qu’apprendre à ses côtés étoffe chaque jour mes connaissances. Je ne peux pas trouver meilleure personne, meilleur formateur pour mieux appréhender le métier. Je l’ai côtoyé lorsque j’avais 14-15 ans, je sais à quel point je peux lui faire confiance et inversement. Au-delà de ça, je m’occupe parallèlement des U16, une tranche d’âge différente qui me permet d’apporter plusieurs cordes à mon arc. Je peux faire partager mon expérience du plus haut niveau avec les jeunes et mettre en application les quelques compétences que je possède dans le domaine du football.
Quelles sont finalement tes perspectives ?
Avec mes diplômes d’entraîneur, plus précisément le DEF, j’aspire à progresser au quotidien au LOSC. Je garde en tête l’espoir d’occuper un jour un banc au plus haut niveau. Mais pour cela, il faut que les années passent et que je m’améliore encore grâce aux personnes que j’ai la chance d’accompagner. Et peut-être qu’un jour je pourrai apporter ma touche à une équipe ?
Merci Stéphane Dumont. LOSC-AS Monaco (12e journée de Ligue 1), c’est dimanche 3 novembre (coup d’envoi 21h) au Stade Pierre Mauroy.