Gana le Lillois, Idrissa l’Arrageois
Saviez-vous qu’Idrissa Gueye possédait une histoire particulière avec le voisin lensois ?
La plupart des supporters du LOSC connaissent Idrissa Gueye comme l’un des hommes de base de l’entrejeu lillois. Mais peu savent que le milieu sénégalais, Nordiste d’adoption, avait passé une partie de son enfance dans un bastion Sang et Or. Découverte.
Idrissa, bonjour. Tu évolues au LOSC depuis maintenant six ans. Pourtant, nombreux sont ceux qui auraient aimé te voir enfiler la tunique d’un autre club de la région. Tu confirmes?
(il sourit) Lorsque j’évoluais encore au centre de formation de Diambars (Sénégal), nous avions passé plusieurs mois en France, dans des familles d’accueil, afin d’apprendre à bien parler la langue et surtout, à nous intégrer à la vie européenne. La mienne vivait à Arras et à la maison, ils étaient tous supporters du RC Lens. Un jour, ils m’ont même emmené visiter le centre de formation de La Gaillette. Ils auraient sans doute préféré que j’évolue sous le maillot du Racing, mais le destin en a décidé autrement…
Tu as finalement débarqué chez nous, au LOSC…
(il coupe) Oui, j’y ai effectué un essai puis j’ai signé. Au début, je me faisais forcément charrier, car tout le monde était derrière les Sang et Or à la maison. Lorsqu’ il y a un derby, on se taquine. Avant le match aller face au Stade de France (07/12/14, 1-1), par exemple, ils m’ont appelé et je leur ai annoncé que j’allais marquer. Et c’est ce qui s’est passé… mais je te rassure, ils ne m’en ont pas voulu. Ils étaient très heureux pour moi, tout en étant déçus pour leur équipe. Ils ne cessent de me soutenir, jusqu’à venir m’encourager lors de rencontres au Stade Pierre Mauroy, c’est dire.
Avant d’intégrer le groupe professionnel, tu as pu disputer plusieurs derbies avec la CFA du LOSC. Quels souvenirs en gardes-tu ?
Je me rappelle de plusieurs matchs avec les jeunes. L’ambiance était déjà forte, le public présent. Il y avait pas mal d’animosité qui entourait souvent les rencontres, mais cela fait partie du jeu. Comme à l’échelon supérieur, l’engagement et la rigueur sont très présents dans ces derbies. Chaque camp a envie de gagner. Nous, joueurs, nous nous côtoyons souvent en dehors des terrains, alors forcément, on ne veut pas se faire chambrer par nos adversaires. Il vaut mieux être du côté des vainqueurs, c’est clair.
« On se doit d’offrir la victoire à nos supporters dans ce premier Lille-Lens au Stade Pierre Mauroy »
Le derby LOSC-RCL est donc un match particulier pour toi ?
Oui et pas seulement pour moi, mais pour tous les Lillois. Comme on le dit à chaque fois, ce sont des rencontres qu’il faut gagner. On sait que les Lensois sont dans la zone de relégation et qu’ils essayeront de sauver l’honneur. On veut donc profiter pleinement de ce premier derby Lille-Lens de l’histoire dans notre Stade Pierre Mauroy. Ce sera un rendez-vous important pour les supporters et on se doit de leur offrir cette victoire.
Quels souvenirs gardes-tu du match aller ?
(sans hésiter) On aurait dû gagner. On s’est fait reprendre dans le temps additionnel, c’était vraiment rageant. Le contexte n’était pas simple à cette période. On était un peu en panne de victoire en championnat, les rencontres s’enchaînaient tous les trois jours avec l’Europa League. Eux aussi n’étaient pas au mieux. Ça ressemblait à une opposition de seconde moitié du classement. Je retiens aussi mon but, mon premier de la saison.
Un moment forcément important pour toi…
Et d’autant plus dans un derby ! Si je m’en souviens ? Bien sûr. Rio (Mavuba) me donne la balle sur le côté, je fixe et je la donne à Ronny (Rodelin) qui me la remet. Puis je combine avec Nolan (Roux). Je n’avais plus qu’à mettre le ballon au fond. Cela nous a permis de maîtriser le match. Mais malheureusement, on s’est fait rejoindre sur une occasion qui venait de nulle part. Après coup, on était vraiment déçus et je me souviens de la soufflante du coach dans le vestiaire, car il voulait, tout comme nous tous, gagner ce derby. Une chose est sûre, on va tout faire pour se rattraper à domicile.
La suite ? Elle s’écrira ce dimanche 3 mai (14h) au Stade Pierre Mauroy. Il reste des places par ici ->. Merci à Idrissa Gueye pour sa disponibilité.