Philippe Desmet : "Le LOSC est très aimé en Belgique"

L’ancien international belge des Dogues a découvert le Domaine de Luchin.

Avec ses acolytes (Heylens et Vandenbergh), on les appelait "les Belges", symboles de ce LOSC généreux de la fin des années 80. À aujourd’hui 56 ans, Philippe Desmet est retourné vivre chez lui, de l’autre côté de la frontière, à quelques kilomètres du Domaine de Luchin. Ce si réputé centre de vie des Dogues, l’ancien Diable Rouge ne l’avait d’ailleurs jamais visité. Répondant à l’invitation du LOSC, il n’a pas manqué de nous accorder une interview au détour de sa visite guidée entre les murs loscistes.

Monsieur Desmet, bonjour. Il paraît que vous vouliez découvrir le Domaine de Luchin depuis pas mal de temps déjà. Voilà votre souhait enfin exaucé…

C’est vrai. Je n’étais jamais venu ici alors que je n’habite finalement pas très loin, entre Courtrai et Waregem. Cela fait 25 ans que j’ai quitté le LOSC. Je voulais voir de mes propres yeux comment le club avait évolué. Je remercie d’ailleurs les dirigeants lillois pour leur invitation.

Et alors, quel est votre premier sentiment en découvrant le lieu de vie des Dogues ?

Eh bien je dois dire que c’est très différent de mon époque. Ici, tout est plus tranquille, plus grand, plus professionnel. C’est idéal pour les footballeurs. Et puis il n’existe aucun problème de parking. Nous autres, on s’entraînait du côté de Grimonprez-Jooris. On ne pouvait jamais être sûr de se garer à proximité.

Remontons le temps. Cette expérience lilloise de trois saisons (1986-1989), comment l’avez-vous vécue ?

Je n’en garde que du bon. Quand je suis arrivé, je ne parlais pas un mot de Français, j’étais un étranger, bien que voisin. J’ai appris à découvrir le club et je n’ai jamais rencontré de problèmes. Les gens ont toujours été très gentils et accueillants avec moi.

On imagine que vous gardez toujours un œil sur les résultats du LOSC…

Je ne suis pas le plus assidu, mais disons que j’essaye. Je suis encore supporter des Dogues. J’ai été très heureux en 2011 avec le doublé. Être sacré champion de France, on l’avait nous aussi rêvé dans les années 80, mais notre niveau était trop loin des équipes de tête. Pourtant, de grands joueurs sont passés sous ce maillot. Je pense à Lama, Angloma ou Abedi Pelé…

« Notre pays (la Belgique) regorge de bons joueurs. Lille n’est pas loin. Et ça, les dirigeants du LOSC l’ont compris depuis longtemps. »

 

Quand nous nous étions rencontrés, en octobre 2011, vous nous aviez confié passer régulièrement à côté du chantier du Stade Pierre Mauroy. Avez-vous pu le découvrir de l’intérieur ?

Toujours pas (sourire), même si Patrick Robert (Président des Anciens Dogues) m’a plusieurs fois invité. Je vais essayer de venir, car j’en entends beaucoup de bien. Tout le monde me dit qu’il a adoré. La dernière fois que j’ai aperçu le stade, c’était lorsque je partais en vacances dans le sud de la France. Il était presque terminé. Et il était déjà très beau.

Le LOSC a toujours entretenu d’étroites relations avec la Belgique, vous confirmez ?

C’est vrai. Beaucoup de joueurs de notre championnat aimeraient évoluer sous le maillot lillois. Et encore, ils n’ont pas vu le Domaine de Luchin (sourire). Car chez nous, les centres d’entraînement sont beaucoup plus petits. Le LOSC est un club très aimé en Belgique. Surtout avec Divock Origi.

À ce propos, on vous a vu vous asseoir à sa place, tout à l’heure dans le vestiaire. Vous appréciez notre petit Diable Rouge ?

Je l’aime bien, oui. Après Mirallas et Hazard, qui a fait beaucoup de bien au club, ça fait toujours plaisir de voir des Belges briller au LOSC. J’espère qu’il y en aura encore beaucoup d’autres. En tout cas, notre pays regorge de bons joueurs. Lille n’est pas loin. Et ça, les dirigeants du LOSC l’ont compris depuis longtemps.

Cette année, le LOSC fête ses 70 ans. À cette occasion, nous avons dressé la liste des 70 joueurs les plus marquants de son histoire. Et vous y figurez. Est-ce une fierté pour vous ?

(surpris) Oh, bien sûr, oui ! C’est un immense honneur. Même si vous m’aviez placé dernier, j’aurais quand même été ravi. À moins que vous ayez choisi les joueurs par ordre alphabétique (rires).

Merci à Philippe Desmet.

L’œil de Georges Heylens, entraîneur du LOSC entre 1984 et 1989

« Quand j’ai recruté Philippe (Desmet) au LOSC, les dirigeants m’ont demandé si c’était une bonne idée. Ce à quoi j’ai répondu qu’on faisait entrer dans l’équipe un joueur d’une grande volonté, quelqu’un de reconnu à la frontière belge car il était la star de Waregem. Sa venue, avec celle d’Erwin (Vandenbergh), l’un des meilleurs buteurs de Belgique à l’époque, a constitué une étape importante pour l’équipe. Ces deux joueurs sortaient d’une quatrième place acquise en Coupe du Monde 1986. Leur venue a été perçue comme un effort de la part du LOSC pour se bâtir une grosse équipe. Grâce à ces transferts, on a pu faire venir d’autres joueurs de réputation, séduits par le projet du club. »

Philippe Desmet

Né le 29/11/1958 à Waregem (Belgique)

Milieu de terrain offensif

International belge (14 sélections)

Clubs : KSV Waregem (1977-1986), LOSC (1986-1989), KV Courtrai (1989-1991), Charleroi SC (1991-1992), Eendracht Alost (1992-1993)

Palmarès : Quatrième de la Coupe du Monde 1986