Michel Seydoux : "Un signe très positif pour le LOSC !"
Ce jeudi au Domaine de Luchin, à l’issue du Conseil d’Administration du LOSC, l’entrée au capital du LOSC de Marc Coucke a définitivement été validée et officialisée. Michel Seydoux, le PDG de l’écurie lilloise, nous explique les fondements de cette nouvelle collaboration.
Président, bonjour. Le Conseil d’Administration du LOSC a confirmé ce jeudi l’entrée au capital de Marc Coucke en tant que nouvel actionnaire. Comment accueillez-vous cela ?
Comme un signe très positif pour le club ! D’autant qu’en période de crise économique, il est devenu difficile de trouver de nouveaux associés qui croient en vous et s’investissent à vos côtés. Au-delà de l’aspect financier, cela démontre l’attractivité du LOSC et la confiance que lui portent les investisseurs. L’entrée au capital de celui qui sera désormais le troisième actionnaire le plus important du club, est ici d’autant plus positive qu’elle provient d’un homme d’affaire reconnu, dont les qualités d’entrepreneur sont éprouvées, autant que sa passion et sa connaissance du sport.
L’ouverture à un partenaire belge semble une évidence pour un club frontalier comme le LOSC, dans une région fortement imprégnée de la culture belge. Vous confirmez ?
Complètement. Vous le savez, l’écurie losciste a toujours entretenu un lien particulier et étroit avec la Belgique, ses joueurs - de Desmet à Hazard en passant par Mirallas et aujourd’hui Origi - et ses supporters, qui nous suivent en nombre depuis des décennies. Il y a ainsi une forme de cohérence à accueillir un investisseur belge. Cela peut être à terme extrêmement riche et productif. Le LOSC est déjà le grand club de la région Nord-Pas de Calais, il pourrait demain devenir le grand club de toute l’Eurorégion, avec encore plus de fans et de partenaires économiques venant d’Outre-Quiévrain. Dans le contexte local comme européen, ce partenariat a vraiment du sens.
Concrètement, que va apporter au LOSC cette collaboration ?
L’arrivée d’un actionnaire fort, stable et crédible, consolide encore la base sur laquelle repose le LOSC. Le renforcement de l’actionnariat du club apporte davantage encore de sérénité quant à notre capacité à faire face, à moyen et long terme, à un contexte économique difficile. C’est une garantie supplémentaire afin d’être prêt à négocier le tournant qu’est en train de vivre le football et à assurer la pérennité économique et sportive du LOSC. Aux côtés d’Isidore Partouche et de l’ensemble des actionnaires historiques du LOSC, cela permet de poursuivre sereinement le projet et les ambitions du club. Maintenant, cela ne signifie pas pour autant que nous pourrons demain concurrencer les plus grands clubs européens.
C’est-à-dire ?
Dans l’imaginaire collectif du football aujourd’hui, un nouvel actionnaire représente automatiquement le fantasme de pouvoir dépenser beaucoup d’argent sur le marché des transferts, d’acheter les plus grands joueurs, avec d’importants salaires… Je comprends que cela fasse rêver. Mais c’est une vision déformée de la réalité, ou tout au moins exclusive à une infime minorité de clubs que je respecte beaucoup par ailleurs. Car il faut savoir que ce n’est simplement pas la réalité de 98% des autres clubs, pas la réalité du LOSC. Nous n’avons pas le même modèle. Nous ne sommes pas et n’avons pas les moyens d’être des mécènes. Nous sommes des entrepreneurs et veillons à faire rimer ambition avec raison et équilibre.
Que pouvez-vous nous dire sur votre rencontre avec Marc Coucke ?
C’est vraiment une rencontre "coup de cœur" avec un homme que je respecte autant pour ses qualités d’entrepreneur que pour ses qualités humaines. C’est un homme audacieux, ambitieux, passionné… quelqu’un d’extrêmement talentueux et doué en affaires. Dans des styles différents, on se ressemble assez et sommes déjà très proches. À titre plus personnel, son arrivée est un véritable plaisir. J’ai l’habitude de construire des relations de confiance et de fidélité, sur la durée, avec mes actionnaires et partenaires.
Quel sera son rôle au sein du club ?
Il n’aura pas un rôle opérationnel dans l’organigramme du LOSC - ce n’est pas sa vocation et c’est un homme déjà extrêmement occupé de par ses nombreuses activités -, mais il entre au Conseil d’Administration du LOSC et aura, en ce sens, un rôle privilégié. Nous échangeons déjà beaucoup et je suis à l’écoute de ses bons conseils…
Quelles sont les objectifs du LOSC pour l’avenir ?
Le LOSC est et a toujours été un club ambitieux. Sa base, sa structure se trouvent aujourd’hui solidifiées. Il faut poursuivre une évolution progressive, à l’image de l’ascension extraordinaire que le LOSC a connue en 10 ans. Cela passe par un renforcement du projet qui vise à développer le club à partir de jeunes joueurs à fort potentiel, encadrés par des éléments de qualité et expérimentés. Une fois cette stabilité complètement maîtrisée, la décision de monter en puissance se prendra collectivement, avec tous les actionnaires. Car le potentiel du LOSC est encore immense, sans doute l’un des plus importants en France.
Est-ce une première étape avant une prochaine revente du club ?
Un nouvel actionnaire arrive mais je n’ai pas annoncé mon départ pour autant, ni la vente du club. J’ai toujours le plaisir et l’honneur d’être le président et l’actionnaire majoritaire du LOSC. Marc Coucke est un excellent chef d’entreprise, talentueux, performant, et s’il souhaite un jour accélérer et étendre son implication, nous en parlerons. Mais ce n’est pas d’actualité. Vous savez comme moi qu’il est difficile, voire impossible malheureusement dans le football, de se projeter à long terme, en particulier pour un investisseur. Une belle histoire débute entre Marc et moi, entre Marc et le LOSC, mais toutes les pages ne sont pas encore écrites.
Merci Michel Seydoux.