René Girard : "Nous avons deux objectifs…"

René, bonjour. Quel regard portez-vous sur la préparation estivale de votre équipe ?

On a réalisé une bonne préparation, très intéressante. On souhaitait laisser le maximum de vacances à chacun pour récupérer en tenant compte de la Coupe du Monde et des différentes sollicitations. Pour ce qui est des stages, on avait décidé de partir en deux fois. Pour le premier, je souhaitais aller dans un endroit champêtre où l’on serait reçu de la meilleure des façons, à côté de Salzburg. Le deuxième était axé sur les rencontres amicales. La durée était un peu plus courte puisqu’on avait le barrage le 30 juillet. On voulait monter en intensité et en puissance, atteindre un rythme plus soutenu rapidement. En ce sens, on peut dire que l’objectif est atteint puisqu’on a été présent face au Grasshopper. On manquait peut-être un peu de jambes mais le premier match a été bien géré.

Justement, quels enseignements tirez-vous de cette double confrontation face aux Suisses ?

J’ai la satisfaction de pouvoir compter sur un groupe compétitif qui se connait bien. Le plus compliqué était de se remettre mentalement dans la compétition. Concernant ces deux rendez-vous face au Grasshopper, il y avait beaucoup de choses positives même s’il reste quelques petits éléments à peaufiner, notamment les aspects tactiques, schémas de jeu et autres enchainements. Seuls les matchs pourront l’apporter. Tout cela viendra naturellement.

Nous sommes maintenant à deux jours de la 1ère journée de championnat : comment abordez-vous cette rencontre face à un promu ? Peut-on la qualifier de "match piège" ?

Oui, dans la mesure où le FC Metz vient avec une certaine tranquillité d’esprit en se disant "si on perd c’est normal, si on gagne on réalise une performance". Il faut donc le prendre très au sérieux, surtout face à une équipe rigoureuse, disciplinée et qui a réalisé un championnat de Ligue 2 très costaud. De plus, les Messins savent qu’on sort d’une rencontre de Champions League et vont tenter de s’appuyer là-dessus. Le tirage de vendredi risque aussi d’occuper les esprits. Mon travail sera d’orienter de suite tout le monde vers le championnat.

« Ne nous posons pas de questions, que ce soient en 4-4-2 ou 4-3-3, on sait plus ou moins ce que ça va donner »

Le groupe est quasiment inchangé par rapport à la saison dernière. Est-ce un avantage sur la concurrence, selon vous ?

Aujourd’hui oui. C’est du temps de gagné, qui plus est avec des garçons qui vivent bien ensemble. Lorsque ça se passe mal au sein d’un groupe, on essaie d’apporter quelques modifications mais ce n’est pas notre cas. Nous avons connu une saison 2013-2014 très forte sur le plan collectif. Ne nous posons pas de questions, que ce soient en 4-4-2 ou 4-3-3, on sait plus ou moins ce que ça va donner. Les joueurs se connaissent bien dans le jeu et dans la vie. Seuls Sébastien Corchia et le petit Marcos Lopes nous ont rejoints mais ce sont deux caractères qui rentrent bien dans notre état d’esprit. On reste donc dans une certaine continuité.

À ce propos, que va apporter Sébastien Corchia au groupe ?

Sébastien peut jouer arrière latéral ou dans un couloir au milieu. C’est un joueur qui est ni calculateur ni avare d’efforts. Il ne se pose pas de questions. Il n’y a qu’à voir sa réaction quand il n’a pas pu signer chez nous. Il ne s’en est pas offusqué, a gardé des contacts et a continué à entretenir un lien. Seb est retourné à Sochaux et a donné le maximum pour essayer de sauver son club de la descente. Rien ne l’obligeait à revenir chez nous. C’est important dans un collectif d’avoir un garçon avec une très bonne mentalité qui a envie de s’investir.

Qu’en est-il de Marcos "Rony" Lopes ?

C’est un numéro 10 plutôt offensif, très bon techniquement et avec une bonne patte gauche. Il correspond à un profil que nous ne possédons pas. C’est aussi un bon passeur. Le fait que ce soit un gaucher constitue également un avantage. Nos premiers échangent montrent qu’il s’agit d’une personne très respectueuse, qui a envie de grandir. Il conserve beaucoup d’humilité et de simplicité malgré son statut de joueur de Manchester City

Globalement, quels seront les objectifs du LOSC pour l’exercice 2014-2015 ?

Nous en avons deux. Le premier reste le championnat qui demeure la compétition la plus importante pour le club. Le deuxième est la coupe d’Europe, pour savoir où l’on se situe sur le plan continental. Nous avons envie de bien y figurer. Ensuite viennent ce que j’appelle les "apéritifs", à savoir les coupes nationales. La Coupe de la Ligue est un moyen rapide de rejoindre l’Europe, surtout si ça ne se passe pas très bien en championnat.

Est-il possible de faire mieux qu’en 2013-2014 ?

Si l’on finit entre la 5e et la 10e place, c’est bien même si réitérer notre performance de la saison passée serait super. Il ne faut jamais dire jamais. Si l’on reste sur des bases financières ou d’effectifs, ce sera évidemment très compliqué. L’AS Monaco et le PSG se détachent clairement du lot. Après, tout va très vite dans le football alors pourquoi pas.

On remercie René Girard pour son amabilité et sa disponibilité. Rendez-vous ce samedi au Stade Pierre Mauroy (coup d’envoi 21h) pour encourager les Dogues face au FC Metz lors de la 1ère journée de Ligue 1. #WeAreLOSC