Franck Béria : "Je m’éclate toujours autant"

C’est depuis l’hôtel des Dogues en Autriche que Franck Béria a réagi à sa prolongation de contrat de deux saisons supplémentaires. Le numéro 18 lillois - qui portera la tunique du LOSC jusqu’en 2018 - s’est confié à travers un long et passionnant entretien.

Franck, bonjour et félicitations ! Ton aventure avec le LOSC continue donc de plus belle. Quel est ton premier sentiment ?

Je suis vraiment content et satisfait de poursuivre une histoire débutée en 2007. On pourrait croire qu’avec le temps, la lassitude peut s’installer, mais me concernant, ce n’est pas le cas, je m’éclate toujours autant. J’ai évolué en même temps qu’un club qui a beaucoup changé et grandi ces dernières années. J’ai l’impression que chaque saison est différente, avec toujours un challenge intéressant en ligne de mire.

On te sent attaché à la maison lilloise. Tu confirmes ?

Bien sûr. Il existe une vraie fidélité. Quand on a l’intention de passer plus d’une décennie dans un club, ça prouve certaines choses. Je m’identifie totalement aux valeurs du club.  Le LOSC représente une bonne partie de ma vie et de ma carrière. J’ai aussi la chance d’évoluer dans une structure qui fait partie des meilleures en France, avec un stade magnifique, un centre d’entraînement optimal et des joueurs de qualité à mes côtés. Et puis ici, je suis dans un endroit où je suis voulu. C’est essentiel dans le football. Je progresse chaque année avec cette institution qu’est le LOSC.

Ton contrat court désormais jusqu’en 2018. Tu auras alors 35 ans. En quoi ton état d’esprit est différent aujourd’hui qu’à ton arrivée en 2007 ?

Plus on bascule vers la deuxième partie de sa carrière et plus on perçoit le métier de façon différente, avec un certain recul sur la pression, la gestion des matchs... Footballeur professionnel n’est pas un métier facile, mais pour moi, c’est le plus beau du monde. On a la chance de vivre de ce qu’on aime et de ressentir des émotions incroyables.

Revenons à cette préparation d’avant-saison. Après un premier stage plutôt complet, quel est l’objectif de cette seconde session en Autriche ?

De s’inscrire dans la continuité de ce qu’on produit depuis le début, à savoir se préparer physiquement, athlétiquement et de créer des automatismes en vue du tour préliminaire de Champions League qui arrive très vite. Grâce à la répétition des matchs amicaux tous les trois-quatre jours, on monte d’un cran sur l’aspect physique.

Comment sens-tu le groupe à une semaine du coup d’envoi de la saison ?

C’est  toujours difficile à dire, d’autant que l’équipe a intégré de nouvelles têtes. Plusieurs d’entre elles viennent du centre de formation. Le but est donc de créer de l’homogénéité assez rapidement, car si on se qualifie pour l’ Europe, on vivra une saison rythmée par un match tous les trois jours, avec toutes les difficultés que cela comporte. Mais c’est un problème de riche. Cette place européenne, on a lutté pour l’accrocher, on va maintenant essayer de l’honorer.

En tant qu'"ancien" du groupe, possèdes-tu un rôle particulier dans l’accompagnement des plus jeunes ?

Ce n’est pas parce que je suis au LOSC depuis 2007 que les nouveaux vont venir vers moi spontanément. La légitimité, on la gagne par les actes, pas avec l’âge. Tu auras beau avoir gagné les plus grands titres et adopter un comportement individualiste, tu ne serviras personne dans une optique de progression. À l’inverse, certains possèdent un palmarès plus humble mais transportent des valeurs. Arriver le premier à l’entraînement, ne pas rechigner à la tâche, se montrer présent dans les mauvais moments, quand c’est dur. Pour les jeunes, ce sont de vrais repères, il n’y a pas de bluff.

Sens-tu des jeunes du groupe s’identifier à toi ?

Pas forcément à moi en tant qu’individu. Je pense que s’ils viennent, c’est surtout parce qu’ils se reconnaissent dans une manière de travailler. Quand j’ai commencé chez les pros, les relations entre anciens et jeunes étaient très cloisonnées. Le petit nouveau ne devait rien dire, il n’osait pas parler. Il existait souvent un amalgame entre le respect de l’homme et la performance sur le terrain. Mais on pratique un sport collectif, on ne peut plus raisonner comme ça dans le football actuel.

Qu’est ce qui a changé ?

Il faut déjà comprendre que les jeunes footballeurs d’aujourd’hui sont plus matures et talentueux qu’on ne l’était à notre époque. Ils sont aussi lancés dans le grand bain plus tôt. En revanche, ils doivent gagner en régularité. Le joueur qui n’est pas sur le devant de la scène à l’heure où on parle te fera peut-être gagner un match demain. Et puis on ne progresse pas seul, les remplaçants sont aussi là pour pousser les titulaires au quotidien. Ils sont donc indispensables.

Merci à Franck Béria pour sa disponibilité. N’hésitez pas à le féliciter et à l’encourager via son compte Twitter officiel (@franck95sang), sans oublier le hashtag #WeAreLOSC.