Rio Mavuba : "Savourer ce moment particulier"

À l’approche de France-Jamaïque (dimanche 21h), Rio Mavuba, s’est longuement confié à LOSC.fr depuis Clairefontaine. Forcément, c’est avec un brin d’émotion que le Capitaine lillois va se rendre au Stade Pierre Mauroy en compagnie de la délégation tricolore…

Rio, bonjour. Pour commencer, peux-tu nous décrire ce que tu vis à travers cette formidable aventure en Équipe de France ?

Cela fait plus de deux semaines que tout a démarré et je suis très heureux ! Il fallait dans un premier temps que je me réacclimate au groupe, que je reprenne contact avec tout le monde, car je n’étais plus revenu depuis notre qualification face à l’Ukraine (3-0, le 19 novembre). Puis cette période a laissé place à une grosse préparation, un peu dure physiquement, mais indispensable pour réaliser une belle Coupe du Monde.

Justement, en quoi une préparation à une grande compétition internationale diffère-t-elle d’un stage de début de saison par exemple ?

En beaucoup de points ! Déjà, on sort d’une saison complète, donc ce n’est pas comme s’il fallait remettre les organismes en marche. Par contre, il y a la fatigue d’un exercice complet dans les jambes à évacuer. Maintenant, ça fait partie du jeu, on sait qu’il va falloir pousser la machine un peu plus longtemps que d’habitude.

Comment fait-on pour digérer cela à la fin d’une saison comme la tienne, qui t’a mené jusqu’au podium de la Ligue 1 ?

Tout simplement en équilibrant bien les efforts intenses et la récupération. Ça passe par de nombreux massages, de l’hydratation et une bonne alimentation. Le sommeil est également prépondérant, que ce soit la nuit ou lors de la sieste, car c’est ce qui permet de bien recharger les batteries. On essaie de s’appliquer au maximum sur ces détails qui peuvent, au final, faire la différence.

D’une manière globale, comment juges-tu cette Équipe de France par rapport à ses deux premiers matchs amicaux face à la Norvège (4-0) et au Paraguay (1-1) ?

Je pense qu’on peut encore largement monter en puissance. C’est vrai qu’entre ces deux rencontres, il y a eu quelques retouches apportées sur le onze de départ, il a donc fallu s’adapter. Selon moi, nous avons réalisé un bon premier match face aux Norvégiens (4-0). Ensuite, même si la prestation n’était pas mauvaise contre les Paraguayens, on a davantage manqué de réalisme (1-1). Pour autant, ça permet de nous rendre compte qu’il reste du travail à accomplir.

"Pour moi, ce sera forcément très spécial d’arriver dans ce Stade Pierre Mauroy que je connais par cœur. Mais comme on dit, dans la vie, il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous."

Personnellement, tu as pu jouer 60 minutes au total. Quel est ton avis sur tes deux matchs ?

Dans l’ensemble, je suis assez satisfait de mes performances, surtout que j’ai pu augmenter mon temps de jeu face au Paraguay, même si j’aurais préféré une victoire au bout. Après, que ce soit 5, 25, 45 minutes ou plus, je prendrai tout ce qu’il y a à prendre et je me donnerai quoi qu’il arrive à fond pour mon pays.

Quand on a un sélectionneur champion du monde au même poste que le tien, on imagine que ça fait rêver…

Bien évidemment. Plus jeune, j’ai suivi de près la carrière de Didier Deschamps. Ça reste un monument du football français. Quand on évoque mon poste, il sait de quoi il parle… c’est très important. J’espère que la réussite qu’il a connu en tant que joueur, il saura nous la transmettre en tant qu’entraîneur.

Dimanche, tu retrouves le Stade Pierre Mauroy, ton "jardin". Comment vas-tu le présenter à tes équipiers ?

(son regard s’illumine) Comme nous l’avons fait à l’Alliance Riviera de Nice, chacun va découvrir l’enceinte à sa façon. Pour moi, ce sera forcément très spécial d’arriver dans ce Stade Pierre Mauroy que je connais par cœur. Mais comme on dit, dans la vie, il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Et là je pense que c’en est un, que ce soit pour mes équipiers et anciens de la maison losciste ou évidemment pour moi, l’actuel capitaine du LOSC. Avoir la chance de jouer avec son équipe nationale dans sa ville, c’est beau ! J’espère avoir un peu de temps de jeu pour savourer ce moment particulier.

Tu t’attends à recevoir quel type d’accueil à Villeneuve d’Ascq ?

On connaît le public du Nord… Et je suis sûr qu’il sera ravi d’accueillir l’Équipe de France, d’autant plus qu’elle est composée de tous ces joueurs qui ont porté le maillot du LOSC. Et en tant que seul Lillois actuel, je pense que j’aurai droit à un accueil chaleureux.

Cette formation jamaïquaine que vous allez affronter avant de vous envoler au Brésil, que peux-tu nous en dire ?

Pour être franc, ce sera une vraie découverte. On va observer de près le montage vidéo qui nous sera proposé. Quoi qu’il en soit, on va tout entreprendre pour livrer une bonne prestation et offrir du spectacle. Il nous reste ce match à Lille pour faire le plein de confiance. Tentons de l’emporter pour arriver au Brésil dans de bonnes dispositions.

Tu parlais des anciens lillois. Vous êtes au nombre de cinq. Est-ce un plus ?

Bien sûr ! C’est toujours bien d’être accompagné de mecs que tu connais, de savoir comment ils fonctionnent. Ça aide, ça crée des affinités. Alors oui, on mange tous les cinq les uns à côté des autres, mais je vous rassure, on se mélange bien avec tout le monde. (il se marre)

T’imaginais-tu au moment du doublé en 2011 te retrouver avec ces équipiers trois ans plus tard, en train de préparer la Coupe du Monde au Brésil ?

Absolument pas ! (large sourire) Mais c’est amusant d’y faire référence car j’avais justement compté le nombre de joueurs qui ont réalisé le doublé et qui participent à cette phase finale du mondial brésilien. Eh bien figurez-vous que nous sommes 7 à nous y rendre… (Landreau, Debuchy, Chedjou, Cabaye, Mavuba, Hazard et Gervinho) c’est magnifique ! Ça nous fera très plaisir de croiser nos anciens collègues si nous en avons l’occasion.

Merci à Rio Mavuba, ainsi qu’à Yohan Cabaye, Mathieu Debuchy, Lucas Digne et Mickaël Landreau, de nous avoir reçus à Clairefontaine. Pour féliciter et encourager le Capitaine lillois, rendez-vous sur son compte Twitter officiel (@riomavuba24), sans oublier le hashtag #WeAreLOSC.