Johnny Ecker : "Au LOSC, j’ai appris la solidarité dans le football"

Devinez quel ancien Dogue LOSC.fr a croisé au Stade Pierre Mauroy dimanche soir, lors de LOSC-OL ? Johnny Ecker ! Celui qui a porté les couleurs lilloises (1999-2002) en a profité pour nous donner de ses nouvelles et se remémorer ses belles années dans le Nord…

Johnny, bonjour. Tout d’abord, comment vas-tu ?

Très bien, merci, même si je sors d’une grosse opération à la cheville, ma troisième, due à de nombreuses entorses durant ma carrière. Donc pour combler la convalescence, je m’entretiens en faisant du sport. D’ailleurs, je me suis mis au VTT il y a quelques temps, et depuis, je me suis fixé des défis. Je m’apprête ainsi à gravir le mont Ventoux pour la quatrième fois d’ici deux mois.

Revenons un peu sur ta carrière. Ton arrivée au LOSC à l’été 1999, tu nous racontes ?

Elle s’est jouée sur un coup de téléphone de l’ancien président, Bernard Lecomte, quelqu’un que j’apprécie énormément. Ma décision de signer a été prise rapidement, même si Lille n’était pas le seul club à m’avoir contacté. J’aurais pu rester à Nîmes où je venais de rempiler. C’était chez moi, j’étais dans mon cocon, dans un certain confort, avec le brassard de capitaine. Mais j’avais besoin de partir pour apprendre. J’avais aussi l’impression qu’avec le temps, on commençait à voir mes défauts plutôt que mes qualités.

Comment t’es tu adapté à la région lilloise ?

Assez bien, même si la encore, ce n’était pas évident au départ. Je suis du Sud, ma femme aussi. On montait donc dans l’inconnu le plus complet. J’avais fait un choix sportif en signant au LOSC. Je connaissais cette équipe et les joueurs qui la composaient. Je savais qu’il s’agissait de garçons talentueux aux cotés desquels j’allais progresser.

Savais-tu, à ce moment-là, que tu jouerais la Champions League deux ans plus tard ?

Pas du tout. Mon plan de carrière était simple : je voulais un jour jouer en Ligue 1. C’était mon unique objectif. Alors la Champions League, je n’y pensais absolument pas... Je la voyais seulement à la télé. Quand résonnait l’hymne, ça me faisait déjà vibrer. Mais quand vous vivez la même petite chanson sur le terrain, je peux vous dire que vous ne la ressentez pas de la même manière (sourire).

Qu’est ce que ce groupe avait de plus ?

J’en parle souvent avec Grégory Wimbée ou Sylvain N’Diaye. Nous sommes tous d’accord sur un point : nous étions des joueurs moyens de Ligue 2. Et Vahid Halilhodzic nous a fait devenir des joueurs moyens de Ligue 1. Tout ça à force de travail, naturellement, mais aussi par l’esprit d’équipe. En fait, humainement, au LOSC, j’ai appris ce que pouvait être la solidarité dans le football, une mentalité exemplaire et des gens du Nord dont l’accueil est exceptionnel. Partout où je suis passé ensuite, je n’ai jamais, je dis bien jamais, retrouvé la solidarité que nous avions au LOSC à l’époque.

Si je te dis Parme-LOSC, tu penses à quoi ?

À mon coup-franc évidemment… Je suis assez fier de ce but là car c’est l’un de ceux qu’on ne met qu’une seule fois dans sa carrière. Et coup de chance pour moi, c’était en Champions League contre une grosse équipe italienne. Sur le coup, je ne m’étais pas rendu compte que j’avais frappé aussi fort et d’aussi loin. Ce n’est qu’en le revoyant ensuite que j’en ai pris la mesure.

On peut dire qu’il a marqué l’histoire du club…

Oui, certaines personnes m’ont dit qu’il s’agissait du but qui avait qualifié le LOSC pour sa première phase de poule de Champions League. Mais je ne fonctionne pas comme ça. J’ai en moi un esprit beaucoup plus collectif. Si je marque, c’est parce que Bruno Cheyrou me fait la passe. Je n’oublie pas non plus que "Tophe" Landrin a inscrit le premier but, ou que Greg Wimbée et la défense ont été héroïques au match retour.

Quel regard poses-tu sur le LOSC d’aujourd’hui ?

Le club a beaucoup changé, mais le football aussi. Le projet stade existait déjà à l’époque. Et ils ont fini par le construire… Quelle réussite ! Je suis déjà venu trois fois dans la loge des anciens Dogues et c’est toujours un réel plaisir. Le LOSC possède désormais une particularité : il est coaché par mes anciens formateurs nîmois… Gérard Bernardet et René Girard. Et dans l’équipe des jeunes, il y avait Nicolas Girard qui est quelqu’un que j’apprécie énormément. Je pense que René apporte beaucoup par sa personnalité. Il y a quelques similitudes avec Vahid Halilhodzic, à savoir mettre avant tout l’équipe en avant, ne rien laisser au hasard et rechercher toujours la perfection en se basant sur une assise défensive solide.

Pour finir, que fais-tu aujourd’hui ?

Je suis éducateur sportif pour les jeunes de Beaucaire, mon club d’origine. Je gère les enfants jusqu’aux 15 ans. Je donne aussi des conseils aux autres éducateurs et les aide à mettre en place leurs séances. En fait, je transmets ma passion et mon expérience en tant que bénévole et c’est un vrai régal quotidien !

Merci à Johnny Ecker. Pour réagir à cette interview, rendez-vous sur twitter (@losclive) via le hashtag #WeAreLOSC.