Rachid Chihab : "Pas surpris par notre début de saison"

Alors que le Championnat de France Amateur a repris ses droits depuis un mois, l’entraîneur de l’équipe réserve lilloise, Rachid Chihab, a pris le temps de faire un point avec LOSC.fr. Préparation estivale, entame de saison, objectifs, joueurs, dernière victoire face au RC Lens (6-1) : tous les sujets sont abordés.

Rachid, bonjour. Ton équipe a démarré le championnat tambour battant  (2 victoires, 2 nuls). Imaginais-tu une telle entame ?

Disons que je ne serais pas honnête si je me montrais surpris par notre début de saison. Au regard du travail fourni et de l’état d’esprit du groupe affiché durant la préparation estivale, j'avais bon espoir qu’on commence ainsi, avec confiance, en se mettant très vite dans de bonnes dispositions.

Les signes étaient donc si positifs que cela avant que la saison ne débute ?

Déjà, j’ai tout de suite noté de la fraîcheur au sein des troupes. Ce n’est pas illogique puisque nous avons fait en sorte de renouveler une majorité de l’effectif à l’intersaison. Nous avons des garçons impliqués, qui ont réalisé une préparation un peu plus poussée que les années précédentes. Malgré la charge supplémentaire de travail, tout le monde a adhéré, ne s’est jamais plaint. J’ai ainsi pu donner du temps de jeu à chacun lors des matchs amicaux. Cela a permis de maintenir une certaine dynamique, jusqu’à ce qu’un groupe finisse forcément par se dégager à la reprise.

"Le succès face à Lens reste important pour l’image du club, notre fierté, les couleurs du maillot que l’on arbore."



Quels sont donc les objectifs pour l’exercice 2013-2014 ?

Les premiers résultats sont encourageants, même si le plus dur va consister à maintenir cette exigence tout au long de la saison. Après, la finalité, ça reste en priorité de permettre aux jeunes d’accéder au groupe professionnel. Il faut d’ailleurs veiller à ce que cet objectif ne devienne pas trop flou pour eux. Voilà pourquoi on s’accroche à l’opérationnel au quotidien, c’est-à-dire à faire en sorte que l’état d’esprit ne se dégrade pas. Ne pas jouer, être confronté à une charge de travail importante, ça peut générer des frustrations.

Justement, comment arrive-t-on à motiver ses joueurs ?

Cette question-là ne nous vient jamais à l’esprit pour une raison simple : tous les joueurs formés au club espèrent un jour accéder à l’effectif professionnel. Les matchs du week-end nous servent essentiellement de baromètre, de levier supplémentaire pour la motivation. Cela récompense la dépense d’énergie fournie durant la semaine. En tant que compétiteurs, jouer et essayer d’obtenir des résultats, ça sert aussi pour l’ego, l’orgueil.

À ce propos, l’équipe reste sur une victoire éclatante face au RC Lens (6-1). Qu’est-ce que tu en retiens ?

Je vais d’abord reprendre une formule connue de tous lorsqu’on évoque les derbys : ils ne se jouent pas mais se gagnent. Je referme la parenthèse, même si ce genre de succès reste important pour l’image du club, notre fierté, les couleurs du maillot que l’on arbore. Et dans ce match, il y a eu le respect de tout cela, avec du jeu, de belles phases, de jolis buts. Les spectateurs ont pu apprécier le travail que le club effectue dans sa formation.

"Les nouveaux joueurs possèdent toute une palette de qualités, dont leur état d’esprit. Mais on est conscient qu’il y a encore des choses à travailler."



Comment juges-tu le niveau de cette poule A de CFA par rapport aux autres années ?

Elle est composée de pas mal d’équipes parisiennes, dont le PSG. Or on sait que le niveau est reconnu dans cette région. La plupart des joueurs possède souvent un vécu dans des divisions supérieures ou sont passés par d’autres centres de formation. Il existe donc une certaine homogénéité dans ces équipes. Cette poule me semble plus relevée que d’habitude.

Le groupe que tu coaches a pas mal évolué. Que peux-tu nous en dire ?

Il y a eu l’apport d’éléments comme Perez, Peyre ou Tall au sein de notre structure. Ces joueurs possèdent toute une palette de qualités, dont leur état d’esprit. Mais on est conscient qu’il y a encore des choses à travailler. Voilà pourquoi ils sont ici. On espère qu’avec leur implication, leur adhésion et notre savoir-faire, on parviendra à les amener au niveau qu’ils souhaitent atteindre.

Comme tous les ans, tu accueilles également des jeunes issus du groupe U19…

Effectivement. Et ils ont cette particularité de s’entraîner dans leur catégorie la semaine. Mais en fonction des événements, ils peuvent migrer d’un groupe à l’autre, comme ça peut se produire pour des pros qui redescendent en CFA.

On note aussi la présence de joueurs comme Arnaud Souquet, un ancien membre de l’équipe première. Que peux-tu nous en dire ?

Pour eux, il n’y a pas le choix, on arrive au bout d’une logique. Je vais utiliser une expression un peu crue, mais en résumé, ça passe ou ça casse. Arnaud doit bénéficier de la mini-expérience vécue chez les pros pour arriver à ses fins. C’est l’année charnière pour pouvoir éventuellement donner une suite à sa carrière et repartir sur un nouveau projet.

Son repositionnement en défense latérale, était-ce une volonté de ta part ?

Disons que c’était une idée qui avait émergé et qu’on avait déjà expérimenté il y a quelques temps. Mais à l’époque, Arnaud n’était pas encore prêt à cela. Aujourd’hui, la question s’est représentée. Je pense que ça correspond tout à fait à ses qualités et à son profil. À lui maintenant de faire en sorte de bonifier son jeu, progresser et saisir sa chance à ce poste-là.

Delaplace, Soumaoro, Meïté ou encore Ruiz vous ont prêté main forte, comme lors du dernier match contre le RC Lens (6-1). Qu’ont-ils apporté ?

J’insiste là-dessus : l’équipe réserve est au service de l’équipe professionnelle. C’est une de ses vocations. Cela permet aux pros de disposer de temps de jeu et aux jeunes de profiter de leur présence pour côtoyer le haut niveau. Et face à Lens, ç’a créé un amalgame très positif, car tout le monde a joué le jeu. Je suis vraiment ravi de voir les pros s’investir autant.

À ce sujet, le staff de l’équipe première a changé cet été. Ton sentiment ?

Les relations sont excellentes, je suis satisfait de la tournure des choses. Il y a une bonne communication, de l’échange, bref, tous les ingrédients pour que ça se passe bien. René Girard est quelqu’un d’attentif, qui supervise souvent les entraînements ou les matchs. Il vient régulièrement nous dire bonjour et glisse toujours un petit message aux jeunes. Ça compte beaucoup.

Pour finir, vous vous déplacez à Chambly samedi prochain (15h). Comment envisages-tu cette rencontre ?

Maintenant que nous avons savouré notre plaisir vis-à-vis de notre dernière victoire, il faut avoir cette capacité à très vite se remobiliser. Ça s’annonce compliqué de se rendre chez cette formation qui nous précède de justesse au classement. Mais voilà qui résume le travail du formateur : savoir reconditionner les troupes, marteler le message et taper juste. C’est toute la difficulté de ce métier passionnant et enrichissant à la fois.

Merci Rachid Chihab et bonne saison avec l’équipe de CFA !