Le tennis à Luchin, Mauresmo et Di Pasquale aux micros

Respectivement Capitaine de l’Équipe de France de Fed Cup et Directeur Technique National du tennis tricolore, Amélie Mauresmo et Arnaud Di Pasquale ont fait une apparition au Domaine de Luchin le jeudi 13 juin. Ils se sont gentiment livrés aux micros de LOSC.fr et LOSC TV. D’un œil avisé, ils nous parlent du LOSC et du tennis en général.

Joueuse de tennis française de 1993 à 2009, Amélie Mauresmo est l’une de nos plus grandes championnes nationales. Avec 25 tournois remportés dont 2 titres du Grand Chelem (Open d’Australie et Wimbledon), elle a, par deux fois, atteint la place de numéro 1 mondiale (2004 et 2006). Quand à Arnaud Di Pasquale, tennisman professionnel entre 1998 à 2007, sacré champion du monde junior en 1997, il a remporté un tournoi et la médaille de Bronze aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000.

Amélie Mauresmo et Arnaud Di Pasquale, bonjour. Peut-on connaître l’objet de votre visite au Domaine de Luchin ?

A. M. : Nous avons tout simplement participé à un séminaire de la délégation française de tennis. L’une des journées s’est déroulée ici, à Luchin. Je suis venue afin d’effectuer une petite intervention auprès de tous les entraîneurs nationaux et fédéraux pour partager mon expérience avec eux.

A. DP. : Effectivement, nous avons passé une journée complète avec toutes ces personnes, soit plus de cent participants, pour présenter les nouvelles orientations de la politique sportive concernant la prochaine olympiade et proposer des ateliers physiques. Par ailleurs, on essaie également de sensibiliser toute cette corporation par rapport aux paris truqués et aux dangers qui peuvent nous envahir. Cet événement permet aussi d’avoir des remontées du terrain, de créer du lien et de la proximité entre les participants. C’est enfin l’occasion de découvrir les installations du LOSC. Je suis d’ailleurs ravi d’être ici.

Justement, que vous inspirent ces lieux ?

A. M.
: C’est un très bel endroit, je ne m’attendais pas à découvrir ce genre de site, avec ces infrastructures très modernes. Je pense qu’elles réunissent toutes les bonnes conditions pour travailler dans le calme et la tranquillité. Le Domaine de Luchin bénéficie de multiples qualités.

A. DP. : Personnellement j’adore ! On sent l’histoire, on s’imprègne un peu des odeurs, même si c’est peut-être étonnant de dire ça à l’intérieur des vestiaires… (rires) Avec les cadres et les citations sur les murs, nous rentrons dans une atmosphère de gagne. C’est l’essence même du sport et nous parlons tous le même langage. Par ailleurs, nous sommes en pleine réflexion au sujet du futur centre national d’entraînement. On essaie de s’inspirer, de prendre des idées à droite à gauche. Or ici, c’est très complet et ça donne vraiment envie de faire du sport collectif.

À quelques kilomètres de là se dresse le Grand Stade. Avez-vous déjà eu l’occasion de vous y rendre ?

A. M. : Non, pas encore pour l’instant, mais je compte y faire un tour un jour. On peut même imaginer organiser une rencontre de Fed Cup, par exemple ? Si nous parvenons à remplir une telle enceinte, ce serait intéressant.

A. DP. : Je ne l’ai pas encore vu, néanmoins, c’est vrai qu’on tend vers la mutualisation et de fait, vers l’organisation d’événement dans ce type d’infrastructures. C’est l’avenir de toute façon. Dans le contexte économique actuel, on va de moins en moins se cloisonner les uns les autres pour essayer de s’affranchir des lieux classiques.

À propos de lieu classique, Roland-Garros vient de s’achever. Comment jugez-vous les résultats du tennis français en général ?

A. M. : Déjà, nous avons assisté à une belle édition de cette compétition cette année, même si la finale des hommes était un peu rapide. Toutefois, ce fut un tournoi de qualité, côté homme et côté femme. Ensuite, en regardant les prestations des Françaises et des Français, on a principalement vu Jo (Jo-Wilfried Tsonga) réaliser une belle quinzaine. Chez les filles, on peut toujours mieux faire et être plus performantes. Nous continuons à avancer et à progresser avec le temps.

A. DP. : Je partage l’avis d’Amélie. Le bilan français est hyper positif, surtout au niveau masculin, avec cette demi-finale pour Jo-Wilfried Tsonga. Après, sur l’ensemble des Internationaux de France, tous les joueurs ont plutôt assuré. Il n’y a pas eu de grands exploits, hormis la victoire Gaël Monfils contre Tomas Berdych au premier tour. Au niveau des filles, le niveau global dans les 100 premières mondiales reste inférieur à celui des hommes, on ne pouvait pas s’attendre aux mêmes résultats.

 

Après Roland-Garros, comment appréhender Wimbledon selon-vous ?

A. M. : Disons qu’avec seulement deux semaines de séparation entre les deux compétitions, l’enchaînement peut s’avérer compliqué. Le temps d’adaptation à l’herbe reste court. Cependant, ce tournoi sort complétement de l’atmosphère de Roland-Garros et de la pression ressentie par les joueurs français à Paris. De ce fait, ils peuvent retrouver des dispositions plus calmes et plus décontractées. Comment gagner le trophée ? (Victorieuse en 2006) Il faut beaucoup de travail, une abnégation énorme, et surtout, avoir le souci du détail, que ce soit au niveau du physique, du mental et de la nutrition.

A. DP. : Si on regarde le classement, on dénombre 12 Français dans les 100 premiers mondiaux (Tsonga, Gasquet, Simon..) et 6 chez les filles (Bartoli, Cornet...). Sur gazon, on sait que nos compatriotes jouent très bien. Nous pouvons espérer de bons résultats. Maintenant, réussir à atteindre les plus hautes marches du podium reste compliqué au vue des générations actuelles, avec notamment Williams et Sharapova chez les dames et le fameux "big four" masculin composé de Nadal, Murray, Djokovic et Federer côté hommes.

Pour conclure, un petit mot sur le LOSC ou le football d’une manière plus globale ?

A. M. : À vrai dire, je ne suis plus trop le football contrairement à avant. J’avoue être moins intéressée ces dernières saisons. Cependant, je viendrai avec plaisir au Grand Stade et si je pouvais y amener toute l’équipe de Fed Cup avec moi, ce serait super.

A. DP. : De mon côté, je regarde les résultats, sans suivre une équipe en particulier. J’apprécie les grands matchs de Ligue 1, mais j’avoue qu’entre le tennis, le golf, si j’y ajoute le football, ma femme risque de faire une overdose de sport (rires).  Plus sérieusement, je serai ravi de pouvoir me rendre dans l’enceinte lilloise. J’adore le ballon rond et je connais peu de mes compères qui n’aiment pas aller transpirer et s’éclater sur un terrain.

Merci à Amélie Mauresmo et à Arnaud Di Pasquale.