Rétro Go LOSC ! Sterjovski, en plein dans le Mile
Tout au long de l’année Go LOSC !, le magazine officiel du club nordiste, effectue une plongée verticale dans la vie des Dogues pour vous permettre de découvrir la face cachée de vos joueurs favoris. Aujourd’hui, LOSC.fr revient sur l'interview rétrospective de Mile Sterjovski (parue dans Go LOSC ! n°21).
En 2000, le LOSC a vu débarquer Mile Sterjovski, révélation du championnat australien de l’époque. Transfuge du bout du monde, ce brillant attaquant venu du pays des kangourous a tout de suite fait l’unanimité sous le maillot lilloiS. Onze ans plus tard, Go LOSC ! ouvre, avec lui, l’album souvenirs de son passage losciste.
“Le LOSC m’a aidé à réaliser mes rêves d’enfant“
Allô Mile. Ici la France et le LOSC au bout du fil. Comment vas-tu ?
Très bien, merci. Après plusieurs échanges de mails, nous arrivons enfin à nous trouver l’un et l’autre pour cette petite interview. J’avoue que c’est avec un grand plaisir que je vais me remémorer ces belles années lilloises.
Allons-y alors, replongeons-nous dans cet été 2000. Tu nous racontes ton arrivée au LOSC ?
(petit silence de réflexion) Si je ne dis pas de bêtise, tout est parti d’une vidéo que mon agent avait réalisée, qui regroupait mes buts et les moments forts de ma jeune carrière. Nous l’avons envoyée à plusieurs clubs européens dont le LOSC. Mon clip est arrivé entre les mains des recruteurs lillois, puis des dirigeants, jusqu’à ce qu’elle parvienne à Vahid Halilhodzic, l’entraîneur. Après visionnage, il m’a invité à effectuer un essai de deux semaines. Tu imagines bien que je n’ai pas laissé passer cette chance. Je sentais que réaliser une carrière européenne devenait possible !
Peut-on parler de véritable saut vers l’inconnu ?
Totalement. Pour moi, il s’agissait d’une grande aventure. Je devais traverser le globe pour atterrir dans un pays où on ne parlait pas ma langue. J’étais en même temps très excité et un peu anxieux. J’avais hâte de rapidement m’installer et de m’adapter à ce fameux « mode de vie à la française ».
Et alors, comment t’es-tu acclimaté ?
(il se marre) Pour être tout à fait honnête, il m’a fallu un certain temps. Au début, j’avais, comme qui dirait, le mal du pays. Heureusement, j’ai pu traverser les épreuves avec ma petite amie, aujourd’hui devenue ma femme. Il fallait surtout que je résolve le problème de la langue. Ce fut difficile, mais j’ai appris. À partir du moment où j’ai parlé français, tout est devenu plus simple.
Tu étais assez proche de la communauté australienne de Lille, n’est-ce pas ?
C’est vrai, oui (pensif). Je me suis lié d’amitié avec plusieurs personnes. Je pense à Andrew, Jules et toute la bande du Café OZ dans le Vieux Lille. Ils ont été d’une importance capitale dans mon intégration. Je tiens à les remercier. Ils m’ont souvent permis de me débarrasser de ce fichu al homesickness (mal du pays).
Côté terrain, comment s’est déroulée ton adaptation ?
Assez progressivement, là encore. En France, le football est beaucoup plus rapide et technique qu’en Australie. Le niveau est incomparable. Par chance, je disposais de joueurs de qualité autour de moi pour m’aider à trouver mes marques. J’ai toujours clamé à mon entourage combien je me sentais fier d’avoir pu jouer en Ligue 1, qui reste à mon sens, l’un des meilleurs championnats au monde.
Quel état d’esprit as-tu trouvé dans ce groupe lillois tout fraîchement promu en L1 ?
J’ai le souvenir qu’il régnait une vraie bonne ambiance dans le vestiaire comme en dehors. Les supporters étaient d’abord extrêmement enthousiastes à l’idée de retrouver leur équipe en première division. Mais quand on a réussi à décrocher un billet pour la Champions League la saison suivante… (il soupire), c’était extraordinaire.
“En Champions League, nous avons gagné le respect de nos adversaires. aujourd’hui, toute L’Europe sait placer Lille sur une carte“
Justement, qu’as-tu retiré de cette compétition ?
Une immense fierté, car peu de joueurs peuvent se targuer de l’avoir jouée. Pour nous, c’était une aventure fantastique. Le LOSC était le petit poucet de l’épreuve. (il marque un silence puis sourit) Honnêtement, c’était un peu intimidant. Mais croyez-moi qu’une fois entré sur le terrain, on oublie tout et on se comporte de la même façon qu’en championnat. Avec le recul, je pense que nous avons gagné le respect de nos adversaires. Aujourd’hui, toute l’Europe sait placer Lille sur une carte.
Quels sont tes meilleurs souvenirs avec les Dogues ?
Comme ça, spontanément, je retiens la première fois que les supporters ont scandé mon nom. Mais celui qui restera comme le plus marquant, c’est mon doublé face au PSG (2-0, le 13 décembre 2000). Il s’agissait de mes deux premiers buts en Ligue 1 ! Rien que d’en parler, j’en ai encore des frissons.
Selon toi, qu’est-ce que le LOSC a apporté dans ta carrière ?
Beaucoup… énormément, même ! Je suis aujourd’hui en mesure de dire que j’ai côtoyé l’un des meilleurs championnats d’Europe, que j’ai participé à la Champions League, à l’UEFA Cup... Et tout ça, je le dois au LOSC. Le club m’a aidé à réaliser mes rêves d’enfant.
Quels souvenirs conserves-tu du contact avec les supporters lillois ?
Tout a été fantastique pendant les quatre saisons (2000-2004). À chaque match, j’étais fier d’entrer sur le terrain avec le maillot du LOSC sur les épaules. Pour moi, les supporters figurent parmi les meilleurs que j’ai croisés dans ma carrière. J’espère un jour revenir au stade et pouvoir me joindre à eux en tribunes. Ils me manquent sincèrement.
Gardes-tu un œil sur les résultats du LOSC d’aujourd’hui ?
Bien entendu, même si malheureusement je ne peux pas voir tous les matches. Le LOSC a parcouru un long chemin et a réussi le plus dur : devenir champion. Le club figure aujourd’hui parmi les tous meilleurs en Europe. J’espère que le succès sera encore au rendez-vous dans les années à venir.
À 32 ans, quel regard portes-tu sur ta carrière ?
J’en suis fier. J’ai même vécu la compétition suprême pour tout footballeur : la Coupe du monde, en 2006. Entre parenthèses, celle-ci a d’ailleurs radicalement changé la façon de percevoir l’Australie dans le paysage du foot. Quant à mon parcours en club, j’évolue désormais au FC Perth Glory dans le championnat australien. J’espère encore jouer deux ou trois ans avec l’espoir de remporter un jour la A-League, notre première division locale.
Merci beaucoup Mile, en espérant te revoir bientôt à Lille. Sache que tu seras toujours le bienvenu…
C’est gentil. J’envisage sérieusement de revenir en France d’ici un an ou deux. Mes amis français me manquent et comme tous les supporters, j’ai hâte de découvrir ce nouveau stade. Je viendrai assister à un nouveau sacre du LOSC en championnat (il sourit). Moi j’y crois !
Retrouvez prochainement sur LOSC.fr d'autres rétrospectives parues cette saison dans Go LOSC !