Rudi Garcia : "On l'aborde comme une demi-finale"
À la veille de CSKA Moscou-LOSC, cinquième match de poule décisif de qualification pour la phase finale de la Champions League, Rudi Garcia s’est adressé à LOSC.fr pour livrer ses impressions. Interview.
Rudi, bonjour. Peut-on dans un premier temps dresser un état des troupes avant cette confrontation avec le CSKA Moscou ?
Premièrement, il me semble assez compliqué d’aligner Benoit Pedretti, car sur le dernier entraînement, il a encore ressenti une gêne. Il part donc a priori forfait. Ensuite, nous verrons demain concernant l’éventuelle participation de Marko Basa, car lui paraît aller beaucoup mieux. Nous ferons le point dans vingt-quatre heures. Les autres vont bien. J’ai gardé les dix-neuf de Toulouse dans le groupe et j’ai ajouté les blessés ou les suspendus "importants".
Quel est le bilan à froid ce match à Toulouse (0-0) qui a suivi une coupure internationale ?
Je dirais que physiquement, tout comme dans le jeu, nous étions bien. Si nous sommes capables de jouer de la sorte à Moscou, je pense que nous ne serons pas loin de la gagne. Comme nous nous déplaçons pour cela, ça tombe plutôt bien. Après, concernant le match, au regard des cinq-six occasions qu’on est parvenu à se créer, forcément, il y a des regrets de ne pas être revenu avec la victoire et de ne pas avoir empoché trois points. Mais encore une fois, c’est le contenu qui compte. Nous étions restés sur une performance en demi-teinte à Valenciennes (0-0), à Milan (2-1), nous n’avions pas beaucoup d’énergie non plus et je ne parle même pas de la réception d’Evian-TG (1-1). Retrouver de l’énergie et surtout de la fluidité dans le jeu, en se procurant des occasions, c’est donc très positif. Rappelons que nous étions tout de même à Toulouse…
Désormais les regards sont tournés vers Moscou, pour la première russe du LOSC dans son histoire européenne, avec quelques péripéties au passage… (brouillard à Lesquin après Toulouse et avant de s’envoler pour Moscou)
Il y a des choses qu’on n’a pas pu prévoir et certains paramètres que nous pouvions anticiper… Mais c’est ainsi. Au lieu de s’entraîner sur place à Moscou, on s’est adapté. Ce matin (lundi), nous avons effectué une séance au Domaine de Luchin et de ce fait, nous avons au moins pu travailler notre préparation en vue du match de mardi soir. Nous verrons si demain matin, pour occuper un peu la matinée, en fonction aussi de la circulation que nous rencontrerons à Moscou, nous irons voir le stade ou si nous le découvrirons au dernier moment. Ce n’est pas le plus important. Le principal, c’est que je crois en la capacité de mon groupe à l’emporter en Russie. Je pense d’ailleurs que tout le monde est dans le même état d’esprit et a conscience de l’importance de ce match. On est dos au mur, on n’a plus le choix, il nous faut gagner, donc on sait le genre de performance qu’il faut sortir. J’ai l’impression que les joueurs vont le faire et qu’ils seront davantage motivés par ce qui les attend, plutôt qu’inhibés par une quelconque pression. De toute façon, de la pression on n’en a pas puisqu’on devrait déjà ne plus être en vie dans cette compétition, or on l’est encore. J’y crois, j’ai fortement confiance en ce groupe pour mener à bien cette performance demain.
Est-ce que les conditions, comme le froid qui est annoncé ou le terrain synthétique, doivent être prises en considération ?
Bien sûr, même si elles seront présentes pour les deux équipes. Après, s’il y a une tempête de neige, ça risque d’être assez problématique. Tant qu’on pourra avoir des conditions où le terrain est jouable, on pourra défendre nos chances. Mais si ça devient une parodie de football en raison d’une trop grande quantité de neige, ça sera plus embêtant. On a quand même un jeu qui est basé sur des passes courtes au sol et il vaut mieux que le terrain soit de qualité. Le synthétique peut l’être.
Par rapport au match aller (2-2), y a-t-il des enseignements à retenir ? On note l’absence de Doumbia par exemple qui a été décisif durant cette manche au Stadium…
Il ne faut pas oublier que durant soixante-dix minutes, on a dominé cette équipe du CSKA de la tête et des épaules et qu’on aurait pu mener 3-0. Mais rappelons-nous aussi que pendant vingt minutes, quand on leur a laissé faire le jeu, les Moscovites ont été redoutables, notamment par l’intermédiaire de leur paire d'attaquant Wagner Love-Doumbia. Certes, ce dernier sera absent, mais depuis notre confrontation, les Russes ont récupéré Honda qui est un vrai bon joueur. De toute façon, cette formation du CSKA est habituée à ce genre de compétition et de rencontre. Elle reste redoutable... Encore une fois, si on veut mériter une qualification en huitième de finale de Champions League, nous devrons être capables de gagner à Moscou. On aborde donc ce match comme une demi-finale sur un match unique, en sachant qu’on n’a que quatre-vingt-dix minutes pour faire la différence.
CSKA Moscou-LOSC, c'est ce mardi (coup d'envoi à 18 heures) au stade Luzhniki.