Gervinho : "Gravé en moi pour toujours"

Ses dribbles chaloupés et son sens aiguisé du but ont souvent régalé le public du Stadium. Après deux saisons de très haute voltige sous le maillot du LOSC, Gervinho s’en est allé exercer ses talents en Premier League, quittant la France par la grande porte d’un doublé Coupe-Championnat. Lillois à jamais, l’international ivoirien s’est arrêté une dernière fois par la case LOSC.fr. Entretien.

Gervais, bonjour. Comment se déroulent tes débuts à Arsenal ?

Très bien. Dans l’ambiance comme au niveau des installations, c’est assez différent de ce que j’ai connu en France, car la façon de fonctionner et la mentalité ne sont pas les mêmes. Je me sentais comme chez moi à Lille, j’essaye maintenant de m’adapter à ma nouvelle vie londonienne. Cela ne devrait pas trop poser de problèmes.

Revenons sur tes deux saisons lilloises. Qu’en retires-tu ?

Beaucoup de bonheur. (il réfléchit) Quand je repense au LOSC, mon tout premier souvenir reste celui du coach, Rudi Garcia, m’accueillant à mon arrivée durant un stage au Touquet. Avec Tulio De Melo, il était le seul membre de l’équipe que je connaissais. Au départ, j’étais un peu intimidé, avouons-le. Et puis je me suis intégré à ce groupe et de fil en aiguille je m’y suis senti très à l’aise.

Et côté terrain ?

Là aussi, une petite période d’adaptation a été nécessaire, le temps de connaître toutes les caractéristiques de mes partenaires. Pour ça, il a fallu énormément discuter, analyser le style de chacun. Je savais d’avance que le jeu déployé par le LOSC me correspondrait. Je connaissais le coach et son mode de management. Je savais exactement ce qu’il attendait de moi. Cela m’a aidé.

« Rudi Garcia m’a donné sa confiance et fait grandir, me permettant de me surpasser. Ma réussite, je lui dois en partie. »

Selon toi, quel a été ton premier "gros" match sous le maillot du LOSC ?

(sans hésitation) La réception de Valenciennes (4-0) au Stadium, fin novembre 2009. J’avais déjà trouvé le chemin des filets par trois fois auparavant, mais ce jour là, j’ai signé mon premier doublé en Ligue 1. Avec le recul, je pense qu’il est apparu comme un déclic car après ce match, tout a été différent pour moi. Je me suis libéré et j’ai énormément progressé, à l’image de toute l’équipe. Cela a été flagrant. »

Si tu ne devais conserver en mémoire qu’une seule image de ton passage au LOSC, ce serait laquelle ?

Le doublé, la grande fête avec les supporters en centre-ville. Aujourd’hui encore, j’ai du mal à me rendre compte de ce que nous avons accompli. De mes années lilloises, je veux aussi garder le souvenir de Rudi Garcia. Il restera comme le coach qui m’a révélé au Mans et celui qui m’a permis d’exploser au LOSC. Il m’a donné sa confiance et fait grandir, me permettant de me surpasser. Ma réussite, je lui dois en partie.

Quel est ton sentiment au moment de quitter le club lillois ?

Il y a un peu de tristesse, mais surtout une grande satisfaction de partir par la grande porte. J’ai passé les plus beaux moments de ma carrière au LOSC. J’y ai vécu deux années extraordinaires et pleines d’émotions. J’ai pris beaucoup de plaisir à vivre ces grands moments avec le groupe, les gens du club, nos supporters, mes amis... Ces instants resteront à jamais gravés en moi. »

Que souhaites-tu dire aux supporters lillois en guise d’au revoir ?

Simplement que je suis fier d’avoir été à leurs côtés pendant deux ans. Je voudrais aussi les remercier de m’avoir toujours soutenu, même quand je n’ai pas été au top sur le terrain. Je n’oublierai jamais leurs ovations et cette chanson qui m’était dédiée. Elle résonne encore dans mon cœur. Je souhaite qu’ils gardent une image positive de moi.

Pour conclure, aimerais-tu croiser la route du LOSC en Champions League, cette saison ?

Sincèrement, non. Je n’ai aucune envie que le LOSC, mon club de cœur, se retrouve avec la pression d’un match contre Arsenal. Je voudrais que les Lillois puissent se qualifier pour les huitièmes de finale. Quitte à les affronter, autant que ce soit le plus tard possible dans la compétition.

Merci Gervinho et bonne saison chez les Gunners !