Grégory Dupont : "Trouver le bon équilibre"

Chrono en main, Grégory Dupont affine l’état de forme des Lillois avec la même culture de l’effort depuis maintenant trois saisons. À l’heure d’achever le second stage estival, le Préparateur Physique des Dogues s’est confié à LOSC.fr pour une interview bilan. Entretien.

Grégory, bonjour. Quel était l’objectif de ce second stage de préparation ?

D’une manière générale, notre but était de parfaire certains aspects comme l’explosivité, l’intermittent court (fractionné sur courtes distances et courtes récupération) et la prévention des blessures. De ce point de vue, nous déplorons quelques pépins physiques, mais il n’y a rien d’inquiétant. On sait d’avance que juillet constitue la période la plus propice aux blessures dans une saison. La charge de travail y est plus importante, les joueurs sortent de la trêve et des matchs se tiennent à intervalle régulier.

Le Chambon-sur-Lignon est situé à 1 000 mètres d’altitude. Cela a-t-il un impact sur la préparation ?

Cette altitude n’affecte l’endurance qu’à hauteur de 2 à 3%. C’est insignifiant pour le travail que nous réalisations. Pour que les premiers effets commencent à se faire ressentir sur l’aptitude aérobie, il faudrait monter plus haut. Mais cela n’est pas l’objectif.

En quoi ce stage a-t-il été différent du premier ?

À Saint-Jean-de-Luz, nous avons effectué un important travail foncier basé sur des courses intermittentes longues (fractionné sur longues distances). Nous avons également adapté notre préparation aux échéances à venir, comme le Trophée des Champions. Mais l’objectif reste de se tenir prêt pour le début de la saison et d’être capable d’enchaîner les matchs.

Les joueurs sont-ils sensibles au respect de tes recommandations ?

L’idée, c’est de les responsabiliser aussi bien dans la diététique qu’au niveau des techniques d’entraînement et de récupération. Ils ont effectué d’énormes progrès sur ce point et sont convaincus de l’intérêt du moindre détail à optimiser pour être le plus performant possible sur le terrain. Au LOSC, nous avons la chance que l’entraineur et l’ensemble du staff technique et médical s’inscrivent dans le même discours.

À ce propos, comment s’organise votre collaboration avec le staff médical ?

Nous travaillons quotidiennement ensemble, notamment dans l’étude de revues scientifiques. Nous nous sommes centrés sur les blessures sans contacts et avons constaté que les ischio-jambiers, adducteurs, genoux, chevilles et mollets étaient les endroits où les joueurs se blessaient le plus souvent. L’objectif a donc été  de mettre en place un programme de prévention visant à réduire ces risques.

« Les joueurs sont en progrès et s’investissent de plus en plus. Une véritable relation de confiance s’est instaurée entre eux et le staff. »

Vraiment ?

J’aime comparer cette démarche à la conduite automobile. Au volant, il y a toujours un danger d’accident. Certains facteurs peuvent néanmoins l’augmenter comme l’alcool, le téléphone… Il en va de même pour la prévention des blessures. La déficience musculaire, le manque de sommeil ou de récupération, notamment, peuvent accentuer le risque de pépin physique. Il est donc nécessaire d’entretenir un échange perpétuel avec les joueurs pour identifier ces menaces et individualiser les programmes d’entraînement.

Tu parlais de diététique. En quoi les menus sont-ils spéciaux ?

Ils sont adaptés au travail réalisé et à la charge d’entraînement. Le repas d’avant-match sera différent de celui qui lui succède. Ce matin, par exemple, nous avons effectué une séance de musculation. Le menu de ce midi a donc été volontairement plus riche en protéines.

Comment s’organise ton rôle une fois la préparation estivale achevée ?

Quand la compétition démarre, nous entrons dans une nouvelle phase, l’approche est différente, car il faut gérer l’enchainement des matchs et la capacité à jouer tous les trois jours. Il est également nécessaire de maintenir en forme les joueurs qui bénéficient de moins de temps de jeu, de façon à ce qu’ils soient performants quand on fera appel à eux. Le plus difficile est de trouver le bon équilibre entre travail physique et récupération.

Au moment de terminer ce second stage, quel bilan global tires-tu de la préparation ?

J’en suis satisfait. Les joueurs sont en progrès et s’investissent de plus en plus. Une véritable relation de confiance s’est instaurée entre eux et le staff. D’une manière générale, le travail réalisé et l’intensité avec laquelle il est accompli sont supérieurs à ce qui avait été fait la saison dernière à pareille époque. C’est encourageant.

Merci Grégory Dupont. Demain, retrouvez le compte-rendu et les réactions du match amical LOSC-AS Saint-Etienne sur LOSC.fr