Franck Béria (1/2) : ''On en rêvait''
Si l’interview de Franck Béria, intervenant spécial du prochain Go LOSC ! 20, est à découvrir dès le 10 juin dans les kiosques, LOSC.fr vous propose la suite de cet entretien exclusif avec le défenseur latéral nordiste. Le numéro 18 losciste revient dans un premier temps sur la finale de la Coupe de France, puis, dans le deuxième épisode, se livre sur le formidable exercice écoulé et les perspectives 2011-2012. En route pour le premier volet !
Franck, bonjour. Réalisons un petit flashback sur la finale de la Coupe de France remportée face au PSG (0-1). Juste après le but de Ludovic Obraniak (89’), quelle est la première image qui te revient ?
De m’avoir fait courir pour aller le féliciter ! (rires) Sur le coup, je sprinte vers lui parce qu’il est vraiment très loin de moi au moment où il marque. Mais ça en valait le déplacement. Il fallait qu’on communie ensemble car on connaissait l’importance de ce but. D’ailleurs, il est un peu la marque de fabrique de ceux qui ont un joli coup de patte, à l’image de Yo (Cabaye) ou Eden (Hazard). Ludo a visé fort devant le but, avec une trajectoire plongeante vers les cages. On m’a dit qu’il avait marqué le même avec la Pologne contre la Côte d’Ivoire, mais je n’ai pas vu les images à cause des problèmes de réception dans ces pays-là (il éclate de rire). Il a mis tant de détermination dans sa frappe que le ballon a terminé directement au fond des filets.
Quelle fut votre attitude jusqu’au coup de sifflet final ?
On s’est dit qu’à 1-0, ça commençait vraiment à sentir bon. On savait que c’était l’équipe qui allait faire le moins d’erreurs qui l’emporterait. Marquer à une minute de la fin, c’est énorme ! On n’avait pas envie d’aller aux prolongations car il restait des échéances importantes en championnat et on ne voulait pas trop entamer un capital physique déjà bien usé. Donc on s’est accroché à ce score, jusqu’au bout. La suite, on la connait… (il sourit)
Revenons quelques heures avant la rencontre. Il y a eu la causerie du coach, puis le départ au Stade de France. Tu nous racontes ?
Quand on grimpe dans le bus, ça monte d’un cran. Puis tu arrives près du stade et tu vois tous les supporters. Là tu te dis que tu vis un instant à part. Ensuite, on va repérer les lieux, la pelouse. Mais ça n’est pas mon cas car j’ai pour habitude de ne jamais sortir pour ne pas me disperser. Je préfère rester au calme. J’imagine juste que cela doit être impressionnant. Enfin, il y a la sortie du tunnel, la présentation de la FFF, Fernand Duchaussoy qui m’a fait la bise (sourire). Tous ces moments-là font que l’on se rend vraiment compte de l’évènement auquel on participe.
Et la Marseillaise, ça doit aussi être fort à vivre, non ?
Oui, forcément. Même si là, franchement, j’ai eu envie de rire. Le truc, c’est que j’entendais Adil chanter à côté de moi… et il faut le dire, il donne tout ! (il rit) D’ailleurs, je l’ai regardé un instant et il s’est marré lui aussi. Il sentait que je l’observais.
Que dire de ce virage rouge complètement acquis à votre cause ?
Pour moi, ce sont des images qui resteront gravées. Plus de vingt mille personnes qui se sont déplacées pour nous, c’est plus qu’un Stadium rempli à ras bord ! Les gens sont debout, nous poussent durant quatre-vingt-dix minutes et finalement, explosent de joie. Que demander de mieux ?
Cela doit donner quelques frissons, non ?
Oui, c’est le top du top ! Après la remise du trophée, on a en plus eu la chance de faire rentrer nos enfants sur la pelouse pour immortaliser cela en photos, devant cette tribune en liesse. Derrière, on a vécu une très belle soirée entre joueurs et le plus beau, c’est qu’on a su se montrer à la hauteur derrière en championnat pour aller chercher ce doublé. Tous les souvenirs de l’après-finale reviennent à la surface : les gens qui nous ont attendus à Lille pendant plusieurs heures, alors qu’on on était sur le chemin du retour en bus. Je garde aussi en tête l’engouement de Martine Aubry véritablement portée par cette ferveur et tous les moments mémorables qui ont suivi. Plus jeune, on en rêvait. Et cette fois, c’était bien pour nous...