Vous pensiez tout connaître de Sofiane Boufal ?

Souriant, décontracté, puis soudainement concentré, appliqué, focalisé. À partir de quand, Sofiane Boufal entre-t-il véritablement dans son match ? Le mieux placé pour en parler, c’est encore l’intéressé. Il nous a tout raconté avant de partir en vacances.

COMPO’ ANNONCÉE, MATCH LANCÉ !

« Je m’isole dans ma bulle à partir de la causerie du coach, lorsqu’il nous dévoile le onze de départ (à l’hôtel, juste avant de partir au stade, approximativement deux heures avant le coup d’envoi). C’est à cet instant que je considère le match lancé. Dès lors, je coupe le téléphone, les réseaux sociaux… Mais attention, cela ne veut pas dire que je prépare seulement la rencontre à ce moment-là. En réalité, je commence à y penser la veille, parfois même plusieurs jours avant. »

B2O POUR DONNER LE TEMPO

« À l’hôtel, en mise au vert, j’aime rester tranquille dans ma chambre, avec le téléphone et la télé en sourdine. À mesure que l’heure du coup d’envoi approche, je passe progressivement en mode musique. J’arrive donc au stade avec le casque sur les oreilles, concentré. J’écoute d’abord du rap français ou américain, selon mes envies. En ce moment, je suis plongé dans le nouvel album de Booba et celui de Gradur. »



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DU RAP AUX SOURATES

« Il m’arrive parfois d’aller repérer la pelouse, mais c’est de moins en moins le cas. Je préfère maintenant filer directement dans le vestiaire, puisque je sais d’avance avec quels crampons je jouerai. Ça m’évite aussi de m’éparpiller à discuter avec les uns et les autres. Je commence alors à m’habiller doucement. En général, je coupe avec le rap à ce moment-là pour me passer quelques sourates du Coran dans le casque. Cela m’aide à m’apaiser, à me calmer. Ça favorise ma concentration. »

LA PRIERE AVANT LE RECTANGLE VERT

« Sur le terrain ou dans ma préparation de match, je n’ai pas de superstitions. Je fais simplement ma prière avant de sortir du vestiaire, quelques minutes avant le coup d’envoi. Je pratique cela de façon très discrète car c’est quelque chose de très personnel. Si je prie, c’est pour moi et en aucun cas pour qu’on me voit faire. »



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ET APRÈS ? FERMER LES ÉCOUTILLES ET PASSER À AUTRE CHOSE

« Après le match, j’essaye de ne pas rallumer mon téléphone immédiatement, même si j’avoue avoir un peu de mal à ne pas checker mes messages (sourires). De toute façon, ce n’est pas parce que je vais répondre à mes SMS que je serai meilleur le week-end suivant. Au contraire, il faut éviter de s’enflammer après une bonne prestation. Je ne vais pas mentir, je jette quand même un œil sur les articles, sur ce qu’on dit de moi. Mais je n’y accorde pas plus d’importance. Dès le coup de sifflet final, je passe à autre chose, la rencontre est derrière moi. J’essaye de décompresser, de sortir de cette tension liée à la rencontre. »



 


FINALEMENT, QU’EST-CE QU’ON SE DIT SUR LE TERRAIN ?

Si le rectangle vert est un univers où seul le bruit du ballon est roi, de nombreux sons d’ambiance viennent animer les rencontres. Mais à quoi ressemble réellement l’atmosphère d’un match des Dogues ?

AVEC LES PARTENAIRES

« On communique beaucoup entre joueurs sur le terrain. En règle générale, ça parle placement, on se glisse des conseils pour réussir un décalage. J’ai toujours été surpris par le fait que pendant les matchs, il n’y a plus vraiment de statuts, plus de "jeunes" et d’"anciens", comme cela existe pendant la semaine, dans le vestiaire. Tout le monde peut se parler, chacun encourage l’autre, n’hésite pas à lui dire comment il voit les choses. Mais toujours avec respect. »



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AVEC LES ADVERSAIRES

« Il m’est déjà arrivé que certains adversaires essayent de me faire "sortir de mon match" en me déstabilisant, parfois en me provoquant, histoire de me faire "péter un plomb". Même si ce n’est jamais agréable à subir, ça fait partie du jeu, je m’y suis habitué. J’essaye simplement de ne pas tomber dans le piège, garder mon sang-froid. »

AVEC LE PUBLIC

« Pour être tout à fait franc, je n’entends pas grand-chose, je suis un peu dans ma bulle. On perçoit une sorte de brouhaha général. On distingue quand même les chants des supporters, surtout les plus puissants. »



Merci à Sofiane Boufal (@sosoboufal) pour sa disponibilité. On lui donne rendez-vous le 26 juin pour la reprise de l’entraînement. Pour revoir la première partie de cet entretien-confession, cliquez ici.