Ludo Obraniak : "Le plus grand moment de ma carrière !" (1/2)

PAR FRÉDÉRIC COUDRAIS

Arrivé au LOSC au mois de janvier 2007, Ludovic Obraniak a grandi en même temps que ce groupe lillois de l’époque… jusqu’à ce fabuleux doublé de 2011. Avec plus de 200 matchs disputés avec les Dogues, toutes compétitions confondues, jusqu’à son départ pour Bordeaux lors du mercato hivernal 2012, il est entré dans l’histoire du club losciste le 14 mai 2011, avec un but inoubliable en finale de la Coupe de France face au PSG (0-1). Alors forcément, au moment de préparer la finale de Coupe de la Ligue du 23 avril face aux Parisiens, son nom revient en haut de l’affiche. Aujourd’hui au Maccabi Haïfa, il s’est confié par téléphone à LOSC.fr. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est très attaché à la maison losciste. Première partie.  

Ludo, bonjour. Pour commencer, comment vas-tu ?

Super bien, merci. Avec ma famille, nous nous sommes acclimatés au contexte israélien. La qualité de vie ici est vraiment top. On habite à Tel Aviv, j’ai trouvé des écoles françaises pour les enfants. Et footballistiquement, c’est aussi intéressant. Je dirais que notre intégration s’est déroulée assez rapidement. J’ai pas mal voyagé ces dernières années, entre l’Allemagne, la Turquie et maintenant Israël. J’ai compris les codes d’adaptation, tout se fait ainsi plus naturellement, d’autant que je maîtrise également bien l’anglais. Et puis de nombreux français vivent en Israël, ça aide. Au fil de mes expériences, je n’ai plus cette appréhension de partir à l’étranger. Au contraire, on ressent de l’excitation de découvrir de nouvelles choses.  



Comment tu t’es retrouvé en Israël ?

Cet été, je suis retourné au Werder Brême, après un prêt de six mois à Rizespor qui s’est très bien passé. En Turquie, j’avais pu retrouver du temps de jeu et du plaisir sur le terrain. Je me suis éclaté là-bas avec un super coach et une équipe de qualité. Lorsque je suis revenu en Allemagne, on m’a signifié que je ne faisais pas partie des plans de l’entraîneur pour la saison à venir. Je me suis donc préparé avec l’équipe réserve… J’ai ensuite reçu plusieurs offres qui ne m’ont pas enthousiasmé. En fait, j’attendais un appel de Rizespor ou une offre d’Angleterre. Cela a trainé en longueur, notamment à cause du faux événement qui s’est produit en Turquie.



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Tu nous expliques ?

Certains journalistes ont cru bon de signaler, sans avoir les bonnes informations, que j’avais eu un malaise cardiaque. Le problème de la course à l’information sur ce genre de chose, c’est que certains journalistes ne vérifient pas leur source. Au final, cela m’a forcément fait du tort, même si ce n’était pas vrai. Beaucoup de personnes ont douté… Ce qui ne m’a personnellement pas servi pour le mercato, c’est certain.

"Ah cette finale de Coupe de France face au PSG… C’est le plus grand moment de joie footballistique de toute ma carrière !"



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Et finalement, tu t’es engagé au Maccabi Haïfa…

Je le répète, sur ce mercato d’été 2015, cette histoire m’a un peu pénalisé car les clubs étaient assez frileux à ce niveau-là. Heureusement, sur la fin, le Maccabi s’est présenté. C’est un club qui a un nom, une histoire et dispose de bonnes installations. De plus, cette équipe joue régulièrement l’Europa League, voir la Champions League. Toutes les conditions étaient donc réunies. Voilà, ça s’est fait comme ça et j’en suis très heureux. J’étais en manque de temps de jeu, j’avais faim. Depuis, tout se passe bien à ce niveau-là. La Ligue se situe certes à un cran en-dessous de ce qu’on peut trouver en Europe, mais elle est d’un bon niveau, notamment techniquement.



Bon, parlons du LOSC, si je te dis le 14 mai 2011, ça t’évoque quoi ?

Ah cette finale de Coupe de France face au PSG… C’est le plus grand moment de joie footballistique de toute ma carrière ! Au-delà du palmarès, des coupes, des trophées qui ne sont finalement que des objets que tu gardes pour flatter ton égo de temps en temps, ce qui est le plus important pour moi, c’est de rester dans la mémoire des gens qui étaient avec nous ce jour-là. Peut-être que de génération en génération, ça restera… Ma fierté se situe surtout à ce niveau-là, d’avoir fait quelque chose de grand qui n’avait pas été réalisé depuis des lustres.



Et ton nom est associé à jamais à cette victoire…

Certes, la victoire est collective, mais j’ai eu le bonheur d’avoir mon petit moment privilégié dans cette finale. Je suis d’ailleurs passé par différentes émotions. Au départ, ce n’était pas celle de l’euphorie ou de la joie, car j’ai quand même connu la frustration de ne pas débuter la partie (il se marre). Maintenant, cette soirée, je m’en souviens encore comme si c’était hier. Je me souviens du moindre détail, de la moindre émotion.



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Et ce but, quel souvenir tu en gardes aujourd’hui ?

Je me revois au moment où je rentre en jeu à la place de Moussa Sow (à la 79e minute), jusqu’à cette fameuse minute du coup franc (89e). Je me rappelle qu’il y a une faute sur le côté. Debuch’ est en train de se faire soigner, ça prend donc un peu de temps. Je sais que c’est un moment clé de cette finale, on arrive à la fin du temps réglementaire. Je me dis que ce coup franc est hyper important, qu’il faut que je m’applique au maximum car on a de très bons joueurs de tête avec Adil (Rami), Tulio (De Melo) et Aurélien (Chedjou).



Et le ballon termine au fond des filets et le peuple lillois s’embrase…

Le but était de tirer, comme à mon habitude, à savoir de frapper fort deuxième poteau. Au cas où c’était court, un joueur pouvait toucher le cuir ou si c’était trop long, ça pouvait finir dans la cible. Et pour moi qui suis un peu croyant, quand tu vois la trajectoire du ballon, je me dis que c’était mon moment. Cette frappe est partie comme un don du ciel. Il y a quelque chose qui s’est passée, je ne saurais pas l’expliquer…



Merci Ludo, la suite à venir demain sur LOSC.fr.



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