Les sept vies de Mounir Obbadi
Propos recueillis par Jonathan Martin
Formé à chanteloup les vignes (78), mais surtout au PSG, révélé à Angers, l’adversaire du soir, puis à Troyes, en pleine lumière à Monaco et prêté à Hellas Verone, Mounir Obbadi s’épanouit désormais pleinement au LOSC, sa septième destination. À 33 ans, l’international marocain met à disposition toute son expérience et son talent au service des Dogues. On s’est entretenu avec lui.
Mounir, tu as posé tes valises au LOSC l’été dernier. La saison est presque achevée. Qu’en retiens-tu ?
Je suis arrivé dans un bon club français, très bien structuré. Ce qui m’a surpris le plus ici? Le centre d’entraînement de Luchin. Il n’y a pas à dire, c’est du très haut niveau! Quant à la saison, si le début s’est avéré difficile, on peut dire qu’on s’est bien rattrapé depuis… Elle est en tout cas satisfaisante d’un point de vue personnel et collectif. Maintenant qu’on a retrouvé des couleurs, à nous de bien la terminer. On revient de tellement loin que nous n’avons aucune pression. Et tout ce qu’on arrivera à décrocher d’ici la fin ne sera que du bonus. Espérons qu’au coup de sifflet final à Saint-Étienne, on puisse accéder à l’Europe…
Comment expliques-tu ce regain de forme impressionnant en championnat ?
Disons que le coach a redonné beaucoup de confiance au groupe. Les qualités footballistiques, on les a toujours eues, mais fallait-il encore que ça se matérialise. On a aussi pris conscience que le danger de la relégation nous guettait. Il fallait vite redresser la barre et enchaîner les victoires, en affichant un autre état d’esprit. Depuis qu’on a acquis le maintien, on s’est complètement libéré dans nos têtes, dans notre jeu aussi. On arrive à marquer beaucoup plus de buts, avec une certaine maîtrise collective, on est plus sereins entre nous… (Il s’interrompt) tout ça rejaillit sur le terrain.
De quelle manière abordes-tu la venue d’Angers ce mercredi ?
Les Angevins forment une équipe difficile à bouger, on a pu le constater à l’aller (2-0). Ils disposent de grands gabarits, sont bons sur les coups de pied arrêtés, vont vite en contres. Et même s’ils sont maintenus, ils voudront bien terminer la saison. En tout cas, tirons leur un grand coup de chapeau car ils réalisent une bonne saison avec leurs moyens, ils ont même titillé le podium durant un long moment. Me concernant, je connais encore Romain Saïss, Olivier Auriac ou Gaël Angoula. Hormis cela, les choses ont bien changé depuis mon passage là-bas (2003-2006).
Si on se projette un peu sur la saison prochaine, qu’ambitionnes-tu ?
Jouer la CAN et une Coupe d’Europe ! (large sourire) Je dis ça car ce sont deux compétitions que je n’ai jamais jouées. J’espère que je parviendrai à y goûter, mais nous n’y sommes pas encore, même si j’ai déjà fait un bout du chemin avec le Maroc (qualifié pour la CAN 2017). Mais ici au LOSC, il nous reste quatre finales à disputer pour accéder à l’Europa League. Prenons un maximum de points, sinon nous n’y serons pas. Au regard de notre parcours, ce serait un véritable exploit. On reviendra de très loin. Si on parvient à décrocher l’Europe, on pourra caractériser cette saison de miraculeuse !
OBBADI, UN LION VERS LE GABON ? Sélectionné pour la première fois en 2005 avec le Maroc, Mounir Obbadi vit une véritable résurrection en sélection. Plus de dix ans plus tard, il est en passe de réaliser l’un de ses rêves : défendre les couleurs des Lions de l’Atlas lors d’une CAN, celle du Gabon en 2017… « C’est une vraie fierté de porter le maillot du Maroc. Un nouveau sélectionneur est arrivé, je le connais une peu (clin d’œil amusé) puisqu’il s’agit d’Hervé Renard. On est le premier pays africain qualifié pour la CAN, ce qui représente une grosse satisfaction. Maintenant, le Maroc se doit de redorer son blason et de retrouver son standing en Afrique. C’est un vrai pays de football, passionné, avec énormément de joueurs talentueux. Cela fait plus de dix ans qu’il n’y a plus de résultats. On souhaite évidemment que ça revienne. »