Renato Civelli : "De plus en plus facile avec l’âge"

PROPOS RECUEILLIS PAR JONATHAN MARTIN, AU TOUQUET

Lorsqu’on étudie les chiffres, c’est bien une quatorzième saison professionnelle qu’il entame. Alors quand on évoque avec lui le stage de préparation au Touquet que vivent actuellement les Dogues, ce n’est pas une surprise de le voir en parler avec une grande sérénité. Du haut de ses 32 ans, Renato Civelli aborde une nouvelle saison de Ligue 1 au parfum européen avec envie et détermination. Une habitude, en somme, pour le chevronné défenseur central argentin.

Renato, bonjour. Comment décrirais-tu ce début de saison lillois ?

Simplement en disant que cela fait presque trois semaines que nous avons repris et qu’il en reste encore deux avant de reprendre la compétition officielle. On est dans une période de préparation, de transition aussi. Des joueurs partent, d’autres arrivent. On sait qu’il y aura encore des mouvements d’effectif. Quant à nous, on travaille surtout physiquement, sur la fatigue, la prévention... Chaque stage est par essence très dur. Mais avec l’âge, on a l’habitude de gérer ça, c’est même de plus en plus facile, on est mieux, plus fort dans la tête. Et même si le corps répond peut-être un peu plus difficilement, on arrive à compenser. Dans le football il faut toujours se servir du mental, c’est lui qui fait la différence.



Peux-tu revenir sur ces deux premiers matchs amicaux, face à Dunkerque (1-0) et au Red Star (0-0) ?

Disons que par rapport à l’été dernier, c’est différent, car il n’y a pas beaucoup de joueurs qui ont bougé, l’entraîneur est le même depuis cet automne, donc on se connaît bien, on maîtrise le système et les habitudes de jeu. On est aussi sur cette lancée qui nous a permis de bien terminer la saison en Ligue 1, alors on sait de quoi on est capable. Maintenant, lors de ces deux matchs de préparation, le niveau n’a pas été bon, il faut le reconnaître. Mais c’est toujours un peu le lot des matchs amicaux. Malgré tout, face au Red Star (0-0), on a joué un peu mieux, sans pour autant parvenir à marquer.

"Il n’y a pas beaucoup de joueurs qui ont bougé, l’entraîneur est le même depuis cet automne, donc on se connaît bien, on maîtrise le système et les habitudes de jeu."



Qu’attends de cette confrontation prévue samedi (18h) contre Ostende ?

Je pense que la situation sera similaire par rapport aux deux premiers matchs. Tout dépendra de ce qu’on fera le jour précédent ou le matin même à l’entraînement, si on pousse plus ou moins les efforts. Franchement, je ne donne pas trop d’importance à ce genre de rendez-vous. Avec le vécu plus important, on arrive à relativiser. En revanche, quand on est plus jeune, on se dit qu’il y a beaucoup plus à perdre qu’à gagner. Ça fait partie des avantages d’être plus âgé (il sourit). Si je conseille les jeunes vis-à-vis de ça ? Certes je parle beaucoup, mais chacun prend ce qu’il veut et fait son chemin. Je ne suis pas là pour donner des leçons. Je suis juste convaincu qu’on peut toujours donner plus et qu’il faut en passer par là si on veut faire une carrière. Le problème, c’est que certains ne franchissent jamais le cap (large sourire).







On s’était entretenu avec toi en début d’année (http://www.losc.fr/actualites-foot-lille/renato-civelli-l%E2%80%99argentin-en-nord), le LOSC pointait encore à la 9e place de la L1 avant de réaliser un finish magnifique…

Magnifique, je n’irais pas jusque-là ! (clin d’œil amusé) Mais c’est vrai qu’on a très bien terminé. Le LOSC a vécu de très bonnes années, des podiums, des titres, c’est donc un peu trop de dire magnifique au regard de ce passé. Après, c’est sûr qu’il y avait un côté assez inespéré, mais quand j’avais répondu à cette interview, aucune équipe de la tête du classement ne nous avait battus. Ça prouvait qu’on avait de la qualité et qu’il ne nous manquait plus que les résultats. Par contre, cette fois on va faire en sorte de ne pas prendre trop de retard, car parfois tu n’arrives pas à récupérer tous les points perdus dès le départ.

"Pour ma part, il y a de fortes chances que ce soit ma dernière année européenne. Finir par une participation en Coupe d’Europe, même si ce n’est pas la Champions League, ce serait très beau."



Penses-tu malgré tout que cette expérience va vous servir à traverser cette saison qu’on espère réussie en Ligue 1 mais aussi en UEFA Europa League ?

Quand tu es dans une année européenne, il y a beaucoup de matchs, de fatigue et ce serait bien d’avoir un effectif assez copieux et de qualité pour pouvoir répondre sur tous les tableaux et être à la hauteur du club. Pour ma part, il y a de fortes chances que ce soit ma dernière année européenne. Finir par une participation en Coupe d’Europe, même si ce n’est pas la Champions League, ce serait très beau. Toujours est-il qu’il faut d’abord parvenir à se qualifier. Alors attelons-nous à la tâche, puis une fois qu’on aura passé ces deux tours préliminaires, tentons de franchir au moins la phase de poules ?



Merci à Renato Civelli pour sa disponibilité.