​Nicolas Fauvergue de retour au Domaine de Luchin

PAR MAXIME POUSSET

Hier encore, il déambulait du vestiaire à l’intendance, son bac équipements floqué à son nom sous le bras. Les années sont passées, sa carrière s’est tracée et lui n’a (presque) pas changé. Sept ans après avoir quitté le LOSC, Nicolas Fauvergue a effectué son come back au Domaine de Luchin, mais dans la peau d'un étudiant, cette fois. Il se confie.

Salut Nico. Quel bon vent t’amène à nous aujourd’hui ?

(il sourit) Je suis ici parce que j’ai commencé une formation en BPJEPS au Domaine de Luchin avec l’organisme LOSC Formation, qui me permettra dans 18 mois, si je bosse bien, d’être diplômé comme coach sportif. C’est ma voie, mon projet de reconversion. Je souhaite ensuite créer ma structure en tant qu’autoentrepreneur et développer mon cercle de clients dans la région. Car mes racines sont ici, dans le Nord. Je ne vois pas pourquoi j’irais m’installer ailleurs.



Faut-il comprendre que tu n’es plus footballeur ?

Tout à fait. J’ai arrêté ma carrière l’été dernier après une dernière saison avec le Paris FC (Ligue 2) lors de laquelle je suis resté, en tout et pour tout, quasiment huit mois à l’infirmerie à cause d’une pubalgie tenace. J’ai eu beau essayer de me remettre d’aplomb, notamment à Clairefontaine, je n’y suis pas parvenu. J’aurais pu me faire opérer, mais à 32 ans, le choix était vite fait, d’autant qu’il n’y avait aucune garantie que je puisse rejouer. Et puis j’avais fait un peu le tour, j’avais envie de passer à autre chose.



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C’est donc sans nostalgie que tu raccroches ?

Je ne dis pas que c’est facile. Pendant treize ans, ce métier fut mon quotidien, j’ai baigné dedans. C’est clair que quand je vois les joueurs arriver à l’entraînement comme aujourd’hui, que j’observe les échauffements avant les matchs, ça me manque. J’ai bien eu quelques opportunités de signer à l’étranger cet été, notamment en Thaïlande, mais ça ne m’intéressait pas, sans compter les douleurs dans le bas ventre à chaque fois que je tape dans le ballon. Je me dis que j’ai assez profité. Je ne regrette vraiment rien.



Maintenant qu’elle vient de s’achever, quel bilan tires-tu de ta carrière ?

Au regard de mon parcours atypique, c’était déjà exceptionnel de devenir pro. Pour rappel, j’ai rejoint Lens à 13 ans, mais j’ai été "viré" deux ans plus tard pour "lacunes techniques". Ce terme résonne toujours dans ma tête. J’ai donc joué à Béthune jusqu’à 17 ans, âge auquel je suis arrivé au LOSC, d’abord avec Rachid Chihab, puis avec Pascal Plancque. Je suis finalement passé pro à 19 ans avec Claude Puel. À l’époque, je me disais déjà : « profite de la chance que tu as de pouvoir jouer en Ligue 1 ».






Et finalement, tu as connu bien plus que la Ligue 1…

C’est vrai. J’ai honoré une dizaine de sélections en Équipe de France Espoirs, j’ai joué l’Intertoto Cup, l’Europa League, la Champions League… Après, bien sûr, j’ai fait des choix de carrière. Plus ou moins bons. Mais au final, j’ai disputé 318 matchs en pro (dont 124 en Ligue 1). C’est déjà une belle carrière. Mon seul petit regret serait d’être monté très haut très vite avec le LOSC, pour finalement terminer en Ligue 2, sur une relégation et avec une blessure. J’aurais préféré finir sur quelque chose de positif.



Le LOSC reste le club dans lequel tu auras disputé le plus de matchs dans toute ta carrière (131). Que gardes-tu de ces années lilloises ?

Difficile de répondre à cette question. Des souvenirs, j’en ai plein la tête : entre notre victoire à San Siro, le fait d’avoir affronté de très grands joueurs, mais aussi mon premier but en Ligue 1 contre Lens…. L’ère Claude Puel restera de toute façon pour moi le plus beau passage de ma carrière. Je pense même aujourd’hui avec le recul que mes treize ans de professionnalisme, je les lui dois, ainsi qu’à Pascal Plancque.



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Tu es donc de retour dans la région. Mais dis-moi, quand tu croises des supporters lillois en ville, que te disent-ils ?

(il rigole) J’hallucine devant le nombre de personne qui me reconnaissent et m’interpellent dans la rue. Ça fait vraiment chaud au cœur de voir qu’ils se souviennent de moi. Ça prouve qu’à mon niveau, j’ai compté pour eux, pour le club. Alors je leur dit que je suis de retour… pour suivre une formation. Ce n’est pas anodin si je suis là. Le LOSC est mon club de cœur, celui qui m’a formé, où j’ai tout appris, tout vécu. J’ai toujours suivi ses résultats, même quand je jouais ailleurs. Je suis devenu un supporter, finalement.



Terminons sur un scoop : tu vas à nouveau porter le maillot du LOSC ! ios_emoji_emoticone_visage_avec_la_langue_collee_et_un_clin_d_oeil_oeil.png

(il se marre) Oui, voilà, on peut l’annoncer aujourd’hui. Je dois encore régler quelques détails administratifs, mais c’est officiel, j’ai resigné au LOSC… pour jouer avec les Anciens Dogues. Encore faut-il que ma pubalgie me laisse tranquille. Quand on me l’a proposé, je n’ai pas hésité, j’ai accepté avec un grand plaisir !



Merci Nicolas Fauvergue. Bienvenue chez toi !



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Nicolas Fauvergue

161220Fauvergue0.jpgNé le 13/10/1984 à Béthune

Attaquant



Clubs : Stade béthunois (1994-1997), RC Lens (1997-2001), Stade béthunois (2001-2002), LOSC (2002-2009), RC Strasbourg (2009-2010), CS Sedan Ardennes (2010-2012), Stade de Reims (2012-2013), FC Metz (2013-2014), AC Ajaccio (2014-2015), Paris FC (2015-2016)



Palmarès : Vainqueur de l’Intertoto Cup 2004 (LOSC), Vainqueur du Tournoi de Toulon 2005 (France Espoirs), Champion de France de Ligue 2 2014 (FC Metz)



International Espoirs (9 sélections)