10/01/2017
13:02
Merci Président !
PAR MAXIME POUSSET
Hier, nous vous annoncions, non sans émotion, que le LOSC-AS Saint-Etienne de ce vendredi incarnerait le dernier match de Michel Seydoux en tant que Président. L’heure est désormais venue de retracer ensemble la carrière lilloise de celui qui fut l’architecte, le bâtisseur de tant de projets dans l’histoire du LOSC. Ces quatre lettres, il les a faites rayonner pendant quinze belles années. À l’heure de tourner cette grande page, nous lui disons merci, Michel Seydoux, président de toutes les émotions. De toutes nos émotions. En voici dix.
Michel Seydoux (déjà actionnaire du club). Ainsi s’écrivent les premières lignes d’une passionnante aventure qui fera du producteur de cinéma l’un des présidents les plus charismatiques et appréciés de l’histoire du football français. Avec Claude Puel (nommé comme entraîneur dès 2002), ils formeront durant six années un duo gagnant, essentiel dans la construction des fondations sportives du LOSC moderne.
6 décembre 2006. Il l’a souvent répété : s’il ne devait retenir qu’un seul match, Michel Seydoux garderait à jamais ce légendaire AC Milan-LOSC (0-2). « Ce soir-là, on marque deux buts dans l’un des temples du football qu’est San Siro et on se qualifie pour les 1/8es de finale de la Champions League, alors que nous sommes le petit Poucet de la compétition. Dans notre histoire, c’est un tournant car on change alors de catégorie. » Au total, ce seront neuf campagnes continentales et 92 matches européens qu’offrira Michel Seydoux aux supporters lillois, dont des affiches de prestige face à Manchester United, le Borussia Dortmund, l’Inter Milan, le Liverpool FC, l’AC Milan, le Bayern Munich, le FC Porto…
13 septembre 2007. La destinée d’un grand club de football ne se bâtit pas uniquement sur le plan sportif. Et ça, Michel Seydoux l’a (très) vite compris. Pendant que le bolide losciste enchaîne (avec brio) les tours de piste, l’homme fort du club imagine l’avenir. Et demain s’écrit au Domaine de Luchin. Résolument en avance sur son temps, le centre de vie du LOSC s’impose rapidement comme une référence structurelle en Europe.
2005, 2008, 2009. En attendant de se doter d’un écrin à sa mesure, le LOSC déploie ses ailes au Stade de France. Entre la Champions League et quelques matchs de gala, le club lillois s’exporte ponctuellement dans l’arène de Saint-Denis. Portées par son Président, ces initiatives astucieuses permettent à l’écurie nordiste de se confronter aux exigences européennes. Une initiative qui prend rapidement des allures de succès populaire, puisque les Lillois se déplacent en nombre à Paris, allant même jusqu’à établir le record d’affluence pour un match de Ligue 1 avec 78 056 spectateurs (LOSC-OL, 2-0, le 07/03/09).
27 septembre 2010. Un chantier immense et des grues à perte de vue. Là, sous les yeux de nombreux convives s’apprête à se dresser la fierté de toute une métropole. Car ça y est, Lille tient son grand stade, le gigantesque projet est maintenant lancé sur la bien-nommée "Borne de l’Espoir". Inutile de préciser que Michel Seydoux n’y est pas pour rien dans ce dessein…
15 mai 2011. Ce dimanche matin, la place de la mairie est bondée de 20 000 supporters euphoriques massés devant une estrade installée sur le parvis de l’hôtel de ville. La veille, au Stade de France, le LOSC de Rudi Garcia a remporté la Coupe de France, son premier trophée depuis 56 ans. C’est donc forcément avec le regard fier que Michel Seydoux présente la "Vieille Dame" au peuple lillois. « Cette consécration, nous l’attendions depuis plus d’un demi-siècle. J’en garde le souvenir d’un moment de liesse inoubliable ! »
21 mai 2011. Il parait que l’appétit vient en mangeant. Cette année-là, celui du LOSC était féroce. Une semaine après avoir soulevé leur premier trophée, les Dogues version 2011 le transforment en doublé. Sur la pelouse du Parc des Princes et au terme d’une saison étincelante, le LOSC est couronné roi. Il faut dire que cette année-là, rien ne résiste aux Lillois. Meilleure équipe à domicile et à l’extérieur, le groupe de Rudi Garcia - plus prolifique attaque de Ligue 1 - régale offensivement. Des matchs spectaculaires portés par une génération de joueurs de talent aussi attachants qu’inoubliables. Michel Seydoux est porté en triomphe. Jamais depuis 1946 le club lillois n’avait réussi pareille performance.
2005-2012. L’Histoire est ainsi faite qu’elle voit souvent se côtoyer les plus grands. Sur ce cliché chargé de souvenirs et de respect mutuel s’estiment le meilleur joueur et le plus charismatique président que le LOSC ait porté.
17 août 2012. Ce jour-là, on l’a tous rêvé. Lui le premier et plus fort que les autres, même. Dix ans après avoir pris la tête du club, Michel Seydoux assiste à l’entrée du LOSC dans cette arène que l’on n’appelle pas encore Stade Pierre Mauroy. « C’est un moment fantastique, je dirais même unique dans l’histoire du club. Je ressens une émotion incroyable. Cet instant restera marqué longtemps au fond de mon cœur, c’est certain. »
23 avril 2016. On s’était dit rendez-vous dans cinq ans. Même adversaire, même stade, mais un scénario moins heureux. Mais après tout, qu’importe l’issue de cette finale de Coupe de la Ligue face au PSG (2-1). « L’émotion est au cœur de mon métier et dans ma vie », n’a cessé de rappeler Michel Seydoux tout au long de son aventure lilloise. Et ce soir-là, l’émotion transpirait de passion dans le rouge virage du Stade de France.