À nouvelle région, nouveau derby !

PAR MAXIME POUSSET

Il y a l'historique face à Lens, le départemental contre Valenciennes, le régional devant Boulogne. Mais connaissez-vous le derby des Hauts-de-France ? D'ailleurs, peut-on vraiment parler de derby quand le LOSC croise le fer avec l'Amiens SC ? Pour le savoir, plongeons ensemble dans la riche histoire de ces affiches surchafufées face à nos voisins dà côté. Un dossier extrait de LOSC In The City #10.

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LENS, LE DERBY HISTORIQUE

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Séparés par seulement 36 kilomètres, les deux clubs régionaux au palmarès le plus riche s’opposent par un antagonisme historique. Le Nord contre le Pas-de-Calais, la capitale régionale contre la métropole du bassin minier, les Dogues contre les Sang et Or.



Le souvenir de Patrick Robert*

“Le LOSC-RCL le plus marquant reste probablement la fi nale de la Coupe de France 1948. Les Lillois qui l’avaient emporté (3-2) à Colombes contre une équipe lensoise alors en D2. L’histoire retient que les Dogues ont gagné grâce à un but controversé, ce qui a longtemps alimenté la rivalité.

 

 

VALENCIENNES, LE DERBY DU NORD, LE VRAI

Quand le Nord prend un «N» majuscule au sens administratif du terme, LOSC-VAFC en est le sommet. Ce derby-là, c’est celui du 59, le rouge, le (tout aussi) brûlant, celui du département, celui qui sillonne l’A23.VAFC.png



Le souvenir de Patrick Robert*

“Je garde le souvenir d’une belle victoire lilloise (5-1) à Grimonprez-Jooris, en 1976. Ce soir-là, Jean-Paul Belmondo, qui était en tournage à Lille, a donné le coup d’envoi d’un match qui a vu briller Stanislav Karasi, auteur d’un triplé.”



 

AMIENS, LE DERBY DES HAUTSDE-FRANCE

AMIENS.pngLa récente réforme territoriale ne pouvait rêver meilleur ambassadeur. Cousins hier, frères aujourd’hui, Lillois et Amiénois se tutoient désormais en Ligue 1 sous la bannière d’un derby inédit, celui de la nouvelle grande région Hauts-de-France.



L’oeil de Patrick Robert*

“L’histoire entre nos deux clubs n’est peut-être pas encore assez riche. Étant donné la distance (118 kilomètres) et le fait que nous soyons originaires de deux régions hier encore distinctes, on peut donc qualifi er ce match de derby administratif, mais pas encore d’un derby dans l’âme.”



 

 

DUNKERQUE, BOULOGNE, DES DERBIES QUI ONT LA CÔTE

DUNKERQUE.pngSur la Côte d’Opale aussi, le LOSC passe en mode derby, du côté de Dunkerque et Boulogne. Des matchs souvent mémorables dans les années 70, à l’époque où les Dogues se disputaient souvent la montée contre leurs rivaux du littoral. USBCO.png



Le souvenir de Patrick Robert*

“Je me rappelle d’un match aussi mémorable que musclé à Boulogne (2-2, en 73-74) au terme duquel Vincent Navarro, un ancien Lillois qui jouait alors à l’USBCO était venu dans le vestiaire du LOSC après le match pour y déclencher une bagarre, sous la douche, alors que l’eau coulait…”

 

 

ROUBAIX-TOURCOING, LES VRAIS DERBIES

CORT.pngÀ l’échelle de l’histoire, le VRAI concurrent du LOSC se situe… dans la métropole. Passée la rivalité d’avant-guerre entre nos ancêtres de l’Olympique Lillois et l’Excelsior Roubaix sur fond de suprématie industrielle, les Dogues ont ensuite trouvé dans le CORT (Club Olympique

Roubaix-Tourcoing) leur grand adversaire local jusqu’aux années 50.



Le souvenir de Patrick Robert*

“Nous avions battu le CORT 4-0 en match de (ré)ouverture du Stade Henri-Jooris, après que la toiture de l’enceinte (qui se nommait alors Victor-Boucquey) s’est écroulée en 1946, lors d’un Lille-Lens. Il n’existait aucune animosité entre supporters, tout le monde allait même boire une chope à la buvette après le match, et ça chambrait de bon coeur.”



* Président du LOSC Association et des Anciens Dogues, auteur de nombreux ouvrages sur l’histoire du LOSC et du football nordiste.