25/02/2020
16:36
À la découverte de Tiago Djaló
PAR MAXIME POUSSET
Sa silhouette longiligne, ses grands "compas" surmontés d’un short ajusté et de chaussettes repliées à mi-tibia lui donnent un style de joueur des années 80. Et pourtant, sur le terrain, Tiago Djaló possède bien tous les attributs du défenseur moderne. Coup de projecteur sur une jeune pépite venue du Portugal avec Milan comme escale.
Sa silhouette longiligne, ses grands "compas" surmontés d’un short ajusté et de chaussettes repliées à mi-tibia lui donnent un style de joueur des années 80. Et pourtant, sur le terrain, Tiago Djaló possède bien tous les attributs du défenseur moderne. Coup de projecteur sur une jeune pépite venue du Portugal avec Milan comme escale.
Salut Tiago. Parle-nous un peu de toi, car les supporters lillois connaissent le footballeur, mais pas forcément le jeune homme derrière le numéro 2 du LOSC…
(il sourit) Eh bien je peux dire que je suis né il y a 19 ans à Amadora, dans la banlieue de Lisbonne. J’y ai grandi avec mes parents, mes trois frères et mes deux sœurs qui vivent encore tous pour la majorité là-bas, dans le quartier de Reboleira, un endroit calme que j’aime beaucoup. Mon père et ma mère sont originaires de Guinée-Bissau, mais sont arrivés au Portugal avant d’avoir des enfants.
Et le foot dans tout ça ?
J’ai commencé vers 10 ans, mais à l’époque, je dois bien avouer que mon sport numéro 1, celui que je préférais, c’était le tennis de table. J’étais d’ailleurs très bon, mais je n’ai pas réussi à progresser comme je l’aurais voulu. Je me suis alors tourné à fond vers le foot. D’abord le Five, dans un petit club de foot à 5, au bout de la rue où j’habitais, à Metralhas. Puis je me suis dirigé vers le foot à 11, au club de Damaiense.
À 13 ans, tu rejoins le Sporting CP, l’un des meilleurs clubs formateurs du Portugal, d’où sont notamment sortis Luís Figo, Cristiano Ronaldo, Nani, João Moutinho et même José Fonte. Comment t’es-tu fait détecter ?
Ça s’est fait assez naturellement. Il faut savoir que mon grand frère, Miguel (aujourd’hui à Cacém, en D2 portugaise) était déjà au centre de formation du Sporting. Un jour, son coach, qui m’avait vu jouer, est allé proposer à ma mère que je vienne faire un essai, pour voir si j’avais les qualités nécessaires pour les rejoindre. Et j’ai été pris. On est une famille de sportifs. Mon plus grand frère, Sergio est basketteur professionnel en Allemagne. Il a quitté le Portugal très tôt. Il est presque devenu un "vrai allemand", aujourd’hui (sourire).
Quels souvenirs gardes-tu de ces années au centre de formation du Sporting CP ?
Il y en a beaucoup, notamment des trophées remportés chez les jeunes. Mais si je ne devais en garder qu’un, ce serait sans doute le jour où j’ai signé mon premier contrat pro. Il m’a permis de faire de ma passion mon métier, mais aussi d’offrir de meilleures conditions de vie à ma famille. Il m’a aussi donné la possibilité de continuer de grandir, de progresser sur le terrain, de faire mes débuts en D2 à seulement 18 ans (au Portugal, certaines réserves de clubs pro, dont celle du Sporting CP, évoluent en deuxième division).
À 18 ans, direction l’AC Milan. Gros changement de vie pour toi, on imagine. Tu nous racontes ?
Quand j’ai rejoint l’Italie, je me sentais animé d’une énorme énergie. J’étais déterminé à réaliser de grandes choses. D’autant qu’au départ, je jouais avec les équipes jeunes de l’AC Milan. Ça me paraissait facile, puisque je sortais d’une saison pleine en D2 portugaise, mais aussi en Youth League (la Champions League des U19). J’ai donc tout fait pour avoir l’opportunité de jouer en équipe première, en Serie A, mais elle ne s’est jamais présentée à moi, malheureusement.
L’été dernier, tu as découvert un autre pays, une autre langue, une autre culture. Comment t’es-tu adapté à la France, au LOSC ?
Très bien, je pense. Après la présaison réalisée avec l’AC Milan, j’avais quelque peu perdu confiance en moi. Puis je suis arrivé au LOSC et j’y ai reçu beaucoup de force de la part des autres joueurs. J’ai rapidement fait mes débuts en Ligue 1, ce qui m’a pas mal aidé. Tout s’est donc parfaitement déroulé. Je pense qu’il est assez facile de s’intégrer dans ce groupe à l’état d’esprit très positif, mais aussi dans cette ville où les gens sont calmes, agréables, ouverts, tolérants. C’est exactement ce dont j’avais besoin. Pour être bon sur le terrain, il faut d’abord être bien dans sa vie. Et ici, c’est le cas.
Comment abordes-tu le fait d’évoluer au quotidien auprès d’un garçon comme José Fonte ?
Comme une vraie chance. José réalise une grande carrière. Il a joué des matchs de très haut niveau en Premier League et en sélection. Il est champion d’Europe. Je me sens privilégié et fier de faire partie de la même équipe que lui et d’autres joueurs d’expérience comme Loïc Rémy, par exemple. J’écoute leurs conseils et j’essaye toujours de faire de mon mieux.
En quoi penses-tu avoir progressé depuis que tu es au LOSC ?
Dans beaucoup de domaines et notamment la confiance en moi. En Italie j’ai appris différents styles de jeux. Tout est plus tactique, j’avais moins la possibilité de faire des choses que j’aime sur le terrain. Ici, on touche plus souvent le ballon, c’est un football qui me correspond bien. Je veux maintenant acquérir de l’expérience. Et ça, ça passe par des matchs de haut niveau au contact de grands joueurs, dans de grandes compétitions.
En quoi le LOSC est-il un club idéal pour un jeune joueur comme toi ?
(il coupe) Je pense même qu’il est LE club idéal. On a pu le voir ces dernières années, le LOSC sait "fabriquer" de grands joueurs. Il est l’endroit parfait pour les jeunes, mais aussi pour les moins jeunes. Il nous permet de grandir, de nous développer, il nous offre de grandes opportunités de montrer nos qualités. De mon point de vue, je me trouve même dans l’un des meilleurs clubs d’Europe pour ça. Alors il n’y a qu’à travailler et encore travailler.