​​San Siro, ce stade mythique que le LOSC connaît déjà

PAR MAXIME POUSSET

C’est l’une des arènes les plus mythiques dans la galaxie du ballon rond, le genre de stade dans lequel tout footballeur rêve un jour de planter ses crampons et pourquoi pas de marquer ? À Milan, Giuseppe-Meazza, dit San Siro, accueillera les Dogues, jeudi en Europa League. Pour la quatrième fois de l’Histoire. Flashback.

C’est un mastodonte de plus de 80 000 places, qui a déjà accueilli deux Coupes du Monde (1934 et 1990), un Euro (1980), mais aussi quatre finales de Champions League (1965, 1970, 2001, 2016) et quatre finales de Coupe de l’UEFA (1991, 1994, 1995, 1997). Mais saviez-vous que San Siro était également (avec Old Trafford et Mestalla) le stade dans lequel le LOSC a le plus souvent évolué à travers son histoire européenne, lui qui reste à ce jour le seul club français à l’avoir emporté sur cette pelouse légendaire face à l'AC Milan ? Focus sur nos trois premières fois à Giuseppe-Meazza.

 

1951 : Une finale européenne comme première

Le LOSC en finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes ? Ce n’est pas un rêve, c’est une réalité vécue par les Dogues en 1951. Ancêtre de la Champions League, la Coupe Latine rassemblait alors les champions des grands pays latins tels que la France (Nice), l’Italie (AC Milan), l’Espagne (Atlético de Madrid) et le Portugal (Sporting CP) pour un tournoi de quelques jours, en fin de saison. Cette année-là, le champion de France niçois déclina l’invitation. C’est donc son dauphin lillois qui le remplaça au pied levé pour cette épreuve en petit comité et à la renommée internationale encore balbutiante.



En demi-finale, à Turin, le LOSC affronte le Sporting CP, champion du Portugal, mais doit s’y prendre à deux fois pour gagner son billet pour la finale. Après un premier match nul suivi de deux prolongations de 30 et 10 minutes, les deux équipes se quittent dos à dos (1-1). Le règlement est formel : les acteurs doivent se retrouver le lendemain pour un nouveau match, que les Dogues remportent cette fois 6-4, après une nouvelle prolongation. En 72 heures, le LOSC aura disputé 340 minutes de jeu, soit, à 20 minutes près, 4 matchs entiers ! Le tout, à 48 heures de la finale… Autant dire que les Lillois n’étaient pas dans les meilleures conditions au moment de découvrir San Siro pour la finale de cette Coupe Latine, le 14 juin 1951 contre le grand AC Milan des années 50, qui l’emporta malheureusement et de façon assez prévisible (5-0).



Le onze lillois ce jour-là : Angel, Van Cappelen, Poitevin, Dubreucq, Somerlinck, Van der Hart, Jensen, Tempowski, Strappe, Vincent, Lechantre. Entraîneur : André Cheuva.



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2006 : L’une des plus belles pages de l’histoire

Parlez de San Siro à n’importe quel supporter lillois et il en ressortira inévitablement ce souvenir-là, celui du 6 décembre 2006. On dispute l’ultime journée de la phase de groupes de la Champions League. L’AC Milan, leader de la poule H (tiens, comme cette saison…), accueille un LOSC, troisième derrière l’AEK Athènes, qui peut se qualifier pour les 1/8èmes de finale en cas de succès (pour la première fois de son histoire). Problème : jamais un club français ne s’est imposé à San Siro contre l’AC Milan.



Une statistique défavorable, mais loin d’effrayer des Dogues qui, après avoir tenu les Milanais en échec à l’aller (0-0) à Bollaert, attaquent le match avec le couteau entre les dents face aux Rossoneri d’Inzaghi, Pirlo et Maldini. Héroïque, solidaires, réalistes, ils signent l’un des exploits les plus retentissants de l’histoire du football français en s’imposant 0-2 grâce à des buts d’Odemwingie (7’) et Keita (67’). Un exploit qui porte bien son nom, surtout quand on sait que les rouge et noir soulèveront la Coupe aux Grandes Oreilles quelques mois plus tard et verront leur meneur de jeu, Kaka, remporter le Ballon d’Or 2007.



Le onze lillois ce jour-là : Malicki – Debuchy, Tavlaridis, Plestan, Tafforeau – Chalmé, Cabaye, Makoun – Bodmer (Fauvergue, 88’), Keita (Youla, 83’), Odemwingie (M.Robail, 72’). Entraîneur : Claude Puel

 



2011 : San Siro, ce n’est pas que l’AC Milan

Automne 2011 : le LOSC, champion de France en titre et auréolé d’un historique doublé coupe-championnat, retrouve la Champions League pour la quatrième fois en dix ans. Après deux nuls inauguraux contre le CSKA Moscou (2-2) au Stadium puis à Trabzonspor (1-1), les Dogues s’inclinent à Villeneuve d’Ascq contre l’Inter (0-1). Le 2 novembre 2011, les Lillois retrouvent San Siro pour la troisième fois de leur histoire. Cette fois, c’est avec l’autre club résident de l’arène aux 80 000 places qu’ils s’apprêtent à croiser le fer : l’Inter de Zanetti, Thiago Motta et Cambiasso. Rapidement menés au score suite à un but de Samuel (18’), les Dogues se font breaker par Milito (65’). La réduction du score de De Melo (83’) n’y changera rien, le LOSC s’incline (2-1).



Le onze lillois ce jour-là : Landreau – Debuchy, Rozehnal, Chedjou, Béria – Mavuba, Pedretti, Cole (Payet, 71’) – Hazard, Sow (Obraniak, 60’), Jelen (De Melo, 45’). Entraîneur : Rudi Garcia



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