La détermination de Sven Botman avant Nice
PAR MAXIME POUSSET
Entre une victoire cruciale à Lyon (2-3) et un prochain rendez-vous capital face à Nice, samedi (21h), Sven Botman nous a confié son état d’esprit. Le défenseur central néerlandais des Dogues confirme son intention de ne rien lâcher jusqu’au bout, à quatre matchs d’une fin de saison au suspense haletant. Entretien.
À Lyon, vous aviez deux buts de retard avant que Burak Yilmaz ne réduise le score. Avec quelles ressources êtes-vous parvenus à retourner le scénario de ce match ?
Déjà, il faut savoir qu’avant d’être menés 2-0, nous nous sommes procurés quelques occasions. Mais nous n’avons pas su les convertir. Puis on a encaissé ces deux buts qui pour moi étaient évitables. Sur le premier, on aurait dû bloquer le ballon. Sur le deuxième, il y a eu un manque de communication entre José, Mike et moi. Si nous avions perdu ce match, tout le monde aurait pensé à raison que nous n’avions pas bien défendu. Mais à la fin nous avons gagné et c’est le plus important.
En quoi le but de Burak Yilmaz juste avant la pause a-t-il été déterminant ?
Il a été capital pour la suite du match. Je pense que sans ce but, tout aurait été beaucoup plus compliqué pour nous. Il nous a permis d’y croire juste avant la mi-temps, à un moment toujours important dans un match. Si tu rentres aux vestiaires en étant mené 2-0, ce n’est pas la même chose. On aurait tous été en colère contre nous-même. C’aurait aussi été plus difficile de rester positif, mais quand tu réduis le score juste avant la pause, tu sais qu’il ne te reste plus qu’un but pour remettre tout à plat.
Qu’est-ce que le coach vous a dit à la mi-temps ?
Que tout restait possible, que nous avions eu des occasions et que nous devions rester positifs. Il fallait continuer de croire en nous, continuer de jouer, d’attaquer, de nous créer des occasions car le match restait ouvert. Nous avons aussi fait quelques ajustements tactiques, notamment dans les positions de chacun. Mais le plus important était de continuer sur notre lancée après ce but de Burak.
Tu es presque passeur décisif sur le troisième but. Tu nous racontes ?
(il sourit) Je reçois un ballon de Reinildo en retrait. Tout de suite, je vois Jo Bamba libre de tout marquage, tout près de moi. Mais je vois que Luiz et Yusuf le sont aussi, mais un peu plus loin. Je me dis alors que nous jouons la 85ème minute alors je décide de tenter une passe longue pour Yusuf. Il saute vraiment très haut et la met parfaitement à Burak qui gagne ensuite son un contre un.
Qu’as-tu ressenti sur ce but ?
Quand Burak a marqué, on a tous éprouvé une très grande joie. Car comme vous le savez, on vise le titre de champion. Et pour ça, on devait gagner ce match. Un nul ou une défaite auraient été un mauvais résultat par rapport à Paris et Monaco. C’est pourquoi ce but était capital. Il nous offrait quasiment la victoire. Toute l’équipe l’a fêté avec beaucoup d’intensité.
Comment vis-tu ce sprint final ?
À titre personnel, c’est la première fois de ma carrière professionnelle que je joue le titre lors d’une fin de saison. C’est donc quelque chose de très nouveau et de très excitant pour moi, ça me donne beaucoup d’expérience. Nous sommes quatre équipes très proches au classement, la pression est très haute, on doit gagner tous les matchs. Et moi, j’aime la pression…
"À l'aéroport avant Lyon, on a senti toute la ferveur de nos supporters. Ça nous a fait beaucoup de bien, on a besoin de ça"
Evoluer aux côtés d’un grand professionnel comme Jose Fonte t’aide-t-il à aborder cette fin de saison avec plus de sérénité ?
José Fonte est important pour moi. Il l’a été tout au long de la saison. Il m’apporte son expérience, m’aide beaucoup, me pousse à m’entraîner plus fort. Parfois j’ai besoin de ça. Comme je l’ai dit, la pression est haute et lui possède cette expérience nécessaire pour rester calme, pour ne pas faire d’erreurs dans les petits détails et pour garder le même état d’esprit jusqu’au bout.
En parlant d’état d’esprit, qu’en est-il de celui de l’équipe, à quatre matchs du terme ?
On veut être champion. C’était déjà le cas avant, même si forcément, la situation n’est pas la même quand vous êtes leader à 4 matchs de la fin que quand vous l’êtes à 10. Nous sommes toujours premiers, on s’approche de plus en plus de cet objectif que nous voulons tous atteindre. Bien sûr, il y a d’abord la Champions League à aller chercher, mais on peut sentir dans l’équipe que non seulement chacun veut être champion, mais surtout qu’on peut l’être. On doit aller au bout.
Samedi (21h) on reçoit Nice. À quel type de match faut-il s’attendre ?
À un match compliqué. Nice est une très bonne équipe qui joue un bon football. Je me souviens du match aller (1-1, 25/10/20), ça avait été très difficile là-bas. C’est une équipe qui aime jouer. Je ne pense pas qu’elle fermera le jeu et que nous aurons une possession à 60, 70%. Ils voudront de montrer qu’ils peuvent battre le leader. C’est le cas dans tous les championnats. Tous les clubs veulent l’emporter contre le premier du classement. C’est comme ça, c’est le football. On fait avec.
As-tu un petit mot pour les supporters lillois qui vivent cette grande saison loin du stade ?
Je peux comprendre que ce soit difficile pour eux, tout comme ça l’est pour nous qui avons aussi besoin d’eux. Je veux juste leur dire qu’il reste quatre matchs et qu’on fera tout pour aller au bout. J’espère de tout cœur que dans quatre semaines, nous pourrons célébrer quelque chose de grand tous ensemble, si c’est possible. Quatre matchs, ça peut sembler proche, mais c’est aussi très loin.
Ressens-tu leurs encouragements à distance ?
Le contexte fait que c’est difficile d’avoir des connexions, mais oui, je sens leur passion. Avant de prendre l’avion pour Lyon le week-end dernier, ils nous ont accompagnés à l’aéroport. On a pu sentir toute leur ferveur. Ça nous a fait beaucoup de bien, on a besoin de ça, on a besoin d’eux, surtout en ce moment. Surtout dans le sprint final.