​Lumière sur 5 femmes qui font le LOSC

PAR MAXIME POUSSET

Sans "elles", l’avion lillois ne volerait pas si haut. Elles sont Speakerine, Responsable Marketing et Communication, Diététicienne, Responsable Administrative et Pédagogique ou encore Footballeuse. Chacune dans leur métier, fortes de leur expertise, de leur expérience et de leur passion, elles participent au développement de leur club, de leur entreprise. En ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, mettons aujourd'hui en lumière 5 femmes qui font le LOSC.

Charlee, Speakerine

"Ma ville, mon club de cœur"

Charlee.jpg« Je ne sais rien faire sans amour, sans passion ». Alors, lorsqu’en 2012, le micro d’animatrice de matchs des Dogues au Stade Pierre Mauroy lui a été proposé par le LOSC qui cherchait un binôme à Anne-Sophie Roquette, Charlee a ouvert son cœur en grand et a plongé la tête la première dans le grand bain du ballon rond. « Je viens du monde de la musique et de la moto. Avant le LOSC, j’ambiançais des stades entiers dans le cadre du championnat de Supercross. Quand le club a cherché une entertaineuse et que mon profil a été retenu, j’ai appris à découvrir et à aimer cet univers qui était nouveau pour moi », raconte celle qui va bientôt fêter ses 10 ans comme speakerine du LOSC.



« Au départ, j’ai dû gagner le cœur de supporters. Je me suis très vite prise au jeu, si bien qu’aujourd’hui, je peux dire que Lille est ma ville de cœur, que le LOSC est mon club. J’ai vu grandir des petits supporters qui venaient avec leur parents qui sont aujourd’hui ados. C’est toujours un grand plaisir d’échanger avec eux, de faire des photos, de discuter. Dix ans après, je suis à ma place, dans mon élément, je kiffe le duo qu’on forme avec François », poursuit celle qui peut d’ailleurs se targuer d’être la seule speakerine à officier en Ligue 1. « J’ai toujours évolué dans des milieux plutôt masculins. Je n’ai jamais eu de problème avec ça. J’ai de la répartie et je pense n’avoir rien à prouver. Au stade, l’environnement est hyper familial et mixte, avec beaucoup de familles, de femmes et d’enfants, y compris en tribune active. »



 

Justine Mariage, Responsable Administrative et Pédagogique

"Abonnée en tribune active depuis 15 ans"

Justine.jpeg« Mon travail consiste à permettre aux jeunes du centre de formation de partir d’ici avec un diplôme en poche ». Cette estimable mission, c’est celle de Justine Mariage et de l’ensemble de son équipe pédagogique. Car le LOSC n’est pas seulement un club de foot, c’est aussi un lycée, directement intégré au Domaine de Luchin et dans lequel étudient 53 lycéens-footballeurs. « On travaille en collaboration avec les coachs, notamment pour les plannings, afin de placer les cours entre les différentes séances d’entraînement », raconte cette ancienne éducatrice spécialisée auprès d’adolescents violents et atteints de troubles du comportement. De violence, il n’est heureusement jamais question ici. Au contraire, même. Dans cet environnement essentiellement masculin, trouver une oreille féminine s’avère souvent précieux pour ces adolescents. « Avec ma collègue Emilie, on a constaté que les élèves avaient plus facilement tendance à se confier à nous sur leurs problèmes personnels qu’à leur coach ou à leurs partenaires. Le fait qu’on soit des femmes est peut-être plus facile pour eux, ça leur retire sans doute une certaine peur d’être jugé. »



Il est aussi question d’éducation, ou plutôt d’échange, lorsqu’il s’agit d’évoquer la thématique de l’égalité homme-femme avec ces groupes de jeunes garçons en pleine construction identitaire. « On essaye de faire évoluer les choses. Ça passe par les cours, le dialogue mais surtout pas par l’agressivité. On ne peut pas faire changer le point de vue de quelqu’un en lui hurlant dessus », poursuit cette amoureuse du LOSC. Car Justine est une Dogue, une vraie. « Je suis une grande supportrice, abonnée en tribune active depuis plus de 15 ans. J’ai déjà fait des déplacements, j’achète le maillot chaque saison. J’étais là en 2011. J’étais là en 2021 et je serai là demain. » Peut-être avec d’anciens élèves sur le terrain…

 



Marlène Brunelle, Responsable Marketing et Communication

"Une vraie institution dans la région"

Marlène.jpgQuand on naît et qu’on grandit dans la métropole lilloise, que l’on est fille d’entraîneur et sœur de supporter, difficile de passer à côté du LOSC. « J’ai toujours baigné dans le foot, suivi l’évolution du club, son entrée au Stade Pierre Mauroy… Le LOSC, c’est une vraie institution dans la région. Alors quand on m’a proposé de l’intégrer, j’ai voulu relever le challenge. » Depuis bientôt 6 ans, Marlène Brunelle est Responsable Marketing et Communication du LOSC, elle qui auparavant a occupé des fonctions similaires dans plusieurs grands groupes, dont Kinépolis. Sa première mission en arrivant chez les Dogues ? Redynamiser un service qui compte aujourd’hui 8 collaborateurs (dont 5 femmes).



De petites en grandes campagnes, les succès ont jalonné ces dernières années. Du changement (réussi) de blason au récent lancement des baskets LOSC x New Balance un vrai succès »), la communication / marketing du LOSC multiplie les initiatives et redouble de créativité. « Quelques mois après mon arrivée, le LOSC avait imaginé une offre commerciale visant à inviter les femmes au Stade Pierre Mauroy pour un match, en réaction à une banderole misogyne aperçue dans un autre stade de Ligue 1. Ça m’avait marqué. » Ses plus grandes fiertés depuis qu’elle porte le blason du Dogue ? « Les sold out sur certains grands matchs, de belles campagnes d’abonnement ou de lancement de maillot. Mais la plus forte de toutes restera forcément la célébration du titre l’été dernier. » Lorsqu’on l’interroge sur l’évolution de la place des femmes dans le football, celle qui apprécie « l’ambiance cash et directe » de cet environnement observe un réel changement, notamment au stade. « Je me balade souvent dans les tribunes, je regarde le public et je constate qu’on y voit de plus en plus de femmes, de familles, de mamans avec leurs enfants. Cela se confirme d’ailleurs dans nos bases de données. »





Gwenaëlle Devleesschauwer, Capitaine de LOSC Féminines et Éducatrice des U13 Féminines

"De plus en plus de petites filles osent jouer au foot"

Blason du LOSC au cœur et brassard de capitaine au biceps, Gwenaëlle Devleesschauwer porte haut l’institution losciste chaque week-end sur les terrains de D2 Féminine. Cette pure Lilloise, qui a commencé le foot à Lezennes « avec les garçons » avant d’intégrer le Pôle Espoirs, a fait du ballon rond son métier au détour d’une riche carrière nationale qui l’a vue signer chez les Dogues il y a 2 ans. « Quand le club de Templemars est devenu le LOSC en 2015, ça a donné un vrai élan au football lillois et à toutes les footballeuses de la métropole, de savoir qu’une structure professionnelle voyait le jour », se souvient la défenseure centrale. « Quand on porte le maillot d’un club pro, on se doit d’être irréprochable sur le terrain, de montrer une bonne image de soi et de son club, de ses valeurs. »



Parallèlement à son quotidien de footballeuse, "Gwen" est aussi coach des U13 féminines du LOSC. Un rôle d’éducatrice à la tête duquel elle constate l’évolution du regard sur sa discipline, ces 10 dernières années. « Il y a de plus en plus de structures, de clubs, de licenciées, donc de petites filles qui osent jouer au foot. En voyant l’Équipe de France ou les clubs, elles se disent "pourquoi pas moi ?". Il faut aussi savoir que maintenant, l’école de football féminin commence plus jeune, vers 6-7 ans, là où à mon époque, on devait forcément passer par le football mixte au départ. » Les regards changent, donc. Et c’est tant mieux. « Certains ont tendance à vouloir comparer le football masculin et féminin. C’est le même sport, c’est vrai, mais nous n’avons pas la même morphologie. À ces personnes-là, je leur propose simplement de venir voir un match et de juger par elles-mêmes. »



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Hélène Defrance, Diététicienne

"Assez naturel pour moi"

80aefe6a-40a4-4efd-9ed3-c1b8dca90249_0.jpgQuelle que soit la discipline, l’approche de l’athlète vis-à-vis de la performance reste la même : préparation, hydratation, nutrition et récupération riment systématiquement avec optimisation. Cette vie de sportive de haut niveau, c’était celle d’Hélène Defrance il y a encore cinq ans. Depuis, cette ancienne athlète en voile olympique (catégorie 470), championne du monde et médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de Rio 2016, a entamé une nouvelle carrière dans la nutrition sportive et de la santé. Entre autres expériences, elle a notamment exercé pendant trois saisons à l’Olympique de Marseille, avant de devenir il y a quelques mois la nouvelle diététicienne du LOSC. Son rôle ? Guider les Dogues dans leur recherche de performance en pilotant la stratégie de nutrition, mais aussi d’hydratation et de récupération sur les matchs et les entraînements. « Ça passe par de l’accompagnement individuel selon les besoins, sensations, habitudes et comportements alimentaires de chaque joueur, mais aussi par la supervision des repas en mise au vert, déplacement et au club, en collaboration avec les cuisiniers, l'identification des meilleurs compléments alimentaires et boissons techniques. »



Un rôle essentiel donc, mais aussi une place particulière, celle de la seule femme du staff professionnel (avec Alexia, la nutritionniste alternante). Une particularité qui n’en est pas vraiment une pour Hélène : « Je suis issue du milieu sportif, j’ai toujours été entourée d’athlètes masculins, que ce soit durant ma carrière ou après, à l’OM. C’est assez naturel pour moi. Je ne m’en rends même pas compte au quotidien, si ce n’est qu’on porte des survêtements plutôt taillés pour les hommes (sourire). » Entre la diététicienne de l’équipe et les joueurs, c’est d’abord et surtout une question de considération mutuelle. « Je crois qu'on se respecte mutuellement dans nos rôles : eux athlètes, moi experte en nutrition. En cela, je pense que ma carrière d’ancienne sportive de haut niveau m’aide à comprendre leurs attentes, puisque moi aussi je cherchais à optimiser ma nutrition pour viser la performance dans ma discipline. Ils le ressentent dans ma démarche qui se veut très fine. »