Edon Zhegrova, profession : casseur de lignes
PAR MAXIME POUSSET
Il provoque, il percute, il sème la zizanie dans les défenses adverses. Depuis plusieurs matchs, Edon Zhegrova apporte sa folie à l’attaque lilloise. Avant le déplacement de son équipe à Troyes, ce dimanche (13h), on a papoté avec l’international kosovar, arrivé au LOSC cet hiver et déjà parfaitement adapté à son nouvel environnement. Interview.
Une adaptation réussie
« Je me sens très bien. On s’entraîne dur chaque jour avec l’équipe, nous sommes tous très concentrés sur la fin de saison et sur le prochain match. Pour tout vous dire, mon adaptation au LOSC a été plutôt rapide. Dès mon premier jour ici, j’ai reçu un accueil très chaleureux de la part du groupe, que ce soit du staff, des joueurs ou même du club dans son ensemble. Alors c’est vrai, au départ, je découvrais un nouveau football, une nouvelle tactique. Ce n’était pas forcément facile, mais là encore, tout est allé très vite et j’ai progressé de jour en jour. Aujourd’hui, je peux dire que je me suis bien adapté. »
Une étape franchie
« J’arrive de Suisse. C’est un bon championnat, mais pas au même niveau que la Ligue 1. En venant ici, j’avais l’ambition de franchir un palier. Quand vous êtes bons dans un championnat, vous voulez forcément aller voir au niveau du dessus. Le football français est plus physique, plus tactique. Les joueurs, les défenseurs y sont meilleurs, donc le championnat est logiquement d’un niveau supérieur. C’est ce que je recherchais. C’est une bonne étape et le bon club pour moi. Je m’y sens bien. »
Une montée en puissance
« Le coach décide quand et où je dois jouer et dans quelle configuration. Il me dit quoi faire dans un match, je l’écoute et j’essaye d’y répondre du mieux que je peux en montrant mes qualités lorsqu’il m’en donne l’opportunité. Globalement, je suis satisfait de mes débuts. Je joue de plus en plus. Depuis trois matchs, je suis même titulaire. Je travaille dur chaque jour, j’essaye de donner mon maximum dès que je suis sur le terrain. »
Dribbleur né
« Depuis que je suis jeune, j’ai le même style de jeu, celui qui consiste à percuter, à provoquer en un contre un, à essayer de casser des lignes dans la défense adverse, mais aussi à marquer ou à délivrer des passes décisives, tel un meneur de jeu. Ce sont des qualités sur lesquelles je peux compter depuis mon enfance. J’ai toujours dribblé, c’est naturel, ça vient de Dieu et je suis reconnaissant pour ça. C’est ma façon de jouer et elle me donne beaucoup de plaisir sur le terrain. Mais ça ne m’empêche pas de beaucoup travailler chaque jour dans d’autres domaines, notamment le coté physique, pour gagner en puissance. Je travaille aussi la partie tactique pour améliorer mon jeu. »
Puiser l’expérience chez ses partenaires
« J’essaye de parler avec mes partenaires les plus expérimentés, de les écouter. J’ai de bonnes connexions avec eux. Ils essayent de m’aider et c’est très important pour moi. Je pense notamment à José Fonte, Benjamin André, Burak Yilmaz ou Renato Sanches. Ce dernier est pour moi un top player. Je suis très content d’avoir l’opportunité de jouer à ses côtés, de pouvoir l’observer sur le terrain. »
Déjà deux buts au compteur
« Mon premier but (contre Clermont, 4-0, 06/03/22) était un peu chanceux. Mais j’étais très heureux quand même. J’étais entré en jeu quelques minutes plus tôt avec l’objectif de me montrer décisif. C’était comme un instinct, je suis allé vers le but et j’ai frappé avec l’intention de marquer. Sur le moment, je ne savais pas si ma frappe était déviée ou non. La seule chose qui comptait, c’était qu’elle soit dedans. J’étais content de pouvoir partager ma joie avec mes partenaires et le public, d’autant que le match était à domicile. Mon deuxième but (à Angers, 1-1, 10/04/22) ? J’étais sur le banc, on perdait 1-0 et je suis entré avec l’objectif d’aider l’équipe à faire la différence. C’était en tout cas la mission qui m’avait été donnée par le coach. J’ai vu un espace libre, je suis rentré vers l’intérieur du terrain et j’ai tiré très fort vers le coin du but. »
Un seul objectif : la victoire
« Je pense que nous avons le talent et les qualités nécessaires pour gagner les quatre matchs qui restent cette saison. Je sais que ce sera difficile, très difficile, même, contre des clubs qui ont aussi des objectifs sur cette fin de saison. Mais on doit jouer pour gagner, pour finir le plus haut possible au classement. À titre individuel, mon ambition est donner le meilleur de moi-même. J’espère que j’aurais l’occasion d’aider l’équipe. En tout cas, je ferais mon maximum. Marquer ? Donner une passe décisive ? Oui, pourquoi pas. Mais le plus important est que l’équipe gagne. Après, si je peux marquer, c’est encore mieux, évidemment. »
La Flandre comme port d’attache
« Au-delà du LOSC, je me sens bien dans ma nouvelle vie. Avant d’emménager dans une maison, j’ai d’abord vécu à l’hôtel, en centre-ville. J’ai donc bien pu découvrir Lille. J’aime beaucoup la Grand Place. D’ici, je ne suis pas loin de là où je vivais avant, en Belgique (il a joué à Genk entre 2017 et 2019, notamment), du côté de Hasselt, dans la province du Limbourg. Ce n’est qu’à deux heures en voiture. J’aime beaucoup la Flandre. D’ailleurs, je viens de découvrir que Lille s’écrivait Rijsel en Flamand. »
Un lien précieux avec les supporters
« Ça m’arrive parfois d’être reconnu dans la rue ou les magasins par des supporters. Ils sont toujours très sympas avec moi, ils me demandent une photo, un maillot, on discute. Notre connexion est bonne. C’est très important pour moi. Je pense que le football sans les fans, sans les supporters, n’a pas la même valeur, ce n’est pas la même chose. C’est pour ça qu’il est important que nos relations soient bonnes tous ensemble. »