M. Debuchy : "Toujours un plaisir de suivre le LOSC"
Dogue pour l’éternité, Mathieu Debuchy a traversé la manche l’hiver dernier afin de rejoindre Newcastle FC. La saison anglaise terminée, l’international français est venu s’entretenir au Domaine de Luchin, avant de s’envoler avec les Bleus pour une mini-tournée sud-américaine. LOSC.fr en a profité et a questionné le défenseur latéral droit qui livre une émouvante interview.
Mathieu, bonjour. Ces derniers jours, tu es revenu au Domaine de Luchin. Quelle sensation cela te procure ?
Je ressens beaucoup de plaisir de retrouver les lieux cinq-six mois après mon départ. Je m’y sens comme chez moi. Je n’ai rien oublié de mon passage au LOSC.
Dimanche dernier, en préambule de de LOSC-ASSE (1-1), tu as reçu le Dogue de Bronze. Qu’as-tu ressenti ?
Une grande fierté, j’ai été très honoré de l’obtenir. C’est une distinction qui prouve que j’ai marqué le club. J’ai été très ému de le recevoir au Grand Stade, devant ce public lillois qui m’a toujours soutenu. Le LOSC restera à jamais dans mon cœur, j’y ai vécu de très belles années. Recevoir ce Dogue de bronze est d’autant plus flatteur.
Cela fait six mois que tu as découvert la Premier League. Comment juges-tu tes débuts en Angleterre ?
On va dire que ça s’est plutôt bien passé, même si au niveau du classement, on n’a pas été au top. On s’est fait peur jusqu’au bout. Forcément, j’ai connu un temps d’adaptation. J’ai vraiment découvert autre chose.
Au sujet de cette course au maintien avec Newcastle FC, toi qui as plutôt été habitué à jouer les premiers rôles avec le LOSC, de quelle manière l’as-tu vécue ?
Je savais en arrivant là-bas que la deuxième partie de saison s’annonçait compliquée. Seulement voilà, se maintenir faisait partie des objectifs, c’était un sacré défi à relever. On a finalement réussi dans notre entreprise, ce qui était important pour le club et les supporters.
Tu as aussi connu une arrivée dans une équipe composée de pas mal de "frenchies". Que peux-tu nous en dire ?
C’est vrai. Lors de mon transfert, il n’y avait pas encore tout le monde. Puis le club a recruté en fin de mercato hivernal beaucoup de français. Pour l’acclimatation, c’est mieux. Après, en ce qui concerne l’adaptation à la langue anglaise, c’est un peu plus délicat car on parle davantage français. J’ai pris un peu de cours, mais je pars de loin ! (large sourire) Bien sûr, les consignes sont livrées en anglais. Au début, nous étions aidés par un traducteur qui nous suivait partout et qui est parti depuis. L’année prochaine il va donc falloir s’y mettre sérieusement.
On dit du foot anglais qu’il est plus intense que les autres championnats. Confirmes-tu cela ?
Absolument ! Il y a une grosse différence à ce niveau. Au début, ça n’est pas évident, il faut se mettre dedans, apprivoiser ce championnat qui est passionnant et intense à la fois. Mais je m’y attendais car Yo (Cabaye) m’en avait touché un mot. J’ai tout de suite été dans le bain, dès le premier match.
Maintenant que tu as pris la température de ta nouvelle écurie, qu’envisages-tu à propos de la saison 2013-2014 ?
Il est certain que Newcastle doit jouer le haut du tableau. Je pense que tout va se jouer dès la préparation estivale. Il va falloir se mettre dans les meilleures dispositions pour accrocher le plus vite possible les hautes sphères du classement.
On imagine que tu as gardé un œil attentif sur le LOSC. Quel est ton avis à propos de la deuxième partie de saison des Dogues ?
Disons que j’ai eu un peu peur au mois de janvier pour l’équipe, car elle occupait une place un peu délicate au classement. J’ai ensuite été agréablement surpris du retournement de situation et de sa belle remontée. Il y a eu vraiment beaucoup de matchs intéressants à suivre et le changement a été évident. Le LOSC a même réussi à se remettre en course pour la Champions League jusqu’à la dernière journée, même si ça n’a malheureusement pas abouti. Je reste malgré tout persuadé que mes anciens partenaires parviendront à reconquérir l’Europe la saison prochaine.
Justement, à propos de ces derniers, qu’est-ce que cela fait de les voir évoluer sans toi ?
C’est toujours un plaisir. J’ai gardé pas mal de contacts sympas avec mes ex-équipiers. Et puis le style de jeu qu’ils pratiquent reste toujours agréable à regarder.
Maintenant que ton aventure lilloise est terminée, quels sont les souvenirs que tu retiens d’emblée lorsque tu penses à ton ancien club ?
Il y a évidemment le doublé, qui restera à jamais gravé dans nos cœurs. Gagner le championnat avec mon club formateur ne peut être que mémorable. Je n’oublie pas non plus mes débuts en Champions League ou encore mon arrivé en 1993 et mes premiers pas au Stade Max, en face de Grimonprez-Jooris (ému, il marque un temps d’arrêt). Bref, un tas de souvenirs se bousculent.
Au LOSC, il paraît qu’il y a le pendant de "Mathieu Debuchy" côté gauche. Il s’agit de Lucas Digne. Que t’évoque sa belle saison ?
Déjà, je ne suis pas du tout surpris ! Le club compte sur lui et je connais ses qualités. J’ai notamment pu constater qu’il avait effectué de gros matchs en deuxième partie de saison. Ça n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est généralement présélectionné avec l’Équipe de France. J’espère qu’il va continuer sur ce chemin. Je n’ai pas de doutes de ce côté-là, il franchira des paliers pour être encore meilleur.
Nous sommes à un an de la Coupe du Monde 2014 au Brésil. Tu vas bientôt te rendre en Amérique du Sud afin d’affronter le pays organisateur et l’Uruguay. Comment appréhendes-tu cela ?
Nous allons disputer deux matchs importants, même si ce ne sera qu’amical. Avec le Mondial en point de mire, on va se rendre sur place prendre la température. Ça n’est jamais facile après le championnat de se remettre dedans. Mais ce sont deux échéances qui comptent aussi pour bien préparer les derniers matchs éliminatoires, justement pour nous rendre à cette Coupe du Monde.
Merci Mathieu. Bonne continuation avec Newcastle FC et bonne route avec les Bleus !