Benjamin Pavard, bien plus qu’un simple espoir

PROPOS RECUEILLIS PAR JONATHAN MARTIN

Sa chevelure frisée ressemble à s’y méprendre à celle d’un des meilleurs défenseurs centraux du monde, en l’occurrence David Luiz (PSG). Hasard ou coïncidence ? Si on lui souhaite évidemment d’embrasser une carrière similaire, Benjamin Pavard, qui connaît une ascension fulgurante au même poste à seulement 19 ans, sait qu’il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir. confidences.

Benjamin, nous voici au terme du premier tiers du championnat. Comment juges-tu les résultats du LOSC jusqu’ici ?

Globalement, je dirais qu’ils sont moyens, même si je pense sincèrement que nous pourrions posséder quelques points de plus. Je pense à ceux qu’on a laissés échapper à Monaco (0-0) ou à Rennes (1-1) par exemple. Après, si nous avons retrouvé notre solidité défensive à Nice (0-0), il faut désormais parvenir à marquer plus de buts, même si je reste persuadé que ça va venir. Il nous manque un peu d’adresse et de réussite devant les cages, mais je ne suis pas inquiet. Il y a un bon groupe, il n’y a donc pas de raison que ça ne tourne pas.



Derrière le déplacement à Nice du week-end dernier, vous recevez Bastia. Un adversaire à craindre ?

Comme tous les autres matchs, celui-ci ne sera pas simple à aborder. On a pu le constater face au Gazélec à la maison (1-0), aucun adversaire n’est à prendre à la légère en Ligue 1. Bastia est une équipe à l’agressivité et à la grinta reconnues. Comme nous, leur situation au classement est certes difficile, mais les Bastiais parviennent généralement à s’en sortir. Maintenant, soyons bien organisés, prenons le temps de faire circuler le ballon sans se mettre en danger et allons gagner !

"Quand on a goûté à PSG et Monaco en tant que titulaire, on a envie de disputer chaque rencontre, même si j’avais profité des blessures de certains de mes équipiers."



Avec 6 matchs à ton actif depuis le 7 août, sens-tu cette saison comme celle d’une véritable progression ?

C’est sûr que je souhaite jouer au maximum. Quand on a goûté à PSG et Monaco en tant que titulaire, on a envie de disputer chaque rencontre, même si j’avais profité des blessures de certains de mes équipiers. Après, je me dois de respecter les choix du coach. On a la chance d’évoluer dans un schéma tactique avec trois centraux, à moi de saisir les opportunités quand elles se présentent. Renato (Civelli) ou Marko (Basa) me conseillent pour progresser. Plus ils me guident et mieux je me sens sur le terrain. Ce sont de grands professionnels, techniques, calmes, sereins, de vrais exemples à suivre.



Tout cela t’aide-t-il à tous les niveaux, y compris en Équipe de France Espoirs ?

Évidemment. J’ai évolué dernièrement chez les Bleuets avec Aymeric Laporte et ça s’est très bien passé. Lui est titulaire indiscutable à l’Athletic Bilbao, ça n’est pas rien. Or d’après les observateurs, nous étions complémentaires. Tant mieux ! (sourire complice) En Espoirs, il ne faut pas oublier que je suis le plus jeune avec Kingsley Coman et Marcus Coco. Porter ce maillot bleu récompense tout le travail fourni, j’ai bossé pour en arriver là. C’est une fierté.







Raconte-nous la manière dont tu es passé des U19 aux Espoirs…

Tout s’est accéléré. Même si je n’ai pas été surpris, ça m’a fait bizarre la première fois que j’ai reçu une présélection, c’était après le match à Monaco au mois d’août. J’ai d’abord cru que c’était avec les U20, mais non, il s’agissait bien des Espoirs. Le coach, Pierre Mankowski, m’a appelé et je le remercie de sa confiance. Après Bastia, on a une nouvelle quinzaine internationale, j’espère forcément être de la partie contre l’Irlande du Nord et la Macédoine. Il faudra gagner ces deux matchs pour se replacer en tête des éliminatoires de l’Euro 2017.



Comment gère-t-on une telle ascension à ton âge ?

Je me dis qu’il est inutile de prendre la grosse tête car tout peut aller très vite dans les deux sens. Tu peux faire deux ou trois mauvais matchs et retomber dans l’anonymat. Il est beaucoup plus dur de remonter la pente ensuite. C’est pour ça qu’il faut sans cesse se remettre en question, qu’importent les prestations. Pour ma part, je décortique les miennes avec mon père. Il me dit ce qui n’a pas été. Quand j’en ai l’opportunité, je vais aussi voir des matchs de district le dimanche, que ce soit à Jeumont, Bavay ou Marpent, là où a entraîné mon père. Je connais du monde là-bas, je revois d’anciens amis et équipiers. Ça fait toujours du bien et ça permet surtout de ne pas oublier d’où on vient.