CFA 2 : Avec les encouragements du jury
PAR MAXIME POUSSET
À mi-parcours du championnat de CFA 2, l’heure est forcément à un premier état des lieux. Champion d’Automne dans sa poule G (36 points), le LOSC de Rachid Chihab semble parfaitement lancé sur la voie du succès. Mais au fait, qu’en pense le coach de la réserve lilloise ? On lui a posé la question. Puis beaucoup d’autres…
Rachid, bonjour. Quel bilan tires-tu des cinq premiers mois de compétition de ton équipe ?
Je suis globalement satisfait. Mais en étant perfectionniste, je pense quand même qu’on peut mieux faire, dans la constance et le don de soi, notamment. Ce groupe possède une grosse marge de progression à titre individue et collectif.
Au rayon des satisfactions, notons l'intégration réussie de plusieurs membres de cette équipe U19, championne de sa poule la saison dernière…
Plusieurs d’entre eux découvrent un championnat sénior qui demande beaucoup d’engagement, un aspect athlétique supérieur. Ce sont des ingrédients qu’ils doivent intégrer, car ils font partie de leur apprentissage. Ce qui compte surtout, c’est la façon dont le joueur évolue, s’il parvient à se montrer performant à l’échelon du dessus. Car l’objectif n’est pas uniquement d’arriver chez les pros pour y jouer le rôle de faire-valoir. On souhaite avant tout former des footballeurs sur lesquels le club pourra compter demain.
Qu’en est-il des joueurs pros qui viennent régulièrement apporter leur expérience à ton groupe ?
Je n’ai pas à me plaindre de leur état d’esprit, il est très bon. Lorsqu’on dirige une réserve, il est toujours compliqué de mettre en place une dynamique collective. La mentalité affichée par les joueurs, et notamment les pros, le temps d’un rassemblement est donc très importante.
À ce propos, n’est-il pas trop difficile pour ces jeunes joueurs de progresser dans la mesure où certains professionnels viennent chercher du temps de jeu en réserve ?
Je ne pense pas. Des opportunités se présentent (et se présenteront) pour chaque joueur. Il faut juste savoir saisir sa chance le moment venu. Tout le monde est dans le même élan, reste à faire du temps son allié et de la patience une vertu. Le fait de travailler, de cravacher pour aller chercher sa place fait partie d’un processus de formation. Ce n’est donc pas un frein, au contraire. La réserve est au service de l’équipe professionnelle en donnant du temps de jeu aux jeunes pros qui se trouvent toujours, rappelons-le, en post-formation.
« Quand on côtoie l’excellence, il faut se montrer exigeant avec soi-même, faire preuve de régularité face à la dureté du quotidien. Car ce métier est difficile, il demande du sacrifice »
En parlant d’eux, plusieurs de ces jeunes pros ont effectué quelques apparitions en Ligue 1. On pense notamment à Alexis Araujo, Nolan Mbemba ou Yaw Yeboah...
Ces trois garçons font preuve de beaucoup de qualités et d’engagement. Ils ont parfaitement intégré le fait que redescendre en CFA 2 n’était pas déshonorant. Cela leur sert surtout à maintenir un niveau de compétition leur permettant de guetter la moindre opportunité de se montrer chez les pros. Jusqu’à présent, ils m’ont toujours donné satisfaction.
D’autres, plus jeunes, se sont assis sur le banc des pros ou ont fréquenté le groupe à l’entraînement, comme Ruben Droehnle, Martin Terrier ou Lebo Mothiba. Que leur manque-t-il pour franchir cette marche ?
Il n’existe aucun manque, ils possèdent tous les trois un potentiel. On essaye de les intégrer petit à petit, pour ne pas les "brûler". Ruben est né en 1998, Martin en 1997 et Lebo en 1996. Ils sont ni en avance, ni en retard. Laissons-leur simplement le temps. Mais cela ne veut pas dire qu’on se tourne les pouces en attendant. Ils doivent continuer de travailler dans cette phase de développement pour arriver progressivement à une autre phase, celle de l’utilisation. Ils participent donc à certaines séances chez les pros en espérant qu’ils acquièrent de la maturité et un volume de jeu.
Quels sont tes objectifs à l’aube de cette deuxième partie de saison ?
Les bilans individuels se profilent à l’horizon. Un point va donc être effectué avec chaque joueur. Les garçons qui commencent à tourner en rond chez les U19 seront amenés à être promus à l’échelon supérieur. Collectivement, j’attends de mon équipe qu’elle continue de progresser. Quand on côtoie l’excellence, il faut se montrer exigeant avec soi-même, faire preuve de régularité face à la dureté du quotidien. Car ce métier est difficile, il demande du sacrifice. J’aimerais qu’ils soient davantage dans cette posture de remise en question permanente. Ce n’est que comme ça qu’on se développe et qu’on peut faire du football son métier.
La remontée en CFA est-elle un objectif tangible ?
Sans se mettre de pression, je pense que la promotion en CFA est une perspective très noble, bien qu’il ne s’agisse pas du seul objectif. Notre projet de formation n’en serait que renforcé. Nous sommes en bonne voie, même si je regrette quelques points gaspillés au classement. On avait largement les moyens de s’offrir une marge plus sécurisante à la trêve. Mais il reste du temps, des matchs. L’équipe progresse. Je reste optimiste pour la suite.
Merci Rachid Chihab.
#WeAreLOSC